Le Procureur du Tribunal de première instance de Douala-Ndokoti a été saisi pour la cause le 24 janvier 2022. Pour le compte de ses clients David Eteki et Léopold Assoubel, Maître Nkongo Mbape Williams sollicite de cette cour une suite légale (defferemment des mis en cause), pour «trouble de jouissance, violation de domicile et destruction». La plainte près le Tribunal de première instance de Douala-Ndokoti est dressée contre Sieur Janvier Tchouffa et inconnus. Jean Tchouffa étant considéré comme le présumé acheteur du terrain de Mbanya. David Eteki et son neveu Wilfrid Eteki s’affrontent par ailleurs devant le Tribunal de grande instance du Wouri pour le contrôle de 817 m2 dans l’Arrondissement de Douala 5ème.
Tout part de la destruction d’un immeuble de type R+1 appartenant à David Eteki, au lieu dit «Mbanya», dans l’Arrondissement de Douala 5ème. Immeuble dans lequel résidait Léopold Assoubel. Ce dernier sera victime d’une attaque «de personnes non-identifiées», le 21 janvier 2022. Ladite attaque, la première avant celle du 11 mars 2022, se transformera en une destruction systématique de biens mobiliers de Sieur Léopold Assoubel. «Dans la matinée du vendredi 21 janvier 2022 des personnes non-identifiées se sont présentées à sa demeure sise Douala Akwa Nord, dans l’Arrondissement de Douala 5ème et ont pris sur eux de mettre sans ménagement tous les effets meublant de Monsieur Assoubel hors de cette résidence. Leur mode opératoire consistait à prendre lesdits effets et à les jeter dans la cour du haut de l’étage, l’objectif étant de les détruire. Ils ont également pris sur eux de démonter les cadres des fenêtres et c’est au cours de cette opération que ceux-ci ont été détruits et les vitres de celles-ci cassées», mentionne la plainte de Maître Nkongo Mbape Williams. Qui y énumère les biens objet de destruction: 2 armoires, 2 téléviseurs de marque Sharp et Grundig, 3 lits à coucher, 4 chaises, 4 tables, 2 ventilateurs, 6 assiettes, 6 verres, 4 seaux, un fer à repasser, 1 congélateur, deux étagères en bambou, 10 fenêtres, et 5 portes. «Les faits commis par les mis en cause étant constitutifs des infractions de trouble de jouissance, violation de domicile et de destruction, prévues et réprimées par les articles 74, 239, 299 et 316 du Code pénal… », fait constater la plainte.
En réalité, Sieur Léopold Assoubel est la victime collatérale d’un différend familial qui oppose David Eteki et son neveu Wilfrid Eteki, pour le contrôle de ce terrain de 817 m2, situé à Banya, objet du titre foncier TF 20629/W. Le procès verbal de réunion de la famille Eteki apporte des éclairages sur les contours cet épineux dossier. Tenue le 19 juin 2021 entre Denis Eteki, Samson Mouelle Eteki, Eteki Eteki Dominique, David Eteki, Olivier Eteki, et Wilfrid Eteki, tous membres de la famille Eteki Mambo Martin et Mouyenga Lembe Ruth, la concertation portait essentiellement sur le «problème du terrain de David au quartier Akwa-Nord, lieu-dit Mbanya, Arrondissement de Douala 5ème.TF 20629/W. 817m2», relève le procès verbal signé de Denis Eteki, David Eteki, avec réserves pour ce dernier.
Pour David Eteki, l’affaire débute en 2008, lorsqu’il soumettra à son frère, René Eteki, son ambition de bâtir un immeuble d’habitation sur un terrain déterminé. René Eteki décide celui de céder la parcelle de Mbanya pour un montant de 4 millions de FCFA. Ce dernier recevra 2 millions de FCFA, à charge, d’après un accord verbal, pour David Eteki de verser le reliquat de la somme au terme des travaux : «Une semaine après, je lui apporte 2 millions de FCFA comme avance en présence de son épouse. Il me fait alors la proposition de construire mon immeuble, je dépose le titre foncier au cabinet du Notaire Maître Eyoum où il passerait conclure la vente dès qu’il dispose d’un temps libre, je lui verse le reste d’argent quand j’aurais fini mes travaux », répercute le procès-verbal, reprenant les propos de David Eteki. Alors que les travaux se poursuivent, René Eteki décède : «profitant du fait qu’entre mon frère et moi le deal était verbal, ses héritiers décident de vendre et le terrain et mon immeuble, ignorant tout simplement que jusqu’à son lit de mort, mon frère n’a cessé de clamer à toute la famille et en leur présence qu’il m’avait cédé ce terrain et que c’est en sa présence que j’ai bâti mon immeuble», indique David Eteki dans le procès verbal.
«Mon père m’a cédé la totalité du terrain de Mbanya», a déclaré Wilfrid Eteki dans le même document. Ce qui confirme les positions tranchées entre les deux hommes. «Mon père avait autorisé David à construire sur une partie de ce terrain mais je me suis rendu compte que ce dernier a implanté son immeuble en plein milieu de la parcelle, rendant du coup le reste du terrain inexploitable….Compte tenu de ce qu’il s’agit de mon oncle, j’ai proposé à ce dernier de me verser une somme symbolique de 15 millions de FCFA. David m’a tout simplement éconduit en déclarant qu’il n’a pas de compte à me rendre sur une affaire qu’il a traité avec son frère», s’était exprimé Wilfrid Eteki lors de la rencontre familiale. Le représentant des ayants droits de feu Eteki René, son père, accuse par ailleurs son oncle d’avoir confisqué le titre foncier de la parcelle querellée. La dite concertation s’est achevée, d’après le procès verbal du 19 juin 2021, par un compromis portant sur le versement d’une somme de 10 millions de FCFA en guise de compensation des travaux réalisés à Mbanya.
David Eteki a plutôt enregistré une destruction de son immeuble R+1, dans lequel résidait Léopold Assoubel. Destruction en deux violents raids exécutés par des «gros bras». Avec en prime, le vol systématique des portes et fenêtres vitrées de la résidence. En attendant une évaluation précise des biens saccagés, le litige reste pendant devant le Tribunal de première instance de Douala-Ndokoti depuis le 8 février 2022. Deux procès divisent ainsi la fratrie Eteki: celui portant sur la propriété de 817m2, sise Mbanya objet du titre foncier TF 20629/W, enrôlé au Tribunal de grande instance du Wouri (David Eteki c/Wilfrid Eteki), ainsi que celui relatif à la destruction de l’immeuble et les meubles destinés (Assoubel Léopold c/ Tchouffa Janvier et inconnus), au Tribunal de première instance de Douala-Ndokoti. À suivre.
Félix Beda