13 mai 2024

Affaire Dikolo: les familles réclament l’annulation des titres fonciers de l’État 

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Ces dernières exigent également le paiement des dédommagements pour le préjudice subi du fait des pertes enregistrées, au terme des casses intervenues le 14 mai 2022.

C’est le 10 août 2020, qu’Olivier Chi Nouako, avocat canadien d’origine camerounaise, promoteur de l’hôtel Marriott de Douala, vivant au Canada,  par ailleurs président directeur général de l’entreprise «Immigration and business Canada», entreprise dont le siège social est basé au Canada, a signé un bail emphytéotique auprès de l’État du Cameroun, pour une durée de 50 ans renouvelables. Des immeubles et autres biens appartenant à 63 propriétaires terriens et de centaines de locataires ont été détruits sur ordre du Préfet du Wouri.

Par ailleurs, conformément au Décret du Premier Ministre du 9 janvier 2020, les familles qui occupaient cet espace devaient bénéficier d’une indemnisation globale de  322, 5 millions de FCFA. En saisine conjointe du 8 juin 2022, Patrick Moudissa Bell, Nadine Moudissa Bell epse Mbaka, Charles Henri Moukouri Bell, Lucien Moukouri Bell, Emmanuel Moudoute Bell, Brigitte Moudoute Bell, et 9 autres ont  intenté une action le 8 juin 2022, près le Tribunal de grande instance du Wouri, pour « destruction de biens meubles et immeubles », avec constitution de partie civile. 

Ils soutiennent avoir été abusivement et illégalement détruits, se fondant sur l’inexistence du titre foncier ayant justifié les déguerpissements sur le site de Dikolo, plutôt à Bonantone-Déido (titres fonciers 924, 925 et 926).

« Nous n’allons pas lâcher prise. Nous souhaitons désormais  que toutes les familles soient dédommagées du fait des pertes de leurs biens et du grave préjudice subi. La suite de ce dossier concerne le dédommagement. Nous allons concentré nos efforts sur ce volet de l’affaire. Le préjudice est énorme et chaque famille a fait son évaluation », ajoute Patrick Moudissa Bell, le porte-parole du collectif des déguerpis de Dikolo, qui compte également obtenir l’annulation des titres fonciers de l’État. 

À titre de rappel, les arrêtés du 14 août 2018 et du 14 mars 2019, signés par le ministre des domaines du cadastre et des affaires foncières déclarent « d’utilité publique les travaux de réalisation des projets hôteliers dans la ville de Douala, au lieu-dit Besseke, quartier Bali », et le décret du premier ministre du 9 janvier 2020, porte expropriation pour cause d’utilité publique, et incorporation au domaine privé de l’État, la superficie de 2 ha 63a 30 ca, convoitée par Immigration and Business Canada. 

Le projet hôtel Marriott de Douala prévoyait la construction d’un édifice composé de 280 chambres, d’une salle de conférence de 1.000 places, d’une piscine, d’un centre d’affaires, d’un casino et des espaces de loisirs entre autres attractions. Coût du projet, 60 milliards de FCFA. La fin des travaux etait prévue en 2023.

Jean Adoul

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