(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). C’est ce qui ressort des échanges entre cette filiale du groupe Banque Mondiale et le patronat Camerounais. Travaux tenus à Douala, le 17 janvier 2024, dans le cadre de la « Journée du secteur privé », baptisée Ifc-day, organisée par l’Ifc, en partenariat avec le Gouvernement du Cameroun.
Il s’agit d’une première organisée par l’Ifc en Afrique centrale. La filiale de la Banque mondiale spécialisée dans le financement du secteur privé, a organisé dans la capitale économique du Cameroun, la toute première journée dédiée au secteur privé. La rencontre d’échanges a été ouverte par le Ministre des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa), Achille Bassilekin III, en présence de Sergio Pimenta, vice-président de l’Ifc pour la région Afrique, du co-président par intérim du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Célestin Tawamba, et de plusieurs autres dirigeants d’entreprises représentant le secteur privé national.
À la demande du gouvernement Camerounais, la visite de travail de Sergio Pimenta a été formulée en marge des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, qui se sont déroulées à Marrakech au Maroc, en octobre 2023. Sergio Pimenta est revenu sur les actions menées par l’Ifc, en vue de soutenir le secteur privé Camerounais, à hauteur d’une enveloppe de 240 millions de Dollars Us (environ 144,22 milliards de FCFA). Le diplomate rassure que cette cagnotte peut doubler dans les prochaines années, si l’on s’en tient au potentiel du Cameroun, et des besoins exprimés par ce pays.
Or, cet accompagnement financier semble ne pas obtenir la faveur du patronat Camerounais, tel qu’il est conçu. Pour le co-président par intérim du Gecam, « plus il y’a l’argent, moins les entreprises doivent souffrir. Vous parlez de 240 millions de Dollars, mais sachez que les Pme Camerounaises représentent 95% du Pib, mais les financements alloués à ces derniers sont très faibles. les conditions de l’IFC sont intenables », s’est indigné Célestin Tawamba.
Partant de ce que le modèle économique de l’Europe est différent de celui des pays Africains, l’opérateur économique va plus loin en s’interrogeant : « Comment pouvez-vous exiger des conditions de financement à une économie embryonnaire, comme celle exigée à une économie de pays développé?. Si l’Ifc veut accompagner les entreprises, qu’elle le fasse avec les réalités du Cameroun. L’Ifc doit mieux adapter ses financements aux besoins du secteur privé Camerounais, majoritairement dominé par les Pme », a-t-il conclu. En réponse, Sergio Pimenta a tracé de bonnes perspectives pour les Pme Camerounaises: « l’accès au financement de la Sfi doit être vu dans un contexte de comment est-ce qu’on peut aider les entreprises. Nous avons réalisé qu’avoir plus de personnel ici à Douala, permet d’engager un meilleur dialogue et donc, d’accélérer les délais et de décaisser les fonds beaucoup plus rapidement », a expliqué le vice-président de l’Ifc pour la région Afrique. Notons que la Sfi a déjà investi depuis 2018, une enveloppe évaluée à 1,2 milliards de Dollars au Cameroun (721,12 milliards de FCFA).
En sa qualité de représentant du Gouvernement Camerounais, le Ministre des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa), a quant à lui, salué la collaboration qui existe entre le Cameroun et l’Ifc. Aussi a-t-il relevé que les travaux de Douala font suite à la cérémonie de présentation du diagnostic du secteur privé, qui avait été présenté par l’Ifc en décembre 2022. « Cette journée est une opportunité de débattre, de s’écouter pour identifier quels sont les besoins à jour, quelles sont les attentes dans un certains nombres de secteur qui ont une capacité à propulser notre croissance. Nous allons explorer de nouveaux outils, de nouveaux instruments qui permettront à la Sfi de pouvoir intervenir de façon beaucoup plus efficace », promet Achille Bassilekin lll. Le membre du Gouvernement a nourri le vœu que l’ensemble des parties prenantes poursuivent la concertation afin de veiller à ce que les financements proposés par l’Ifc, cadrent avec les besoins du tissu économique Camerounais
La Société financière internationale est l’une des cinq (5) filiales du groupe de la Banque mondiale, dont l’action est spécifiquement dédiée au financement du secteur privé. La rencontre avec le secteur privé Camerounais avait pour objectif de mieux informer les parties prenantes sur l’ensemble des produits et outils utilisés par l’Ifc pour appuyer le secteur privé au Cameroun, identifier avec les parties prenantes les opportunités d’investissement ( et les contraintes) existant dans les secteurs clés du développement du numérique, des infrastructures et de l’agro-industrie, évaluer et formuler avec les parties prenantes, une feuille de route des actions nécessaires pour débloquer les investissements dans les secteurs clés du développement du numérique, des infrastructures et de l’agro-industrie.
Rappelons que le Cameroun compte, d’après le Minmeepsa, 360.000 petites et moyennes entreprises, 618.000 artisans répertoriés, 17.000 coopératives et Gic (Groupements d’intérêt communautaire), représentant globalement 38% du Pib national et 75% des emplois décents.