19 mai 2024

Afrique centrale: La Fao organise une nouvelle réflexion sur le conflit Homme-Faune

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Identifié comme thématique prioritaire de la gestion durable des forêts du bassin du Congo lors de l’atelier sous-régional organisé par la Fao en décembre 2019 à Brazzaville (Congo), le conflit Homme-Faune demeure une problématique actuelle à laquelle l’organisation Onusienne, en partenariat avec les institutions locales de la sous-région, ne cesse d’œuvrer pour y apporter des réponses concrètes.

D’après les explications de certains experts, les conflits Homme-Faune (Chf) surviennent en général, lorsque les besoins vitaux de la faune interfèrent avec ceux des hommes, et ces conflits ont des conséquences négatives sur les communautés et les animaux sauvages. Autrement dit, ces tensions interviennent dans les cas où il y a des difficultés ou des contraintes d’accès à la ressource. Elles résultent de nombreux facteurs, notamment les facteurs humains, les facteurs liés à l’habitat et aux caractéristiques intrinsèques de la faune.

« On parle de conflit Homme-Faune, à chaque fois qu’il y’a des difficultés, des contraintes liées à l’accès à la ressource. Quand celle-ci devient de plus en plus moindre, et que la faune discute ces ressources, avec les hommes. Quand il y’a destruction de l’habitat de la faune, cette dernière se trouve obligée d’aller dans l’habitat des hommes. Il y a également des conflits dans le cas où les populations commencent à faire des exploitations agricoles dans les corridors bien aménagés pour la faune. Ces problèmes arrivent quand il y a une difficulté d’accès à la ressource entre la faune et l’homme. En général, dans nos pays, les grands mammifères comme les éléphants sont au cœur de ces conflits« , expliquait le Dr. Jeremie Mbairamadji, forestier Faopour l’Afrique centrale.

Malgré de nombreux projets et initiatives réalisés par la Fao pour résoudre ces conflits à l’instar d’un projet pilote mis en œuvre dans trois pays (Cameroun, Gabon, Rdc), la réalité demeure préoccupante. Tel est le contexte qui a motivé l’organisation d’un nouvel atelier sous-régional dans la ville de Douala au Cameroun, du 13 au 15 décembre 2023.

Le prolongement

Cet atelier qui s’inscrit dans la continuité du projet pilote susmentionné, a réuni des responsables des secteurs forestiers et agronomes venus de nombreux pays de la sous-région, notamment le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad, la République démocratique du Congo, la Centrafrique, Sao Tomé & Principe, le Burundi, le Cameroun (pays hôte de ce rendez-vous de réflexion et d’échanges). Il s’est agi très exactement d’un effectif de 40 à 45 participants, composés des directeurs de la faune et des aires protégées, des conservateurs des parcs nationaux, des directeurs de l’agriculture des pays d’Afrique centrale, quelques experts des Chf, les chargés des programmes Fao de la sous-région, les représentants des communautés victimes des CHF et des organisations sous régionales impliquées dans la recherche des solutions durables aux conflits Homme-Faune.

« En général, ce sont les forestiers qui se retrouvent pour discuter du conflit Homme-Faune. Nous nous sommes rendus compte que lorsqu’il y a des dégâts, c’est dans les exploitations agricoles, c’est pourquoi nous faisons venir à la fois, les forestiers et les agronomes, à cet atelier » affirme le Dr. Jeremie Mbairamadji. Durant trois jours, il était question au cours de cet atelier placé sous la tutelle du Ministère des forêts et de la faune du Cameroun, de présenter, discuter et valider les résultats obtenus des études du projet pilote sur les Chf de partager les résultats du travail de quelques experts et praticiens en matière de gestion des conflits Homme-Faune en Afrique centrale et de convenir des grandes bases d’un programme régional de gestion participative et durable des Chf, adapté à l’Afrique centrale.

Les pays, le Comifac et le Fao

Les travaux achevés ont abouti à plusieurs recommandations orientées vers les pays de la sous-région, la Comifac et la Fao. Concernant les premiers destinataires, il leur a été demandé de prendre très au sérieux la problématique des CHF dans l’application et le renforcement des réglementations existantes, voire, l’adoption des lois spécifiques, de renforcer la valorisation de la faune sauvage par et pour les communautés locales comme une activité génératrice des revenus etc…. Pour la Comifac, il s’agira entre autres, de faire un lobbying pour la prise en compte de la problématique Chf au Conseil des ministres de l’Afrique centrale et même au niveau du Conseil de sécurité de l’Onu, de vulgariser les outils disponibles sur les Chf dans différents pays. Faire un lobbying pour la prise en compte de la problématique Chf à très haut niveau (Conseil de sécurité de l’Onu etc…), mobiliser des financements conséquents durables pour juguler les Chf, ainsi se résument quelques recommandations adressées à la Fao.

Domo Auguste

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