20 septembre 2024

Sosucam: Après Louis Yinda, 4 directeurs généraux en 3 ans

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Jean-Pierre Champeaux a été désigné Directeur général de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), en remplacement de Samuel Second Libock, qui avait lui-même succédé au français Gilles Drouin. Depuis le départ de Louis Yinda en 2019, c’est le 4ème directeur général que connaît la Sosucam en 3 ans.

Samuel Second Libock aura passé environ deux ans à la tête de la Sosucam (Société sucrière du Cameroun). Il a été en effet remplacé au poste de directeur général au terme d’un conseil d’administration déroulé ce 18 octobre 2022. C’est désormais Jean-Pierre Champeaux qui est appelé à conduire les rênes de cette entreprise filiale du groupe français Soomdia. Jean Louis Luscio a également été porté au poste de directeur général adjoint, en remplacement d’Emmanuel Castells. Les nouveaux promus proviennent respectivement de la Sucaf, la Sucrerie africaine de Côte d’Ivoire, autre filiale de Soomdia, et de la direction générale du groupe à Paris en France. Avant Samuel Second Libock, Louis Yinda, autre camerounais, avait occupé les fonctions de directeur général de la Sosucam après 18 ans de management Il quittera l’entreprise le 1er janvier 2019, remplacé par un français, Alexandre Vilgrain.

Controlée par le groupe Castel, la Sosucam connaît depuis 2018 quelques soubresauts ayant provoqué une valse de changements. Notamment celle de Gilles Drouin que Samuel Second Libock avait remplacé. L’entreprise a poursuivi son instabilité du fait d’un climat social régulièrement tendu et émaillé par des grèves du personnel. Le mouvement d’humeur engagé le 23 février 2022 par une partie du personnel aura profondément marqué l’entreprise. Grève dont la tension est heureusement retombée avec la signature le 3 mars 2022, d’un accord entre la direction générale de la Sosucam et les  Moa coupeurs de Mbandjock et de Nkoteng.

Dans un communiqué, Samuel Second Libock s’engageait à annuler les demandes d’explications adressées au Moa coupeurs, à suspendre la nouvelle technique de coupe et d’affichage des rendements hebdomadaires des parcelles à couper avec le nombre de cannes, et le nombre de ligne à couper par parcelle. Les Moa coupeurs avaient par ailleurs obtenu de la Direction générale, l’augmentation de 43% de la prime de coupe, qui connaissaient désormais une hausse de 75 fcfa, passant de 175 fcfa à 250 fcfa. Ce, avec impact sur le salaire net d’environ 10%, soit 7800 fcfa. Rappelons que ce personnel s’indignaient contre leirs conditions de travail qu’ils jugeaient déplorables. Mais également, indiquaient être victimes de licenciements abusifs, demandes d’explications injustifiées, ou beneficier de faible montant des primes. Toutefois, au plus fort d’une conjoncture inexpliquée, 250 employés avaient été licenciés, officiellement, « pour insuffisances professionnelles ». 

Créée en 1964, la Sosucam est détenue à 72,7% par le groupe français Somdiaa, et 27,3% du capital est réparti entre l’État du Cameroun, des investisseurs privés et le personnel. L’entreprise cultive 18.700 hectares de plantations de cannes à sucre à Mbandjock et Nkoteng. Elle produit en moyenne 130.000 tonnes de sucre annuellement. Relevons in fine également que la Sosucam, c’est 8000 employés, une masse salariale d’environ 14 milliards de fcfa, avant la signature de l’accord du 3 mars 2022, un chiffre d’affaires annuel d’environ 60 milliards de fcfa, pour un capital de 21,2 milliards de fcfa. 

Félix Beda

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