Le projet de gestion et suivi centralisés du transport interurbain de personnes lancé le 27 septembre 2021 a connu sa matérialisation définitive ce 18 février 2022. Après une phase pilote de 6 mois, le ministère des transports, et ses deux partenaires privés ont parachevé les termes du contrat marquant l’effectivité du projet.
La signature des documents contractuels entre Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, le ministre, Hilaire Tinen et Stephen Blewett, respectivement directeurs généraux de Camtrack et Mtn Cameroon, met en effet un terme à la période de probation et de d’évaluation de ce système de tracking. Une évaluation a été réalisée le 16 décembre 2021, trois mois après le lancement effectif de la période d’essai. Des essais plutôt concluant au regard des résultats. «Les 400 véhicules équipés de ce dispositif dont 100 étaient des bus des compagnies de transport routier interurbain de personnes et, 300, des camions de transport des produits dangereux. Aucun de ces véhicules n’a été impliqué dans un accident de la circulation routière ou, du moins, même pas une crevaison n’y a été enregistrée durant cette phase pilote », se réjouissait le ministre des transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibehe, lors de la restitution des résultats de la phase pilote.
La suite du processus prévoyait la finalisation du cadre juridique de ce partenariat public-privé. Désormais acté, le projet de gestion et suivi centralisés du transport interurbain de personnes oblige les acteurs du secteur des transports concernés (agences de transport interurbain, propriétaires de camions de transports de marchandises, et autres véhicules utilitaires), à s’arrimer à ce nouveau logiciel de géolocalisation équipé de caméra de surveillance artificielle. «Il s’agit de la solution ym@nedriver qui est un système de surveillance qui s’appuie sur le contrôle des paramètres biométriques des chauffeurs, le suivi des véhicules interurbains par la géolocalisation, la surveillance de l’environnement extérieur et intérieur du véhicule à l’aide des caméras intelligentes embarquées en vue d’effectuer des contrôles au-delà du véhicule équipé de ce dispositif», indique le ministre des transports.
Rapport Cyscom
D’après les responsables du ministère des transports, le kit est composé de trois cameras avec capacité de reconnaissance faciale du chauffeur, possibilité de détecter la fatigue ou les mauvais comportements du chauffeur. Le diagnoctic sera instantanément envoyé au véhicule en guise d’alerte, à la base des données du ministère des transports et à la compagnie de transport ciblée. L’usage de ce dispositif technologique participe des mesures implémentées par le ministère des transports pour réduire le nombre d’accidents de la route au Cameroun. À l’instar de l’opération «Zéro accident» lancée le 5 octobre 2020 jusqu’au 31 janvier 2021.
Devant la représentation nationale le 23 mars 2021, le ministre des transports dressait un état des lieux des causes des accidents au Cameroun, citant les données du cabinet Cyscom: excès de vitesse (35%), état du véhicule (17%), conduite en état d’ébriété (10,5%), non-maîtrise du volant (10,5%), état de la route (10%), mauvais dépassements (7%), et les facteurs divers (10%). Toujours d’après Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, le Cameroun a enregistré, entre 2011 et 2019, environ 9000 morts de suite d’accident de circulation. À titre de rappel, la société Camtrack a été créée en 2002. Elle est spécialisée dans le développement de services à valeur ajoutée appliqués à la sécurité, à la surveillance et à la télémétrie. Le rôle de Mtn Cameroon porte sur la connectivité, la transmission des données, la connexion des serveurs qui permettront de disposer des informations et données utiles à temps réel.
Jean Adoul