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Wouri: les chefs traditionnels Sawa réclament au moins 18 chefferies de second degré

Réunies autour d’une association, ces notabilités sollicitent la réouverture de ce dossier bloqué depuis une quarantaine d’années. Réouverture qui permettrait à Douala de disposer des chefferies de deuxième degré.

Les chefs traditionnels des villages Sawa du Wouri restent profondément préoccupés par divers sujets économiques, sociaux, culturels, mais également ancestraux et traditionnels qui impactent et régulent la vie publique et communautaire dans le Département du Wouri, leur ressort de compétence. Après avoir pris fermement position sur la cherté grandissante de la vie, la dégradation de la qualité des produits de consommation, le climat social dans la ville de Douala, et la problématique foncière dans le Département du Wouri (Affaire Dikolo), ces notabilités n’ont guère éludé des thèmes hautement anthropologiques, ancestraux, ou successoraux. 

Précisément, le regroupement traditionnel regroupant les chefs des villages Sawa du Wouri se sont sérieusement penchés sur la situation des chefferies traditionnelles coutumières. Notamment, leur reclassification, et la dévolution cheffale. Après une concertation y relative, l’association des chefs traditionnels des villages Sawa du Wouri réaffirme, face aux dérives observées dans la dévolution successorale dans le Wouri, «la validité du principe selon lequel la dévolution successorale dans les chefferies traditionnelles coutumières du Wouri se fait de père à fils, et selon la primogéniture, au sein de la famille exerçant coutumièrement le commandement traditionnel». Les derniers développements concernant cet aspect précis, ont en effet fait renaître une fragilité dans le respect du principe évoqué. Au canton Akwa Bonambella, particulièrement: «seul le respect de ce principe peut limiter les cas de contestations et des crises intercommunautaires dont se délectent mes ennemis du commandement traditionnel», affirme S.M Ruben Ness Essombe Ndambwe, le président de cette association. 

Dans le même ordre d’idées, la reclassification des chefferies reste une autre préoccupation pour cette association de chefs traditionnels.Ces derniers manifestent leur surprise sur des agissements des pouvoirs publics: «….l’administration camerounaise persiste à violer depuis plus de 40 ans, ses propres textes sur la chefferie traditionnelle, en refusant de créer des chefferies de deuxième degré dans le Wouri», explique le président de cette association. De concert avec ses pairs, S.M Ruben Ness Essombe Ndambwe souhaite vivement la réouverture du dossier de reclassification des chefferies, afin que, précise-t-il, «cesse cette incongruité qui fait que le Wouri n’a que des chefferies de premier degré (6), et des chefferies de troisième degré (66)». D’après les textes, la ville de Douala devrait être dotée d’au moins 3 chefferies de deuxième degré par canton.

Le non-respect de la législation en matière foncière, la mise à l’écart du chef traditionnel coutumier, maillon essentiel du processus d’établissement du titre foncier, au profit du représentant de l’administration, tentative de suppression du rôle du chef coutumier, neutralisation de l’attestation coutumière ou de l’abandon de droit coutumier et l’abandon des noms coloniaux pour nos rues et places publiques figurent également parmi les préoccupations majeures exprimées par l’association des chefs des villages Sawa du Wouri.

Jean Adoul

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