La première audience dans laquelle est impliquée le candidat au poste de Président de l’Ordre national des médecins du Cameroun, a eu lieu ce 20 décembre 2022 au Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, dans une affaire dont les principaux acteurs, les Docteurs Binam Bikoi Charles et Nfouapon Ewane Hervé, comparaîssent pour « homicide involontaire ».
Le candidat au poste de Président de l’Ordre national des médecins du Cameroun risque gros conformément aux articles 97 (Est complice d’une infraction qualifiée de crime ou délit, celui qui provoque, de quelque manière que ce soit, la commission de l’infraction ou donne des instructions pour la commettre, celui qui aide ou facilite la préparation ou la consommation de l’infraction, et 289 al.1 (c) du Code pénal (Est puni d’un emprisonnement de trois (3) mois à cinq (5) ans et d’une amende de dix mille (10.000) à cinq cent mille francs ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui par maladresse, négligence, imprudence ou inobservation des règlements, cause la mort ou de blessures, maladies ou incapacités de travail….).
Gros scandale à la veille de l’élection du nouveau Président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc). Le Dr. Rodolphe Fonkoua, promoteur de la Polyclinique Idimed de Douala, l’un des potentiels successeurs du Dr. Luc Sandjong, Président sortant de l’Onmc, est impliqué dans le décès du Sergent-Chef Mouyakan à Mougnol Willy, Instructeur du Bataillon d’intervention rapide (Bir) en service à Limbe dans la Région du Sud-Ouest. Dans le cadre de la procédure principale engagée contre les Docteurs Binam Bikoi Charles et Nfouapon Ewane Hervé et autres, le Dr. Rodolphe Fonkoua a été appelé, par voie d’huissier, à comparaître devant le Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, statuant en matière correctionnelle, pour « complicité d’homicide involontaire ».
En effet, le Dr. Binam Bikoi Charles, médecin neurochirugien et Nfouapon Ewane Hervé, médecin anesthésiste réanimateur, tous deux en service à l’hôpital Laquintinie de Douala, sont poursuivis par le Ministère public et la famille Mougnol représentée par Ekorong à Mougnol Alain Fleury, pour « homicide involontaire par maladresse, négligence ou inobservations des règlements », alors qu’ils préparaient une opération chirurgicale sur la personne du Sergent-Chef Mouyakan à Mougnol Willy (hernie discale lombaire paralysante).
Décédé le 15 mars 2022, l’élément du Bir a rendu l’âme suite à une « asphyxie du fait d’une erreur d’intubation oesophagique ayant entraîné la non-ventilation des poumons et des lésions hupoxiques fatales par manque d’oxygène dans le sang », indique le Dr. Kom Patricia, Médecin légiste au Centre médical 3M et F, dans le certificat de genre de mort délivré le 21 septembre 2022, sur réquisition de la Compagnie Douala l du Groupement de Gendarmerie territoriale de Douala. Le Sergent-Chef Mouyakan à Mougnol Willy est en effet arrivé, en urgence, à l’hôpital général de Douala en état de mort cérébrale.
La complicité présumée du Dr. Rodolphe Fonkoua relève de ce que ce dernier, « a mis à disposition des Docteurs Binam Bikoi Charles et Nfouapon Ewane Hervé, son institution hospitalière pour procéder à l’opération chirurgicale alors que la Polyclinique Idimed ne dispose pas d’un plateau technique adéquat d’une part, et qu’elle n’était pas celle à laquelle le malade était référé », indique clairement une source. Ce qui s’apparente à un détournement flagrant et manifeste de malade.
En effet, après entrée en contact du Capitaine médecin du Bir Ngoupayou Gervais avec le Dr. Nfouapon Ewane Hervé, le Sergent-Chef Mouyakan à Mougnol Willy se retrouvera pour soins, contre toute attente, à la Polyclinique Idimed. « Le patient est mis en route le 13 avril 2022 par le Bataillon d’Intervention rapide suivant le message porté (….) du 13 avril 2022 pour une consultation de neurochirurgie à l’hôpital général de Douala », mentionne, pourtant, la source.
Après avoir été entendu par un Officier de police judiciaire, auxiliaire du Procureur de la République et du Commissaire du Gouvernement, le Dr. Fonkoua, dont la défense est assurée par Me. Ndoky Josué Dumont, devait comparaître ce 20 décembre 2022 devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo. Le Tribunal de céans présidé par le juge Dibobe Epoupa Valérie Nicole épouse Eyango, a opté pour un renvoi de la cause au 21 février 2023 pour « régularisation de la constitution des conseils des parties et comparution de ces dernières ».
En attendant l’examen au fond de cette grave affaire, se dérouleront les élections au sein de Et sur qui pend une condmnation pouvant atteindre 5 ans. Dans cette affaire complexe, le Dr. Rodolphe Fonkoua indique que son rôle est de s’assurer que tous les patients admis dans le cadre d’une intervention réglée (non urgente ou programmé) obéissent au protocole mis en place. Notamment un bilan préopératoire, un examen pré-anesthésique, le plateau technique subséquent et l’hospitalisation du malade au moins la veille du jour prévu de l’intervention. Phase, d’après le Dr. Rodolphe Fonkoua, subies par le Sergent-Chef Mouyakan à Mougnol Willy, ne voyant nullement pas une responsabilité des Docteurs Docteurs Binam Bikoi Charles et Nfouapon Ewane Hervé.
Pourtant, l’on soupçonne, par ailleurs, une complicité de détournement de malade. La grosse affaire enrôlée à la Chambre correctionnelle du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, a connu sa première audience ce 20 décembre 2022.
Rappelons que l’élection du Président de l’Ordre national des médecins du Cameroun se tient ce 29 décembre 2022 à Yaoundé. À suivre.
Félix Beda