Promotion des femmes: financé par la Bad, le programme Wonder capacite 21 femmes cheffes d’entreprises au Cameroun
(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). Elles ont reçu leurs parchemins de fin de formation au terme d’une cérémonie qui ‘sest récemment déroulée à Douala.
21 femmes cheffes d’entreprises sur 24 au départ, ont reçu des parchemins après 6 mois de formation, devant un jury d’experts et professionnels de divers secteurs, où elles ont présenté et défendu les orientations de leurs différents projets, à la lumière des acquis glanés pendant le temps de ce programme. Elles représentent ainsi la première cuvée de ce programme lancé au Cameroun.
Le programme Wonder (Women-Led Opportunities through Networking for the Development of Entrepreneurial Resources) vise à créer des synergies avec le Gouvernement Camerounais, les financiers et les autres parties prenantes qui travaillent avec les femmes entrepreneures. C’est en accord avec cette vision que ces femmes entrepreneures sélectionnées dans le cadre de ce programme au Cameroun, ont été soumises durant 6 mois à un programme E4Impact en partenariat avec le Jfn Center. Il s’agissait: de booster les compétences, connaissances, mentorat individuel, modèles économiques et outils nécessaires pour en faire de véritables capitaines d’industries, optimiser et recentrer leurs activités en vue de leur croissance et de leur expansion.
Selon Flavien Tchamdjeu, le représentant Afrique francophone de la Fondation E4Impact, la problématique de l’entrepreneuriat reste une question préoccupante dans le monde en général et en Afrique en particulier. Au terme de cette cérémonie de remise de parchemins, les laureates reconnaissent la plus value de ce programme et entendent l’implementer dans leurs entreprises. «Cette formation Wonder m’a apporté beaucoup de choses. Au départ, quand nous avons souscrit, et que nous avons été sélectionnés, certes nous étions déjà Directeur d’entreprise depuis des années, mais il y avait des notions comme la gestion de la comptabilité, la gestion du compte d’exploitation, le contrôle des ressources humaines, la gestion du personnel qui nous échappait encore. On ne savait pas comment les recruter et quand on l’a fait, il est important d’établir des fiches de postes. C’est donc dans ce programme que nous avons appris à gérer et le personnel, nos capitaux, nos investissements, et en cas de financement, d’emprunt bancaire, comment gérer l’argent d’autrui », confie Laurentine Mvondo, qui opère dans le secteur de l’agriculture
Financé par la Banque Africaine de développement (Bad), le programme Wonder est implémenté au Cameroun par la fondation E4Impact, en partenariat avec Jfn Center (Incubateur et accélérateur d’entreprises), dont la mission est d’accélérer 60 entreprises formelles dirigées par des femmes, en accordant une attention particulière à leur potentiel d’innovation, ainsi qu’à leur durabilité sociale et environnementale, pour une durée de trois (3) ans, à raison de 20 entreprises par an.
Conscient du rôle déterminant de la femme dans le développement de l’économie d’un pays, il est désormais clair qu’en investissant sur les femmes, cela va d’avantage booster l’économie locale qui repose essentiellement sur l’entrepreneuriat, dont on sait, est porté en grande partie par les femmes. «Il était donc temps, qu’on se pose la question pourquoi et on s’est rendu compte que c’est parce qu’elles ne recevaient pas de financements, elles n’étaient pas soutenues par les banques, parce que les banques estimaient que ces entreprises n’étaient pas bancables, qu’elles n’évoluaient pas convenablement. Cette analyse a permis à la Bad, qui finance l’entreprise féminine en Afrique, de se dire qu’il fallait que ces femmes aient la possibilité de pouvoir restructurer leurs entreprises», déclare Antoine Nkolo Biyidi, Directeur général chez JFN Center.
Or, certains chiffres du rapport 2016/2017 du Global Entrepreneurship Monitor (Gem) montrent que le taux d’entrepreneuriat féminin en Afrique subsaharienne, dont le Cameroun, atteint 25,9 % de la population sur une moyenne de 34% à l’échelle mondiale. C’est dire que «ce programme arrive à point nommé parce qu’il est reconnu que les femmes Camerounaises sont naturellement dynamiques, qu’elles entreprennent beaucoup. Les chiffres disent aujourd’hui que 34% des entreprises sont portées ou dirigées par les femmes, ce qui est louable, mais pas suffisant, parce qu’on se rend compte que ces femmes ont des entreprises qu’on qualifie en général d’entreprises de subsistance, qui ne génèrent pas de valeur, pour contribuer à la croissance économique du pays, naturellement, à la création des emplois», termine Antoine Nkolo Biyidi.