20 septembre 2024

Transport terrestre: le Cncc, les bailleurs de fret et les organisations professionnelles s’accordent  

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Un prix-plancher consensuel  a été fixé ce 3 mars 2023 à Douala. Prix applicable sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena. Toutefois, il devra recevoir l’onction du Ministère du commerce dans les prochaines semaines. Par ailleurs, le Bureau de gestion du fret terrestre sera chargé de veiller au respect de la délivrance de la lettre de voiture obligatoire, dans toutes les opérations dédiées au transport des marchandises par voie terrestre.

D’après les acteurs du transport des marchandises par voie terrestre du Cameroun, il s’agit d’un jour historique. Transporteurs, syndicats, organisations socioprofessionnelles du transport routier des marchandises, et bailleurs de fret, sont finalement parvenus à un accord consensuel portant sur un prix-plancher applicable au transport des marchandises par voie terrestre. Ce, sous l’égide du Conseil national des chargeurs du Cameroun (Cncc), représenté par Younouss Soungui, le Directeur général adjoint de cette institution, qui a coordonné la signature de cet accord révolutionnaire. Le consensus a été trouvé après plusieurs mois de concertation et négociations tenues au Cncc, du 6 mai au 9 juin 2022, puis le 3 mars 2023. Y ont pris part, entre autres acteurs, le Cncc, le Gicam (Groupement interpatronal du Cameroun), le Scad (Syndicat des commissaires agréés en Douanes), le Syndustricam (Syndicat des industriels du Cameroun), le Bgft (Bureau de gestion du fret terrestre), le Syntrac (Syndicat national des transitaires du Cameroun), le Cicc (Conseil international du cacao et du café)

Les pourparlers ont donné lieu à d’importantes résolutions. Les métiers ciblés, d’après l’article 1 de la convention, concernent le transport des marchandises par voie terrestre du bois, des produits de première nécessité, produits brassicoles, des conteneurs, des produits de rentes, et des produits pondéreux. Hors mis les produits pétroliers des hydrocarbures. Quant à l’article 2 de la convention, « les prix visés constituent une base de négociation entre les parties. Cependant les parties s’engagent à ce que le produit des négociations ne soient pas source d’inflation des prix ». Rappelons que ne prix consensuel n’a pas été dévoilé séance tenante. 

Rôle du Bgft 

Toutefois, en 2015, les transporteurs routiers des marchandises et les bailleurs de fret ont convenu d’appliquer, pour le corridor Douala-Ndjamena, un prix-plancher de  3,3 millions de FCFA, et de  3,35 millions de FCFA sur Douala-Bangui. Ces tarifs sont sans commune mesure avec le prix de 

4,05 millions de FCFA pour le corridor Douala-Bangui et 4,5 millions de FCFA sur le trajet Douala-Ndjamena, qui devraient être respectés par les parties. Pourtant, selon les transporteurs, eux-mêmes, les tarifs négociés entre bailleurs de fret et transporteurs passent parfois sous la barre de 2 millions de FCFA vers ces deux pays de l’hinterland (Centrafrique et Tchad). 

Le 2 février 2023, la plateforme des organisations socio-professionnelles du transport routier procédait à l’ajustement, à titre conservatoire (15%), les tarifs consensuels arrêtés à l’issue des concertations tripartites avec les bailleurs de fret, sous la supervision du Conseil national des chargeurs du Cameroun, pour le transport interne, et le Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) pour le transport international. Soit une hausse d’environ 300.000 FCFA.  « Le Cncc représente les bailleurs de fret sur le plan interne et international. Nous avons travaillé pendant plusieurs mois pour la mise en place d’un canevas de travail qui s’intitule la mise en place d’un mécanisme appelé tarif plancher. En deçà de ce prix, on viole la loi car c’est du dumping. Au Bgft nous allons activer le second levier à  savoir, la lettre de voiture obligatoire qui est prévu par la loi et dont la violation et réprimée par les lois camerounaises », a indiqué El Hadj Oumarou, le Coordonnateur général du Bgft.

Vie chère 

Comme autres recommandations, l’article 3 de l’accord porte sur la mise en place d’un guichet unique de traçabilité communale de chargement du bétail par les commerçants de bétail, le référencement au guichet unique de traçabilité communale de la totalité des chargement de bétail, la garantie du meilleurs services sur les longues distances avec 2 arrêts, notamment par l’adoption d’un 2ème conducteur de camion pour les propriétaires de camions, l’association des moyens entre les transporteurs de faible flotte pour parvenir aux exigences minimales des transporteurs de flottes importantes, une meilleure organisation Interne entre les transporteurs et les bailleurs de fret afin de mieux encadrer leurs activités et gérer facilement les cas de ceux pratiquent les prix en marge de ceux fixés, et une meilleure organisation des transporteurs pour réduire l’impact des intermédiaires, potentiels sources de renchérissement du prix de transport.

Si l’honorable  Pierre Sime, le Président des organisations socioprofessionnelles des transporteurs routiers du Cameroun, « la convention n’a pas tenu compte de la hausse des prix du carburant décidé le 1er février 2023 ». C’est ainsi le Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (Gttc), « accueille favorablement ce nouveau document, qui a été décidé avant la hausse du prix du carburant à la pompe, et toutes les parties sont d’accord pour soutenir la lutte contre la vie chère ». Désormais signé par les parties prenantes, ce document sera paraphé lors d’une signature solennelle par devant le Ministre du Commerce.

Jean Adoul

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