21 novembre 2024

Transport terrestre: Suspension de grève obtenue in extremis par Sime Pierre et El Hadj Oumarou

Annoncé le 27 septembre 2021, le mouvement de grève des syndicats regroupant les travailleurs du secteur du transport terrestre camerounais est effectivement entré en vigueur ce 13 septembre 2021, sur toute l’étendue du territoire national.

Les 7 syndicats des travailleurs du secteur du transport terrestre et le patronat ont provisoirement fumé le calumet de la paix dans la nuit du 13 au 14 octobre 2021 à Douala, après une session de concertation tendue d’une durée exceptionnelle de près de 10 heures.

Annoncé le 29 septembre 2021, le mouvement de grève des syndicats regroupant les travailleurs du secteur du transport terrestre camerounais est effectivement entré en vigueur ce 13 septembre 2021, sur toute l’étendue du territoire national.

Chauffeurs, mécaniciens, aide-chauffeurs, électricien-auto, agents de bureaux dans les entreprises du transport terrestre, ont en effet observé une cessation d’activités dans les villes de Garoua, Maroua, Yaoundé, Garoua-Boulai, Kentzou ou Douala, capitale économique et point névralgique du mouvement de protestation qualifié de « pacifique et sans casse », par ses organisateurs : Le Sncrc présidé par Ahamadou Bassirou, l’Uncpc de Talla Sylvestre, le Sctrc d’Oumarou Sahabo, le Groupe Solidarité d’Abdoul Karimou, la Coordination générale Cgstc de Pierre Nyemeck, le Syncprotcam dirigé par Ibrahim Ahamadou, et le Syntraptcam présidé par Jean Louis Mevoungou,

Calvaire des transporteurs

L’entrée Est de la ville de Douala a été paralysée par ledit débrayage lancé sur les chapeaux de roue par les 7 syndicats. Provoquant une gigantesque congestion de la circulation, suivie d’une intervention des forces de l’ordre pour libérer et fluidifier le trafic sur cet axe hautement économique pour le Cameroun et la sous-région Afrique centrale.

Face à ce blocus prévisible, El Hadj Oumarou, le Coordonnateur général du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) a convoqué d’urgence une concertation ce 13 octobre 2021, en vue de concilier les différentes parties : d’un côté, le patronat, et de l’autre, les syndicats en colère.

Ces derniers ont relevé, séance tenante, un chapelet de griefs portant sur l’absence de contrats de travail au profit des travailleurs de ce secteur, l’inexistence de bulletin de paie, le défaut d’attestation délivré par la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) malgré la retenue observée, le non-respect du salaire de base, l’imposition des notes de débits aux conducteurs à la suite des pannes de véhicules, l’absence d’assurance individuelle et de prime de risques lors de la desserte des pays à risques, la difficulté d’expression et l’entrave à la liberté syndicale, la multiplicité des postes de contrôle, l’interdiction de circuler dans les villes à certaines heures, ou encore, la violation des termes de collaboration entre les Transporteurs et la Gendarmerie.

Pendant plus de 10 heures d’âpres discussions, qui ont également connu la présence de l’honorable Pierre Sime, le Président national du Sntrc (Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun), et Président du Comité de gestion du Bgft, la problématique sur le respect de la convention collective des transporteurs a constitué la charnière centrale de la rencontre : « nous avons été scandalisés les 7 août 2021 et 7 septembre 2021 lorsque le Ministre du travail et de la sécurité sociale indiquait que notre convention collective est nulle et de nul effet », a réagi Ahamadou Bassirou, le président du Sncrc.

Élaborée le 11 janvier 2006, ladite convention tarde en effet à être appliquée pour diverses raisons. Ont par ailleurs fait l’objet de vifs échanges, les tracasseries multiformes (corruption, arnaque, voies de fait etc…), le manque de formation et de recyclage par le Ministère des transports, l’attribution des camions en mauvais état de fonctionnement aux chauffeurs, la surcharge non-conforme des camions par les patrons et l’abandon du patrimoine routier par l’Etat.

Récupération

Séance tenante, le Coordonnateur du Bgft s’est engagé à prendre en charge, au nom de l’institution qu’il coordonne, la formation et le recyclage du personnel des entreprises du transport terrestre, ainsi qu’à veiller au respect de certains termes de la convention collective avant délivrance de la Lettre de voiture internationale (LVI), précieux instrument de voyage dans les corridors sous-régionaux.

Entre éclats de voix, interruption de séance, coups de téléphone, et longues files d’attente à la pénétrante Est de Douala, la concertation a finalement débouché sur une détente générale. Les signataires du mot d’ordre de grève du 29 septembre 2021 et les principaux responsables des organisations patronales du secteur du transport terrestre ont accordé leurs violons, à près de 2 heures du matin de ce 14 octobre 2021.

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Concernant le patronat, les deux parties conviennent de l’application immédiate de la convention collective dans tous ses aspects, de l’amélioration du traitement des employés dans les entreprises, et de la sensibilisation des employeurs sur la nécessité de respecter les prescriptions de la Convention collective dans son voler sécurité sociale.

La partie patronale s’est aussi engagée à effectuer auprès du gouvernement, une action visant à enclencher l’extension de la convention collective quiproquo. S’agissant de la prime de risque à reverser aux conducteurs desservant les pays insécurisés, il a été convenu d’asseoir des mécanismes pour assurer le prélèvement d’un montant de 5.000 FCFA par voyage au profit des travailleurs, en cas d’imprévus ou de force majeure.

« Pour les autres points contenus dans le préavis de grève, et relevant de la compétence des administrations, ils feront l’objet d’un examen minutieux au cours de le réunion convoquée par le Ministre du travail et de la sécurité sociale ce 14 octobre 2021 », mentionne le communiqué final signé par toutes les parties. Le Sncrc, l’Uncpc, le Sctrc, le Groupe Solidarité, la Coordination générale Cgstc, le Syncprotcam et le Syntraptcam ont par conséquent décidé de suspendre leur mouvement de grève dès ce 14 octobre 2021, « en attendant des solutions durables portant sur les autres doléances ». A la grande satisfaction de l’honorable Pierre Sime et El Hadj Oumarou qui redoutaient « une récupération du mouvement de grève par les fauteurs de troubles ».

Hinterland

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