Arrêt de production: L’Asroc lâche le Gicam
Dans un communiqué de ce 23 novembre 2021 signé Jacques Kemleu Tchabgou, son Secrétaire général, SCR Maya et Cie, AZUR S.A, SODECOTON S.A, SCS, SAAGRY, SPFS, HACC, CCO S.A, IBI envisagent poursuivre leurs activités au-delà du 1er janvier 2022. Allant à l’opposé de l’ultimatum du Groupement inter patronal du Cameroun.
Est-ce une scission au sein du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam)? Des membres de ce groupement ont marqué leur rejet de la solution extrême d’arrêt de toute activité d’importation et de production de biens et services décidée le 9 novembre 2021. Ce, dès le 1er janvier 2022. En réaction à la hausse quasi-généralisée des matières premières, intrants et du prix du fret, le Gicam marquait en effet son ras-le-bol, à l’endroit du gouvernement. Obligeant celui-ci, à travers Louis Paul Motaze, le Ministre des finances, à procéder à une décote de 80% du montant du fret à intégrer dans la valeur en douane des marchandises importées par voie maritime, jusqu’au 28 février 2022. Une Décision insatisfaisante, selon le Gicam, du point de vue de son impact négligeable sur les activités de production et d’importation de ses membres. Qui propose soit une répercussion de la hausse sur les produits finis, soit un partage de l’inflation entre l’Etat, les entreprises et les consommateurs, entre autres.
Alors qu’on s’acheminait progressivement vers la date fatidique annoncée par le Gicam, l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) rame à contre courant de la menace agitée. Dans un communiqué de Jacques Kemleu Tchabgou, son Secrétaire général, SCR Maya et Cie, Azur S.A, Sodecoton S.A, Scs, Saagry, Spfs, Hacc, Cco S.A et Ibi, des entreprises du secteur des oléagineux, se positionnent clairement : «…en dépit de la conjoncture internationale difficile liée à la pandémie à corona virus, qui se caractérise par le relèvement des cours des matières premières et du fret maritime, la filière des oléagineux tient à rassurer les consommateurs qu’au regard du dialogue qu’elles entretient avec le gouvernement, des dispositions ont été prises pour assurer un approvisionnement continue en huiles végétales raffinées, en savons de ménage et de toilette durant les fêtes de fin d’année et au-delà », relève l’Asroc.
Ce secteur concentrant d’importants produits de consommation agro-alimentaire est autant que d’autres, frappé par la crise mondiale des prix. Dans un état des lieux dressé récemment par le Gicam, le fret a connu une hausse de 250% sur les voies maritimes Europe-Afrique, et 400% sur la route maritime Asie-Afrique. Concernant le prix des matières premières, le secteur des oléagineux accuse également une conjoncture haussière. L’évaluation du Gicam sur la période octobre 2020-octobre 2021 indique que l’huile de palme brut local a connu une hausse de 10%. Ce taux est de 21% pour l’huile de palme brut importé. La valeur des cartons vides a également connu une inflation évaluée à un taux de 3%. +30% pour les préformés de 30 g et +71% la soude caustique.
«L’Asroc s’engage à continuer à travailler pour répondre à la volonté du Gouvernement et du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, qui ont toujours soutenu les segments de la 1ère ainsi que de la 2ème transformation de cette filière des oléagineux, de lutter contre la vie chère», ajoute Jacques Kemleu Tchabgou dans le communiqué. Le gouvernement aurait-il opté pour une approche sectorielle pour apporter des solutions aux préoccupations du Gicam? Les entreprises de ce groupement patronal feront-ils bloc derrière leur mouvement patronal ? Assistera-t-on à un double bras de fer entre L’État et le secteur privé, ou opposant les entreprises membres des groupes patronaux et leurs dirigeants ?
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