À première vue, la question semble banale. Pourtant, elle mérite d’être posée au regard du mutisme dont font montre les responsables de ces entreprises. L’enquête menée par les fins limiers du site d’enquêtes et d’informations générales wwwrispostes.net révèle dans ses premiers résultats que vraisemblablement, «un gentlemen agreement» a été passé entre les Laboratoires Biopharma, l’entreprise de fabrication et de commercialisation des produits bio-cosmétiques et le géant de la métallurgie en Afrique centrale, Prometal.
Société de droit camerounais créée en 2010, Prometal est une industrie de métallurgie structurée sur 4 sites opérationnels et un 5ème en chantier. Depuis sa création elle n’a cessé d’étendre son activité et ses sites. Aujourd’hui l’entreprise à capitaux Libanais est dans la phase finale de sa cinquième usine appelée «Prometal 5». Elle débute ses activités à travers sa première usine, devenue «Prometal 1» qui est actuellement en cessation de production. Pour cause, un contentieux qui l’oppose aux laboratoires Biopharma.
Les faits
Le géant du cosmétique au Cameroun s’est plaint de la pollution de l’air et des déchets de gaz polluants qui se déversaient sur le site où sont implantés ses laboratoires, entrainant ainsi de dégâts énormes sur son activité, une perturbation sur la qualité de traitement et production de ses produits, des conséquences néfastes sur la santé de son personnel et de son matériel roulant. «Personne ne te dira s’il y’a une plainte devant les juridictions compétentes ou pas. Je sais que le Pdg de Biopharma s’est souvent rendu sur le site de Prometal pour échanger avec les responsables de l’entreprise. Il y’a eu des descentes sur les deux sites, quand l’affaire devenait de plus en plus sérieuse. Même les riverains se plaignent des gaz émis par les activités de Prometal. La chaleur qu’il y’a ici est invivable… », nous révèle notre source sous anonymat, qui n’a pas connaissance d’une saisine des tribunaux par la partie lésée.
Joint au téléphone via le réseau social Whatsapp, le Président Directeur General des Laboratoires Biopharma, Francis Nana Djomou, dit n’avoir jamais eu de contentieux avec Prometal, son voisin de la zone industrielle de Bassa. Malgré les multiples relances et la présentation des faits qui ont motivé notre démarche, Sieur Francis Nana est resté campé sur sa position: «mais je n’ai aucun procès avec Prometal vous vous trompez», a-t-il déclaré. Dans la recherche de l’équilibre de l’information, nous avons entamé la même démarche auprès des dirigeants de Prometal. À ce niveau le silence est encore plus assourdissant que nous l’avions imaginé, car le sieur Kleit Hussen Directeur général adjoint de Prometal Cameroun, à qui nous avons laissé des messages depuis le 31 mars 2022, n’a toujours pas répondu à nos sollicitations, ni ne décroche les appels. Toutefois, il faut rappeler que les dirigeants de Prometal sont coutumiers de l’accès laborieux à l’information: ne jamais répondre aux sollicitations de la presse dans le cadre du travail.
En poussant davantage notre curiosité, les deux entreprises sont membres du plus important patronat du Cameroun, le Gicam et au sein de cette institution patronale, il y’a Le Centre de Médiation d’Arbitrage du Gicam(CMAG) qui administre les procédures de médiation et d’arbitrage, organise des formations pratiques, colloques et conférences. Il est présent sur la scène nationale et internationale par ses interventions et participations à divers événements. La particularité de cette chambre est la confidentialité des clauses et engagements des parties qui ont sollicité l’arbitrage. Ce, pour éviter un procès qui peut devenir scandaleux au regard de la sensibilité du litige, surtout quand il s’agit de l’environnement. Il ne serait donc pas erroné de penser que les Laboratoires Biopharma et Prometal se soient rapprochées de la CMAG pour s’éviter la publicité du conflit qui les oppose. S’engageant à ne divulguer, sous aucun prétexte, l’existence du conflit et les clauses de l’arbitrage.
Les conséquences du conflit
Afin de promouvoir son image de marque, le géant de la métallurgie Prometal a cessé la production sur le site querellé «Prometal 1». Certainement l’une des résolutions émanant d’une amiable composition, qui prévoit également la réadaption du site au standard internationaux, et la réduction au maximum des gaz à effet de serre afin qu’ils soient bio et non toxiques pour l’homme et l’environnement. Les experts de «SOLVAIR», leader dans le traitement des gaz acides qui fournit des solutions, proposent l’injection de réactifs secs à des centaines de clients dans le monde entier. l‘injection de ce réactif sec à base de sodium ou de bicarbonate dans les gaz de combustion, avant l’utilisation d’un filtre à manches permet de réduire les niveaux polluants ciblés, pour pallier à ce type de problème.
De plus la cessation des activités de Pormetal sur ce site a entrainé la perte d’emploi de 25 camerounais mis à disposition par l’agence «NAAV», auprès de Prometal. Le personnel actuellement en congé technique est dans l’attente du paiement de ses droits. Notons que ce personnel recevait son salaire à la main sans bulletin de paie, ni cotisation CNPS, et couverture santé quand on sait les conditions de travail delicates dans cet environnement industriel. Certains employés totalisent 2 à 4 années passées à Prometal, mais se retrouvent aujourd’hui au chômage sans lendemain avec le fin espoir d’être rappelés dès la réhabilitation du site.
Ripostes.net