Surfacturations,dissimulation de documents,corruption etc….: le Port autonome de Kribi sensibilise les opérateurs privés
(DIM DIM). C’était l’objet de la table ronde initiée par le top management de cette institution portuaire, qui s’est tenue à Douala, le 5 décembre 2024, en présence des acteurs qui opèrent au sein de cette plateforme. Ce qui a permis de comprendre le succès de cet établissement public industriel et commercial, qui adosse son management sur la transparence.
Réduire de zéro toutes les mauvaises pratiques qui peuvent germer, ou impacter négativement le bon fonctionnement du port autonome de Kribi (Pak). Et pour comprendre le succès de cette politique managériale, Norbert Belinga, Chef secteur des douanes Sud 2, Mohadou Saadou, conseiller technique N°1 au Pak, Michaël Mama, directeur d’exploitation, étaient face à la presse aux côtes des acteurs operant sur la place portuaire de Kribi afin d’apporter et de clarifier les actions qu’ils mènent au quotidien, au sein de cette plateforme.
Parce que conscient de son positionnement stratégique et du rôle qu’il joue depuis le démarrage de ses activités, le port autonome de Kribi est l’unique port en eaux profondes du Cameroun, qui dessert le Cameroun, le Tchad, la Rca, la République du Congo, avec un tirant d’eau favorable à la création des richesses.
Ayant le souci de conserver cet acquis, le top management conduit par Patrice Melom, directeur général de cette entreprise portuaire, a instruit tous ses services, et les acteurs qui opèrent sur le combinat portuaire de Mboro-Kribi, à se conformer et à adopter les gestes de bonne gouvernance, en étant transparent afin d’éviter que la corruption, la dissimulation des documents, les surfacturations et autres mauvaises pratiques, ne viennent faire leur lit dans les activités de l’entreprise.
Pour Mohadou Saadou, «plus on est transparent, moins ça ouvre les portes de l’entreprises aux gens qui peuvent faire du n’importe quoi. Nous affirmons notre engagement de faire du port autonome de Kribi, un port de confiance, et de créer en nos partenaires un respect absolu», a-t-il indiqué. Car, «les pratiques contre-éthique nuisent à la compétitivité, dans un environnement concurrentiel», prévient le Conseiller technique.
Or, chaque agent économique faisant recours au Pak doit s’approprier la traçabilité, la clarté des valeurs qui ont pour conséquence immédiate, la célérité dans le traitement des dossiers, la réduction des délais de passage et des procédures. Il fait observer que «soutenir la compétitivité du Pak va permettre à l’agent de rivaliser avec les autres grands ports, mais aussi de bâtir un écosystème exemplaire», a conclu Mohadou Saadou.
Cette table ronde, initiée par le Pak, avec des créateurs de valeurs et autres opérateurs, a été également le moment pour les dirigeants du Pak, de fustiger une pratique malsaine dans la bonne gouvernance: la dissimulation de certains documents par des «transitaires véreux». Une malfaçon à eviter, afin de faciliter encore plus, le business au Pak, cet espace portuaire qui se distingue par des chiffres.
Selon les données officielles, un montant de 845 milliards de FCFA, soit 50 milliards de FCFA de plus que ce qui était attendu de cette institution, ont été collectés par les Douanes Camerounaises, au 30 novembre 2024. Norbert Belinga, chef secteur des douanes Sud 2, nourrit l’ambition d’atteindre la barre de 1000 milliards à la fin de l’exercice 2024. Un succès que ce douanier justifie, par la digitalisation des services douaniers.
Michaël Mama, le directeur d’exploitation du Pak, va rappeler aux opérateurs qui ont du mal à se défaire des pratiques de corruption au Pak, «dans le cadre de ce qu’on va appeler frais non-réglementaires, au final, tout le monde y perd. L’opérateur économique parce qu’il est entrain de verser des sommes qu’il n’avait pas prévues, l’Etat perd des recettes douanières sur le passage des marchandises et le consommateur final est perdant parce qu’il va subir l’inflation sur le marché. Tout surcoût qu’il va y avoir sur les prestations opérationnelles que nous allons constater sur les places portuaires, que ce soit Kribi ou Douala, aura un impact économique. Il s’agit de permettre à l’ensemble des opérateurs partenaires, prestataires du commerce international de prendre conscience de l’impact de ce phénomène-là, et de bien comprendre comment le gérer. Car le bénéfice final, c’est le bénéfice du consommateur final», va-t-il laisser entendre,
Car poursuit-il, «l’idée derrière, est de pouvoir donner les voies et moyens à chaque individu, à chaque opérateur de savoir comment prendre connaissance des mauvaises pratiques, comment les contourner et rester dans la légalité. Mais surtout, comment améliorer sa performance en utilisant la plateforme portuaire de Kribi. C’est l’objectif de cette rencontre, nous souhaitions vraiment partager ces innovations de la mise en place de nos opérations à Kribi, et sur la bonne collaboration entre l’ensemble des administrations techniques, Douane, Autorité portuaire et les partenaires privés» a-t-il conclu.