Grâce à l’appui de l’association «Noma France», de concert avec «Noma France-Cameroun», le Ministère de la défense et l’Ordre national des médecins du Cameroun, les malades de cette pathologie pourront bénéficier des soins et prises en charge gratuites du 14 au 24 mars 2022 à l’hôpital de Région militaire N°2 de Douala.
Longtemps attendue, la mission humanitaire chirurgicale de l’Association «Noma», est finalement arrivée au Cameroun avec une équipe de chirurgiens, d’infirmières et d’anesthésistes pour une action humanitaire qui est menée grâce à l’appui de l’association Noma France, en association avec Noma France-Cameroun, le Ministère de la défense et l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC). Avec pour objectif principal de venir en aide au personne souffrant du Noma, une pathologie rare, mais bien existante au Cameroun.
Il s’agit d’une première au Cameroun. À la grande satisfaction des membres de l’association «les Enfants de Noma». Les opérations chirurgicales, proprement dite, ont commencé le 15 mars 2022 avec un plateau technique spéciale.
«Le Noma» vient du grec et signifie «dévorer». «C’est une maladie nécrosante destructrice de la bouche et du visage», comme le définit l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Une mission avancée a été effectuée, il y’a de cela trois mois, et a permis de pré-enregistrer certains patients.
Dr. Florent Dimitri Badang, Colonel Médecin et point focal de la mission «Noma» au Cameroun parle «d’une mission humanitaire qui vise à venir en aide aux patients démunis qui ne peuvent s’offrir ses soins». Les opérations de prise en charge ont débuté par l’enregistrement des patients. Enregistrement qui sera suivi par une sélection des personnes éligibles à la campagne chirurgicale. Marie Christine, Secrétaire exécutive de l’Association «les Enfants du Noma» et Coordonnatrice de la mission au Cameroun, s’est réjouie de ce partenariat et souhaite que cette première mission soit le début d’une collaboration continue.
Les Symptômes
Le Noma est une pathologie qui évolue en plusieurs stades d’après les explications de l’OMS. Le stade d’alerte : il s’agit d’une gingivite simple. Les gencives sont rouges ou gonflées et saignent au brossage ou au toucher Le stade 1 se manifeste par une gingivite nécrosante aiguë. «Les saignements des gencives deviennent spontanées, des ulcérations douloureuses des gencives apparaissent, possible ulcération d’une ou plusieurs papilles inter-dentaires, mauvaise haleine ou halitose, salivation excessive», précise-t-on à l’OMS. Quant au stade 2, c’est l’étape de l’œdème. L’ulcération gingivale et des muqueuses s’étend, mauvaise haleine ou halitose, apparaissent enflure du visage ou œdème, joue douloureuse, forte fièvre, salivation excessive, bouche endolorie, difficulté à manger, anorexie, lymphadénopathie.
Le stade 3 correspond au stade gangréneux. «Les tissus mous et durs de la bouche se détruisent. Une lésion bien limitée se distingue avec un centre nécrotique noirci. Les tissus nécrosés se séparent laissant un trou dans le visage souvent sur les joues ou les lèvres. Difficultés à manger, perforation rapide de la joue, exposition des dents et des os dénudés, dessèchement progressif de la gangrène du visage, anorexie, apathie», écrit l’Organisation Mondiale de la Santé.
Le stade 4 ou stade de la «cicatrisation», correspond à l’apparition de constrictions des mâchoires selon l’emplacement des lésions, séquestres dentaires et exposition des os, et début de la cicatrisation. Le stade 5 est caractérisé par les séquelles.
«L’enfant est défiguré. Apparition de trismus selon l’emplacement des lésions, perte de dents, difficultés à se nourrir, problèmes d’élocution, écoulement salivaire, déplacement des dents, anarchie dentaire, fusion des os des mâchoires, régurgitation nasale». Afin d’éradiquer cette maladie, le Dr. Florent Badang invite les camerounais à faire le diagnostic très tôt et avoir une bonne hygiène buccodentaire. En 20 ans d’activités sur la maladie, l’association «les Enfants de Noma» sont au côté du Cameroun à travers le Ministère de la défense pour apporter et partager son expertise dans la gestion de cette maladie.
Dim Dim