Casses à Essengue: Comment 5 Chefs supérieurs Sawa du Wouri ont isolé leur pair de Bonanjo
S.M Dikongue Jean Paul, pour le compte du Canton Akwa, S.M Salomon Madiba Songue, Chef supérieur du Canton Bakoko, S.M Mylord Mbappe Bwanga, Chef supérieur du Canton Bele-Bele, et Sa Majesté, James Frederick Ekwalla Essaka Ekwalla, Chef supérieur du Canton Déido, Président en exercice du Ngondo ont conjointement signé une Déclaration portant sur les opérations de déguerpissements des populations établis à Essengue, un quartier construit sur un espace querellé entre le Canton Njo Njo et le Port autonome de Douala. Le nom de S.M Jean Yves Douala Manga Bell ne figure pas dans le document cité.
Les Chefs supérieurs Sawa du Wouri se sont clairement prononcées en faveur desdites opérations, qualifiant intrinsèquement «d’occupants illégaux», les populations de ce périmètre portuaire: «les Chefs supérieurs Sawa du Wouri suivent avec une très grande et vigilante attention les opérations de libération des emprises du domaine public portuaire à Douala, marquées par le regrettable, mais désormais inéluctable déguerpissement de populations installées illégalement au lieu-dit Essengue (Douala 1er), opérations engagées depuis quelques jours par la Direction générale du Port autonome de Douala », reconnait le groupe de Chefs.
Accomapgnement et garanties
Qui témoignent, «de l’esprit de dialogue et de concertation qui a animé l’équipe dirigeante du Port autonome de Douala, laquelle a, depuis plusieurs années, associé les autorités traditionnelles Sawa du Wouri en général, et celles du Canton Bell (Bonanjo, Bonapriso, Bonadoumbe et Bonadouma), en particulier, aux diverses phases de discussions et de négociations en vue d’un règlement amiable et concertéde cette situation, tenant compte de la légalité républicaine, du respect des revendications coutumières et de la dimension sociale».
Le Port autonome de Douala a effectivement lancé ce 5 mars 2022, les opérations de déguerpissement de milliers d’occupants de ce périmètre ont débuté, après un processus concerté rigoureusement établis par le Port autonome de Douala. Dans le cadre du processus de sécurisation et d’extension du domaine portuaire, des concertations ont réunis toutes les parties, sous la supervision des autorités administratives du Département du Wouri. Les populations recensées ont ainsi pu bénéficier de l’accompagnement du Port autonome de Douala, ainsi que des garanties de l’État du Cameroun.
Compromis
La position des Chefs Sawa du Wouri, confirme la démarche consensuelle des autorités du Port autonome de Douala : «ces échanges se sont achevés avec les travaux de la Mission du Groupe de travail interministériel ad hoc chargé de la délimitation du Domaine du Port autonome de Douala-Bonaberi, qui se sont tenus à Douala du 8 au 12 février 2021. Grâce à la participation de l’ensemble des parties concernées, dont les autorités traditionnelles Sawa du Wouri, ces travaux ont permis de trouver un compromis final et satisfaisant à cet épineux problème en réaffirmant les droits du Pad sur le du domaine portuaire, et en autorisant le Pad à poursuivre le projet de sécurisation physique du domaine portuaire par le déguerpissement des occupants illégaux installés à Essengue».
Il s’agit d’une incontestable onction apportées par les notabilités Sawa citées, au Port autonome de Douala, et une approbation de l’action de déguerpissement. Il est important de relève que ce vaste projet n’a pu se concretiser que par la securisation du domaine portuaire. Une opération démarrée en 2015, avec l’accompagnement du Ministère du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf). Le processus a abouti à la pose de des affaires foncières, l’implantation de 100 bornes et 20 balises géantes, marquant les délimitations réelles du domaine portuaire. «En conséquence de ce qui précède, les Chefs supérieurs Sawa du Wouri considèrent que les opérations de libération des emprises du domaine public portuaire actuellement en cours à Essengue s’inscrivent en droite ligne des conclusions arrêtées par toutes les parties concernées, y compris les occupants illégaux qui avaient alors parfaitement et clairement souscrit aux dites conclusions, tout en sollicitant un accompagnement social», soutiennent les 5 Chefs supérieurs.
Désapprobation
En droite ligne du Plan de modernisation et de sécurisation du domaine public portuaire, la consistance des travaux à engager par le Port autonome de Douala portent sur l’amélioration de la voirie interne, l’optimisation de la afin de fluidité du trafic portuaire, la construction de nouvelles aires de stockage et des magasins, ou la création des entreprises. Une aubaine pour la capitale économique dont la place portuaire constitue le levier de l’économie locale, nationale et sous-régionale. Toutefois et pour toutes ces raisons supra, les Chefs supérieurs Sawa du Wouri interpellent le Port autonome de Douala «sur l’exigence d’assortir les opérations en cours de mesures d’accompagnement social en faveur de ces occupants illégaux, pour lesquels, il est hautement opportun de mettre sur pied des procédures de facilitation d’accès audit accompagnement».
Les 5 Chefs appellent par ailleurs, solennellement les occupants illégaux, à «une saine coopération avec le Pad et à s’abstenir de tout acte de violence ou de désordre susceptible de porter atteinte à la paix et au calme si chers à notre capitale économique. Au regard du risque de récupération politique de cette opération légale, les Chefs supérieurs ont marqué un appel au sens de responsabilité de l’ensemble des acteurs sociopolitique de la ville de Douala, quant à l’impératif d’une approche apaisée et conciliante dans la conjoncture actuelle».
Le Port de Douala-Bonaberi s’étend officiellement sur 1000 hectares. Pourtant, seulement 60% de cette superficie est en exploitation. Rappelons que la Déclaration des Chefs supérieurs Sawa du Wouri n’a pas été signé par S.M Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell, Chef supérieur du Canton Bell, qui regroupe le village Essengue. Preuve de sa désapprobation de ces opérations.
Félix Beda