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Affaire Dikolo:un contentieux pour réparation des préjudices subis en gestation

(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). Le collectif des sinistrés de Dikolo et l’Association Kod’a Mboa, ont effectué une sortie publique à travers une conférence de presse tenue le 28 février 2024, à la case des actes du Canton Bell.

« Mauvais résultats scolaires, cas de maladies, des morts enregistrées à la suite d’un stress permanent, des sinistrés qui squattent dans les familles étrangères, domicile de fortune etc… Voilà la situation actuelle des sinistrés de Dikolo », relève, Charles Jengou Lottin, membre du « Kod’a Mboa », association formée pour la défense des droits des déguerpis du quartier Dikolo, saisissant cette autre occasion pour envoyer un message de compassion aux sinistrés de Dikolo, et entend continuer le combat jusqu’à réparation du dommage, au regard des multiples préjudices enregistrés.

Outre ce constat alarmant, il faut relever l’absence et l’accompagnement des organisations des droits de l’homme à savoir, la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh), dirigée par le Pr James Mouangue Kobilla, ou du Redhac etc.., « parcequ’il y’a eu plusieurs violations de droit de l’homme à Dikolo », poursuit Charles Jengou Lottin. De plus, les organisateurs de cette conférence de presse dénoncent le fait que jusqu’ici, les élus de la ville de Douala n’ont pas officiellement exprimés leur compassion à l’endroit des sinistrés, car le village et habitations détruits relèvent de leur compétence administrative, et les populations qui y vivaient étaient leurs électeurs.

À cet effet, la conférence de presse tenue par certains membres du Kod’a Mboa, et les sinistrés, a permis de faire l’état des lieux depuis le 14 mai 2022, date de commémoration d’un an de Dikolo: « vous ne nous avez plus entendu excepté Elimbi Lobe qui est un membre du Kod’a Mboa, et qui est une des figures de proue de ce combat. L’idée était de faire savoir qu’un collectif des Sawa est mis en place et a décidé de soutenir le combat de Dikolo, et que nous soutenons aussi le combat des intérêts de notre communauté qui est très vaste », explique Charles Jengou Lottin.

Rappelons que pour marquer leur attachement à l’unité nationale, les fils et filles Sawa et d’autres communautés ont apporté leur soutien aux sinistrés de Dikolo, à travers une grande mobilisation, le 20 mai 2022, qui est la date de l’unité nationale: « parce que nous avons pensé que la destruction du vivre-ensemble a fait en sorte que nous ne nous sentions plus dans l’unité », déclare une sinistrée.

L’apothéose de cette manifestation s’est faite le 26 mai 2022. Cela a permis au Sawa de sortir massivement pour envoyer un message fort aux plus hautes autorités Camerounaises, et de faire comprendre qu’il y’a des fonctionnaires qui ont décidé de spolier les terres d’une communauté qui en réalité, est une communauté alliée au pouvoir, laisse entendre Moudissa Bell. En réponse à ce cri de détresse, le Chef de l’État, Paul Biya a répondu favorablement, le 27 mai 2022, en instituant un comité ad-hoc chapeauté par le Gouverneur de la Région du littoral. Comité dont les travaux ont été adressés au Président de la République.

Autre fait troublant qui met en scène la braderie des terres par des fonctionnaires, les membres du Kod’a Mboa relèvent que « le contrat signé entre l’Etat du Cameroun et Olivier Chi Nouako n’était pas enregistré. Ce qui est un manquement grave dans le processus administratif », poursuit Moudissa Bell.

Certes le combat continue, les sinistrés de Dikolo et le Kod’a Mboa, se réjouissent de ce que le 17 février 2024, Olivier Chi Nouako acheteur de l’espace querellé, a été débouté pour « défaut de qualité », à la suite de son appel de la décision du tribunal administratif du Wouri qui demandait l’annulation de la Déclaration d’utilité publique (Dup). « Une victoire de plus, mais le combat ne s’arrête pas-là », a conclu Charles Jengou Lottin.

Aujourd’hui les jeunes Sawa doivent comprendre qu’il y’a des organisations communautaires qui ont besoin de leur force et présence, afin qu’ensemble ils défendent les intérêts de les intérêts communs. Mais les initiateurs de cet idéal, rappellent pour le préciser que le Koda Mboa n’est pas contre les autres communautés nationales , mais agit pour défendre les intérêts de sa communauté.

Koda Mboa est une organisation des jeunes Sawa qui a été mise en place en 2021, par la volonté de trois membres qui sont de la Diaspora, et qui ont pensé qu’il fallait apporter une énergie nouvelle, un leadership nouveau, afin que les problèmes de la communauté Sawa soient dévoilés, puis mener éventuellement des actions républicaines et pacifiques pour faire valoir leurs droits.

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