Au 31 août 2021, la Banque centrale a enregistré, hors industries extractives, un montant de 3854 milliards de FCFA d’encaissements des banques sous-régionales.
L’application de la nouvelle réglementation des changes en zone Cemac depuis mars 2019 a significativement boosté les chiffres de la Banque centrale en termes de réserves de change, taux de couverture de la monnaie, et de rapatriement des recettes d’exportation. A la Banque des États de l’Afrique Centrale (Beac), on est convaincu que ces résultats auraient incontestablement été meilleurs si les industries extractives de la sous-région s’étaient arrimées aux dispositions communautaires en vigueur. Toutefois, la zone affiche des résultats en nette hausse malgré le peu d’empressement de ces entreprises à se conformer. «Grâce à un suivi rigoureux, les rétrocessions affichent une tendance haussière entre 2018 et 2020», démontre la Banque centrale. Elles affichent un montant de 3227,8 milliards de FCFA en 2018 à 6201 milliards de FCFA en 2019, soit une hausse de 89,1%. En 2020, les rétrocessions cumulées des 6 pays de la Cemac ont présenté un montant de 7914 milliards de FCFA (27,6% de hausse). Au 31 août 2021, l’enveloppe des rapatriements de la zone a atteint 4747 milliards de FCFA (166.305 opérations).
Dans la période indiquée, la Beac a bénéficié des rétrocessions d’un montant équivalent à 3854 milliards de FCFA (taux de rétrocession de 81,1 %): «ce taux est supérieur au minimum de 70% requis. Le reliquat a servi à la satisfaction des besoins courants comme le prévoit la réglementation des changes», fait observer Abbas Mahamat Tolli, le Gouverneur de la Beac. Dans cette configuration, les banques camerounaises enregistrent pour les 8 premier mois de l’année en cours, un montant de rapatriement des recettes d’exportation de l’ordre de 1980 milliards de FCFA, correspondant à 102.852 opérations. Les montants rétrocédés à la Banque centrale par les établissements de crédits du Cameroun sont évalués pour la même période à 1640,5 milliards de FCFA (82,85%). Concernant le rapatriement des trésors transitant directement dans ses comptes, la Beac enregistre des encaissements de 892,5 milliards de FCFA, de janvier à août 2021. Quant aux réserves de change, leur montant est de 4689 milliards de FCFA à août 2021. Quant au taux de couverture extérieur du FCFA, il s’est établi entre juillet et août 2021 de 59,3% à 68,7%.
«Force est de constater que la consommation des réserves des changes caractérisée par un meilleur suivi des rétrocessions depuis 2019 s’est effectuée sans la participation des entreprises résidentes dans le secteur extractif. Le manque à gagner en terme de devises est colossal et la Banque centrale se devait de réagir sans plus attendre», a indiqué derechef le Gouverneur de la Beac. Afin d’y remédier, la Beac a procéder à des ajustements de la réglementation des changes de 2019 au profit des entreprises du secteur extractif. Concernant notamment la domiciliation des importations et exportations de biens et services lorsque le montant de la transaction est supérieur à 5 millions de FCFA, le rapatriement des recettes d’exportation de biens et services, l’autorisation de détenir ou de procéder à l’ouverture d’un compte en devises hors de la Cemac pour une durée de 2 ans renouvelables, le rapatriement des fonds de réhabilitation des sites, le rapatriement des prêts, le règlement en devises entre entreprises résidentes, et le salaire des travailleurs étrangers.
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