À débloquer sur un échéancier de 5 ans, lesdits fonds sont destinés au développement de la production et de la transformation du blé au Cameroun.
La correspondance date de ce 5 juillet 2022. Adressée par Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, à Louis Paul Motaze, le Ministre des finances. Elle porte en objet «Développement de la production et de la transformation du blé au Cameroun».
Dans cette correspondance, l’expéditeur instruit le destinataire «d’octroyer, sur une période de 5 ans, à l’Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), une subvention d’un montant de 10,3 milliards de FCFA».
Le décaissement consenti sera échelonné suivant un échéancier précis. 3 milliards de FCFA seront décaissés au profit de l’Irad pour l’exercice 2022, première année de l’échéancier. Pour l’exercice 2023, deuxième année d’exécution, l’Institut bénéficiera d’une enveloppe de 2,75 milliards de FCFA. Un montant de 3,1 milliards de FCFA sera débloqué pour le compte de la troisième année, en 2024. 2025, 4ème année, l’Irad sera bénéficiaire d’un montant d’1 milliard de FCFA, puis en 2026, une enveloppe de 450 millions de FCFA, cinquième et dernière année de l’échéancier. Ce déblocage exceptionnel intervient au moment où le Cameroun, comme la plupart des pays importateur de blé, est frappé par une raréfaction du blé, du fait de la crise Russo-Ukrainienne.
La Russie et l’Ukrainienne sont respectivement 1er et 3ème producteurs mondiaux de cette précieuse céréale, devenue rare. D’après le Gicam (Groupement interpatronal du Cameroun), la crise Russo-Ukrainienne a provoqué un déficit de 3700 milliards de FCFA sur le Produit intérieur brut camerounais: 3500 milliards de FCFA pour la Russie, et 200 milliards de FCFA pour l’Ukraine, deux partenaires commerciaux du Cameroun. Qui dépend en effet de ces deux producteurs à travers les importations de gaz, pétrole, blé, des engrais, bijoux etc….Selon un récent rapport de l’Institut national de la statistique (INS), la Russie est le premier fournisseur de blé du Cameroun (65% du total de nos importations).
L’Irad est une institution administrative publique à statut scientifique et technique, dotée de la personnalité juridique et d’une autonomie financière. En tant que bras séculaire de l’État camerounais en matière de développement agricole, il est sous la tutelle technique du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation. L’institution fonctionne également sous la tutelle financière du Ministère des Finances.
À ce titre, il assure la recherche scientifique et la promotion du développement agricole sur l’ensemble du territoire national, souvent en partenariat avec d’autres institutions étatiques, régionales et internationales. L’identification des contraintes du secteur et la programmation des activités à mener prennent en compte les stratégies sectorielles élaborées par les différents départements ministériels impliqués dans le développement du secteur rural.
Gad Samy