Tensions: les transporteurs dénoncent la saisie de leurs camions à Bafoussam et le rançonnage en Centrafrique
(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). Les membres de cette plateforme syndicale, l’ont fait savoir, lors d’une conférence de presse tenue le mardi 14 novembre 2024 à Douala, au siège régional pour le Littoral, du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun (Sntrc). Cette rencontré a été présidée par Moïse Voukeng, au nom de l’honorable Sime Pierre, président national du Sntrc, en présence de plusieurs autres membres de la plateforme.
Trois sujets ont meublé cette rencontre hautement importante. Parce que préoccupés par le rapprochement de la date butoire de l’entrée en vigueur de l’installation des Gps, avec caméra embarquée dans camions, la confiscation de trois camions à Bafoussam (Région de l’Ouest), et la surenchère sur les opérations de pèse-essieux mobile du bois, dans la ville de Bouar en Centrafrique. Les membres du Sntrc (transporteurs professionnels, chauffeurs, personnel assimilé), se sont réunis afin d’examiner les problèmes rencontrés qui perturbent le bon déroulement de leur secteur d’activité.
Les faits
En effet, trois (3) camions appartenant à un membre de la plateforme syndicale ont été saisis depuis trois (3) mois à la Délégation régionale des travaux publics de l’Ouest, précisément à Bafoussam, pour un litige dont le transporteur n’est aucunement lié. Les acteurs de ce secteur d’activité par la voie de leur syndicat ont usé de toutes les voies de recours, pour trouver une issue favorable à ce problème.
Il s’agit exactement de trois camions faisant la traite des produits « Guinness », saisis depuis le 29 août 2024, par un particulier qui réclament 200 millions de FCFA à Guinness Cameroun. « Lorsque vous voyez le matériel d’un transporteur saisi sur deux mois, il y’aura des traites, c’est quand le matériel travaille qu’on réussit à payer le personnel. Mais dans le cas d’espèce, nous courrons le risque de recevoir des mises en demeure du bailleur de fonds, parce que nous n’avons pas pu payer les traites, compte tenu de ce que le camion est immobilisé. C’est un manque à gagner qui fragilise le quotidien de nos activités », a fait observer Kamdem Kamdem, Secrétaire général du Sntrc Littoral.
Malgré les différentes démarches entamées pour une sortie de crise, qui se sont soldées par un échec, ils ont décidé d’user des moyens légaux reconnus aux syndicats pour se faire entendre. Dans ce chapelet de dénonciation, il faut y ajouter les tracasseries qui perdurent dans la filière « bois » en Centrafrique. Où des charges importantes sont imposées ou exigées aux transporteurs qui viennent du Cameroun, au motif d’une surcharge avérée ou non sur des opérations de pesages jugées pernicieuses par la partie Camerounaise.
La plateforme syndicale fait observer que tous les camion du corridor Douala-Bangui traversent les stations de pesage normées. Mais une fois arrivés sur le territoire Centrafricain, une taxe de 20.000 (vingt mille) FCFA, est systématiquement imposée à tous les camions venant du Cameroun. Si d’aventure le transporteur est pesé en surplus il paiera plus fort, « nous disons que ces équipements de pesage installés là-bas sont devenus des péages automatiques », dénonce Moïse Voukeng, membre de la plateforme syndicame et rapporteur de cette conférence de mise au point sur la situation des transporteurs routiers.
Enfin, celui de la proposition des transporteurs face au problème du récent communiqué de presse du Ministre des transports visant à vulgariser, et obliger tout utilisateur de camion à installer un dispositif Gps avec caméra embarquée. Le communiqué du membre du gouvernement précisait que le délai était fixé au 31 décembre 2024. Or, les membres de la plateforme syndicale ont besoin d’examiner les contours de cette nouvelle démarche et en tant que professionnel, porter des appréciations sur la faisabilité d’une telle mesure et faire des propositions au gouvernement à cet effet.
Les résolutions
Sur le cas de la confiscation de séquestration des camions, la plateforme s’est résolue à saisir dès ce mercredi 15 novembre 2024, le Ministre de l’administration territoriale, auprès du gouverneur de la Région de l’Ouest pour que les camions soient libérer sans conditions, au regard des conclusions judiciaires qui ont été données pour la libération des-dit camions.
Concernant les tracasseries au niveau des pesages le long du corridor Douala-Bangui, la plateforme sollicite l’intervention du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft), et du Ministère des relations extérieures (Minrex), du Cameroun, pour que les autorités Centrafricaines revoient leur position,
de façon à mettre de l’ordre dans cette activité hautement stratégique.
Enfin, sur l’opportunité et l’importance du communiqué du Ministre des transports, la plateforme invite les transporteurs à installer les Gps avec caméras embarquées dans un délai de deux mois, à compter du 31 décembre 2024: « nous avons proposé au Ministre des transports de mettre un comité technique qui permettra d’accompagner cette activité, et d’évaluer tous les éléments à prendre en compte.
Mais surtout, « de proroger le délai obligatoire au 31 décembre 2025, pour permettre aux transporteurs de se préparer au maximum et à toutes les parties prenantes de travailler ensembles dans un comité technique qui pourra être mis en place », explique Moïse Voukeng, membre de la plateforme forme syndicale du Sntrc.