(Georges SEMEY). Annoncé pour le premier trimestre 2025, le lancement de ce projet novateur dans le secteur du transport urbain stagne. Pourtant, les audiences et actions volontaristes se succèdent entre le gouvernement et des partenaires.
Le groupe Scania tiendra-t-il son pari de fournir de nouveaux bus aux Communautés urbaines de Douala et de Yaoundé? Reçus récemment par Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le Ministre des transports, des représentants du constructeur Suédois en ont fait la promesse au profit des deux principales villes du Cameroun, afin d’optimiser le parc de leurs entreprises de transport urbain.
En tout, 600 bus flambant neufs qui viendront améliorer le parc autobus local et améliorer la compétitivité des entreprises Camerounaises de ce secteur (autobus, Bus rapid transit etc….). Cette promesse intervient au moment où les principales villes Camerounaises, appuyées par l’État du Cameroun, sont engagés dans un processus de reprofilage et reconfiguration de leur réseau du transport urbain. La ville de Douala, notamment, dans le cadre du projet Bus rapid transit (Brt), d’un montant de 261 milliards de FCFA, segment du grand projet de mobilité urbaine de Douala (Pmud).
À cet effet, le 22 juillet 2024, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, a signé deux décrets habilitant le Ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), à conclure deux accords avec des institutions du groupe de la banque mondiale: la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird), et l’association internationale de développement (Ida). Respectivement, des prêts de 126 milliards de FCFA et de 135 milliards de FCFA de l’association internationale de développement.
Toujours dans ce sillage, Alamine Ousmane Mey, le Minepat (ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire) avait reçu Carl Michael Gräns, le 27 avril 2022, l’ambassadeur de Suède au Cameroun. Qui était accompagné de responsables de la société Scania. «Ces propositions vont faire l’objet d’analyse au niveau des collectivités territoriales décentralisées, avec le soutien du gouvernement, dans la perspective de mettre en place des solutions de transport rapide et moins polluant, avec des équipements qui correspondent aux attentes des populations», déclarait, à cette occasion, le membre du gouvernement Camerounais.
Concernant principalement la ville de Douala, plus importante du Cameroun, l’attente autour de ce projet est grande, compte tenu de l’insuffisance de l’offre et de la forte montée de la demande. Rappelons que le 22 juillet 2024, le Président de la République signait deux décrets décisifs pour l’accélération de la mise en oeuvre du projet Brt.
Il s’agit notamment du décret n° 2024/307 du 22 juillet 2024, habilitant le Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, à signer avec l’association de développement international (Ida), une filiale de la banque Mondiale, un accord de crédit d’un montant de 217,1 millions de dollars, équivalent environ à 206,1 millions d’euros, soit 135 milliards de F.CFA pour le projet de mobilité urbaine de Douala.
Et du Décret n° 2024/308 du 22 juillet 2024, habilitant le ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, à signer avec la banque internationale pour la reconstruction et de développement (Bird), autre filiale du groupe banque Mondiale, un accord de crédit d’un montant de 202,3 millions de dollars, équivalent à environ 191,5 millions d’euros, soit 126 milliards de FCFA, pour le projet de mobilité urbaine de Douala.
Pour rappel, c’est par arrêté du 30 mai 2022, que le ministre du cadastre, des domaines et des affaires foncières (Mindcaf), déclarait d’utilité publique, le tracé du Brt (28 kilomètres). En avril 2025, une délégation camerounaise conduite par Célestine Ketcha Courtès, le ministre de l’habitat et du développement urbain (Minhdu), dans laquelle figurait le Dr Roger Mbassa Ndine, effectuait une visite de travail à Dakar (Sénégal), afin de s’imprégner de l’expérience de ce pays d’Afrique de l’Ouest, qui a réalisé avec succès son projet Brt.
Malgré ce dynamisme, de nombreuses incertitudes freinent la programmation de cet investissement: lourdeurs administratives, déguerpissement et dédommagement des victimes, incertitudes sur son financement de ou encore l’impact indirect du calendrier électoral du projet. À suivre.