20 septembre 2024

Révision des statuts du Gicam: vers un 3ème mandat pour Célestin Tawamba  

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Élu pour un premier mandat en 2017 et réélu en 2020, l’actuel président du Groupement interpatronal du Cameroun était exclut de candidature pour un autre exercice, conformément aux statuts de ce mouvement patronal. Coup de théâtre, avec la signature ce 5 avril 2023, du traité de fusion avec Entreprises du Cameroun, les données changent radicalement, offrant la possibilité à l’homme d’affaires, de briguer un nouveau mandat à la tête de la nouvelle centrale unifiée, au terme d’une modification annoncée des statuts de l’entité née de ladite fusion.

C’est en présence de Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le Gouverneur de la Région du Littoral, que les deux groupes patronaux Gicam (Groupement interpatronal du Cameroun), et Entreprises du Cameroun (E.Cam). Célestin Tawamba et Protais Ayangma, leurs présidents respectifs, ont paraphé le traité de fusion entre les deux plus importants mouvements patronaux du Cameroun, en termes de chiffres d’affaires et de nombre d’adhérents.

Lancé le 17 janvier 2019 avec la mise sur pied de la « Coordination patronale », instance de concertation et de synergie d’actions entre les deux groupes, le processus de jumelage E.cam/Gicam est une réalité, environ 15 ans après le départ de Protais Ayangma et plusieurs membres du Gicam, puis 6 ans après l’élection de Célestin Tawamba à la tête du Gicam: 

« Lorsqu’en 2008, mes amis et moi-même quittons le Gicam à la suite d’un rendez-vous manqué avec la démocratie associative, nous n’imaginions pas alors, 15 ans plutard, faire le chemin inverse. Nous avons alors saisi cette opportunité pour créer quelque chose d’utile, de différent pour le patronat…Avec l’élection du Président Tawamba à la tête du Gicam, les divergences majeures avec l’ancien Gicam disparaissent objectivement. De fait, le Président Tawamba et nous, partageons le même logiciel relativement à la vision, au rôle et à la fonction d’une organisation d’employeurs », a rappelé Protais Ayangma, le Président de E.Cam.

Structuré en 4  sections, le traité de fusion entre le Gicam et E.cam emporte prévoit que les comptes retenus par les deux institutions seront ceux arrêtés et clos au 31 décembre 2022. Les deux Présidents des institutions fusionnées auront ainsi la charge de veiller sous leurs responsabilités personnelles, à l’accomplissement des traitements comptables compatibles à la période transitoire, qui s’ouvre dès la fin des assemblées générales extraordinaires, entérinant le traité de fusion.

Rappelons que c’est le 6 février 2023 que les Présidents du Gicam et d’Ecam ont amorcé le processus de fusion des deux mouvements. À travers les résolutions de leur conseil d’administration respectifs. Le 3 mars 2023 pour le Gicam, et le 30 mars 2023 pour Ecam. Au terme de la signature du traité de fusion, Célestin Tawamba et Protais Ayangma ont reçu pouvoirs d’agir conjointement ou séparément, à l’effet de poursuivre la réalisation définitive des opérations de fusion. 

« L’histoire du développement ayant horreur de l’immobilisme, E.Cam et le Gicam ont décidé d’aller plus en avant, en initiant un processus de fusion institutionnelle pour donner plus d’intensité à nos initiatives. Avec la nouvelle centrale patronale unifiée, notre souhait est d’oeuvrer à un environnement des affaires plus sain, plus productif et plus en phase avec son temps. La fusion de Ecam et du Gicam produira un ensemble d’effets des plus positifs pour chaque strate de notre société et, pour tous mes acteurs de notre écosystème économique », a affirmé  Célestin Tawamba, le Président du Gicam. 

Toutefois,  les deux mouvements ne disposent pas de la même taille. Au moment de la signature du traité de fusion, le Gicam enregistre environ 1000 adhérents, dont 27 associations professionnelles. Fin 2021, il cumulait un chiffre d’affaires de 8.434 milliards de FCFA. Avec un taux de 74,9% pour les entreprises modernes. Totalisant  185.426 employés, les entreprises du Gicam représentent une masse salariale de 895 milliards de FCFA. En 2020, ces dernières se sont acquittées auprès de l’État, d’un volume de taxes et impôts équivalent à 1525 milliards de FCFA. Soit 73,8% des recettes fiscales de l’État, et 39,7% du budget national. Le mouvement Ecam quant à lui, compte environ 400 adhérents. Oganisation patronale dédiée aux petites et moyennes entreprises, petites et moyennes industries, très petites entreprises, et aux start-up, elle a été céée en 2009,  avec pour missions, la promotion du développement du secteur privé, la défense des droits et des intérêts des créateurs de richesse, promouvoir l’entrepreneuriat jeune et féminin, ou institutionnaliser le dialogue avec le secteur public etc….

Toujours selon le traité, les rapports de gestion de la période transitoire établis par chacune des institutions fusionnées seront présentés par leurs présidents respectifs aux organes exécutifs de l’entité née de la fusion, et sera soumis au quitus de l’assemblée générale de l’entité née de la fusion. Concernant la mise à disposition du personnel des deux groupes, le traité de fusion prévoit la mise à la disposition de l’entité née de la fusion des personnels respectifs, qui reprendra à son compte les contrats de travail de ce personnel. Ainsi, tous les membres de Ecam et ceux du Gicam deviendront de plein droit, membres de l’entité née de la fusion, « sauf démission de leur part », mentionne le document.

une période transitoire de 6 mois, renouvelable une fois, est prévue et prend effet au terme des assemblées générales extraordinaires respectives des deux entités, qui entérinent le traité de fusion. Au cours de cette periode qui prend fin dès la prise de fonction des organes exécutifs établis par l’entité née de la fusion, les organes respectifs de gestion du Gicam et d’Ecam continueront la poursuite de l’objet social de chacune d’entre elles, et ne se chargeront de la gestion des affaires courantes. Célestin Tawamba et Protais Ayangma annoncent la tenue prochaine d’une assemblée générale constitutive et une Assemblée générale elective sont annoncées pour asseoir la nouvelle entité fusionnée. 

En attendant, les deux présidents ont pris quatre engagements forts, pour la mise sur pied de l’entité née de la fusion. Ainsi, la nouvelle centrale s’engage à soumettre à son assemblée générale constitutive, l’adoption du projet de statuts de la nouvelle entité créée, poursuivre dans la dynamique de la Coordination patronale, les activités de promotion, de développement et de défense du secteur privé que menaient séparément E.Cam et le Gicam, admettre comme membres, sauf manifestations de volonté contraire de leur part, tous les membres de E.Cam et du Gicam jouissant de cette qualité, à quelque titre que ce soit, et insérer dans ses statuts, des dispositions permettant la représentation au sein de son conseil d’administration, des membres provenant de E.Cam et du Gicam. Rappelons que la fusion des deux groupes patronaux prend officiellement corps, dès le 1er janvier 2024.

Félix Beda

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