Zone Cemac: le Franc CFA stable à 69,2% par rapport aux monnaies étrangères
(Jean ADOUL). Les indicateurs externes et internes de la sous-région sont rassurant pour les investisseurs et économistes jusqu’en avril 2025. La Beac dispose d’une réserve de ressources financières équivalente à 6.539 milliards de FCFA, pour couvrir les transactions d’import-export des opérateurs économiques.
C’est avec une baisse de 5% de ses réserves de change, que la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) boucle 2024. Une année test pour Yvon Sana Bangui, le Gouverneur de cette institution d’émission sous-régionale, en poste depuis 10 mois seulement.
En chiffres, les opérateurs économiques de la zone disposent de 4,5 mois de ressources disponibles à la banque centrale pour couvrir leurs transactions en exportations et importations. Soit 6.539 milliards de FCFA. On observe en glissement annuel par rapport à la même période en 2023, un recul de 0,3 mois (4,8 mois en 2023, à la même période).
D’après Yvon Sana Bangui, cette baisse des réserves de change de la Beac, se justifie par « une très forte sollicitation et la pression exercée sur ces ressources financières ».
L’inflation demeure également une préoccupation communautaire. Alors que le seuil de convergence sous-régional est de 3%, cet indicateur présente fin 2024, un taux de 4,2%. Soit 1,1% au dessus du plafond Cemac. Toutefois, il s’est amélioré de 1,4% par rapport à la même période en 2023. Néanmoins, l’on constate une rupture entre cette baisse de inflation (prix des denrées de consommation) et les prix réels, qui n’impactent malheureusement pas le
panier de la ménagère.
D’après Yvon Sana Bangui, cette contradiction s’explique par ce que, le taux d’inflation actuel demeure élevé par rapport au taux d’inflation de convergence dans la zone Cemac, dont le seuil se situe à 3%. Avec espoir de le franchir en 2025. Concernant les données macroéconomiques de la zone pour le compte de 2024, les perspectives de la Beac prévoient une croissance du produit intérieur brut (Pib) qui se situe à 2,9% (2,2% en 2023), et un déficit budgétaire de 0,3% (0,9% en 2023).
Sur les taux directeurs, la Beac les maintient à un taux de 5% pour les appels d’offres (taux à partir duquel la Beac prête de l’argent aux banques commerciales), et 6,75% pour le taux de facilité de prêt marginal (taux d’intérêt payés par les banques commerciales à la banque centrale lorsqu’elles empruntent). Quant à la stabilité externe et interne du Franc CFA, elle se situe actuellement à un taux de 69,2%.