Violences sur le genre : 34778 cas signalés en 2019
Ces atteintes ont été documentées dans la région du bassin du lac Tchad et du sahel. Un forum de haut niveau consacré à la femme et la fille s’est penché sur la question du 14 au 16 septembre 2021. Organisé par Onu femmes, en partenariat avec la Commission du bassin du lac Tchad, l’événement était placé sous le patronage du ministère de la promotion de la femme et de la famille (Minproff).
D’après les statistiques du Bureau régional de Onu femmes Afrique de l’ouest et du centre, 24 millions de personnes au sahel ont été enregistrées comme ayant besoin d’une assistance et d’une protection vitale en 2020. Dont 4,5 millions de personnes déplacées internes et réfugiés (Pdi-r). D’après le même rapport, les femmes et les filles sont particulièrement touchées. Conséquences humanitaires évidentes des conflits, du changement climatique, des vulnérabilités chroniques, de la pauvreté endémique, et de l’insécurité alimentaire. Onu femmes place ainsi la situation dans la région du bassin du lac Tchad et les pays limitrophes du sahel (Tchad, Niger, Extrême-Nord du Cameroun, États de l’Adamawa, du Borno et Yobe au Nigeria etc..), parmi l’une des plus grandes crises humanitaires du monde.
«La crise se détériore rapidement sans aucun signe de ralentissement. La situation s’est davantage détériorée en raison de la pandémie de Covid-19 et l’impact socio-économique a été disproportionné sur les femmes. La crise de Boko Haram a également provoqué de nombreux problèmes de protection et de violations des droits de l’homme, notamment», indique Onu femmes.
Qui a organisé par conséquent, en partenariat avec la commission du bassin du lac Tchad et le gouvernement du Japon, un forum de haut niveau au Cameroun. Placé sous le thème «Résilience des femmes dans le bassin du lac Tchad», l’événement met l’accent sur l’inclusion, le leadership et la participation des femmes et des filles dans l’action humanitaire, le relèvement éclairé par le risque et les processus de résilience, justifie le bureau onusien.
Représailles
Les chiffres compilés des violences sexuelles et sexistes sont en effet alarmants. 34778 cas de violences basées sur le genre (Vbg) ont été signalés et documentés en 2019 dans la région du bassin du lac Tchad et du sahel. 39 % de ces cas ont été enregistrés au Burkina faso, au Mali, au Niger et au Tchad. «Les rescapés de ces actes continuent de faire face à de nombreux obstacles pour accéder aux services vitaux, y compris les services de protection, suite à l’inaccessibilité des services, notamment la distance, les prix, les ruptures diverses des services, la qualité du service, etc…., Notons également le manque d’information et la peur des représailles», informe Onu femmes. Le classement 2020 des pays présentant les plus fortes inégalités entre les sexes démontre de nombreuses disparités. A ce sujet, parmi 189 pays classés, le Niger occupe le 189ème rang, le Tchad en 187 ème position, suivis du Nigeria et du Cameroun classés respectivement 161, 153ème de ce classement. Le taux de prévalence du mariage des enfants dans la région est également très élevée : 76% au Niger et 61% au Tchad.
Selon ses organisateurs, hormis le dialogue sur le renforcement de la résilience et le leadership des femmes et des filles touchées par les conflits, le forum de Yaoundé s’intéresse à l’extrémisme violent, les catastrophes et le changement climatique dans la région du bassin du lac Tchad. Il sera par ailleurs l’occasion pour Onu femmes et la commission du bassin du Lac Tchad d’offrir une plateforme de discussion et de partage de connaissance sur ces stratégies identifiées pour rendre les systèmes, plans et outils de prévention, de préparation et de relèvement inclusifs et sensibles à la dimension de genre. «Au-delà des échanges, ce forum permettra aux participantes touchées par les crises d’être mieux outillées afin de participer aux prises de décision, résister aux crises actuelles, et d’accroître leur résilience face aux crises futures», précise Onu femmes.
Havre