Sahel: le G7 pour un retour à l’ordre constitutionnel dans 4 pays
Les 7 pays les plus riche du monde marquent également leur préoccupation sur la présence dans cette zone du groupe Wagner soutenues par la Russie. Lire l’intégralité du communiqué, au terme de la rencontre au sommet à Weissenhaus, en Allemagne.
G7 Allemagne 2022 – Communiqué des ministres des Affaires étrangères (14 mai 2022, Weissenhaus)
Nous sommes préoccupés par la série de coups d’État militaires et prises du pouvoir par la force en Afrique occidentale. Nous soulignons la nécessité d’organiser des élections libres et régulières et de revenir à l’ordre constitutionnel au Mali, au Tchad, en Guinée et au Burkina Faso. Nous soutenons les efforts déployés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine et les Nations Unies pour fournir une médiation et aider aux transitions politiques dans la région.
Nous sommes préoccupés par l’aggravation de la situation humanitaire et nous nous engageons à continuer de travailler avec les acteurs humanitaires pour répondre aux besoins humanitaires croissants. L’accès humanitaire doit être maintenu et le droit international respecté par toutes les forces de sécurité intervenant dans la région. Nous prenons note de la décision prise par certains partenaires de retirer leurs capacités militaires du Mali en raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes ainsi que de la présence de forces affiliées à la Russie.
Nous regrettons que les autorités de transition maliennes n’aient pas encore honoré l’engagement qu’elles ont pris envers la CEDEAO, soutenue par l’Union africaine, d’organiser des élections présidentielle et législatives. Nous rendons hommage à la MINUSMA pour son rôle de stabilisation au Mali. Nous exprimons notre vive préoccupation face à la présence croissante au Mali de forces du groupe Wagner soutenues par la Russie et au risque de leur effet déstabilisant pour l’ensemble de la région, ainsi que notre très vive préoccupation face aux allégations crédibles de graves exactions et violations des droits de l’Homme commises au Mali par des membres des forces armées maliennes accompagnés par des forces affiliées à la Russie qui auraient causé la mort de centaines de civils.
Ces exactions et violations commises sous prétexte de lutter contre le terrorisme contribuent à alimenter les tensions interethniques et, à terme, bénéficient aux organisations terroristes. Une enquête impartiale doit avoir lieu et les auteurs de ces actes doivent rendre des comptes. La MINUSMA doit pouvoir accéder à tous les sites où auraient été commises ces exactions et violations afin de pouvoir enquêter conformément au mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Nous continuerons de soutenir les pays du Sahel dans leurs efforts pour devenir autonomes et obtenir une paix, une stabilité et un développement durables. Nous prenons acte de la nécessité de traiter les causes structurelles des conflits et, parallèlement, de lutter contre les menaces terroristes dans la région du Sahel. Des mécanismes internationaux de coordination de l’aide, tels que la Coalition pour le Sahel, le Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel et l’Alliance Sahel ont un rôle important à jouer.
Nous réaffirmons notre volonté de soutenir le « sursaut » civil et politique au Sahel que les pays ont appelé de leurs vœux au sommet de N’Djamena. Nous sommes préoccupés par l’évolution de la menace terroriste qui se déplace depuis le Sahel vers les États côtiers du golfe de Guinée. Nous soulignons la nécessité de renforcer leur résilience de manière globale et nous appelons à l’amélioration de la coopération entre les pays du Sahel et les États côtiers, notamment grâce à la CEDEAO et à l’initiative d’Accra.
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