Cemac: le Minresi et le Propac pour une plateforme sous-régionale dédiée à l’agro-écologie
(Ripostes, Jean Marie Dim Dim). Un seminaire spécialisé s’est tenu à Douala, du 2 au 4 avril 2024, en présence du Pr Eddy Ngonkeu, conseiller technique au Ministère de la recherche scientifique (Minresi), représentant du Dr Madeleine Tchuente, le Ministre.
L’agro-écologie est une approche de l’agriculture qui vise à intégrer les principes écologiques dans la production alimentaire. Cela inclut des pratiques telles que la rotation des cultures, la gestion des sols, la conservation de la biodiversité et la réduction de l’utilisation des pesticides et d’engrais chimiques. L’objectif étant de promouvoir des systèmes agricoles durables qui préservent les ressources naturelles tout en assurant la sécurité alimentaire.
À cet effet, la ville de Douala a abrité un séminaire y relatif, pendant trois jours. Séminaire au cours duquel d’intenses échanges entre spécialistes ont porté sur la thématique centrale « Agro-écologie et système agroalimentaire durables: quelles approches pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique Centrale ».
Cette réunion visait à regrouper tous les chercheurs, les instituts de recherche de l’Afrique Centrale, les agriculteurs et autres acteurs, en vue d’explorer les voies et moyens efficaces et durables pour développer cette forme d’agriculture au Cameroun et en Afrique centrale. Certes, les pays de cette sous-région font face à de nombreux problèmes, tel que le changement climatique, qui impose une façon de faire l’agriculture. C’est ce qui justifie la nouvelle approche du Propac, qui a décidé de travailler avec les chercheurs afin d’assurer la sécurité alimentaire, tout en protégeant l’environnement, l’écosystème via l’agro-écologie.
En se rapprochant des chercheurs et spécialistes, il s’agira pour ces derniers « de définir la façon de faire pour améliorer la production agricole, sans détruire l’environnement », explique le Dr Kolyang Palebele, président du conseil d’administration de Propac. Il y’avait donc, une nécessité de tenir ce dialogue à l’heure où le changement climatique affecte tous les systèmes de production agricole et la vie des populations. « Nous pensons que la plateforme régionale des organisations paysannes d’Afrique centrale qui réunit à Douala, 9 pays autour de l’agro-écologie et des systèmes écologiques de l’agroalimentaire, va permettre de mettre en place un plan d’action autour de la transition agro-écologique qui tient sur quatre piliers parmi lesquels, la sensibilisation des populations sur l’agro-écologie, et le renforcement des capacités des petits producteurs », a déclaré le Pr Eddy Ngonkeu, Conseiller technique au Minresi.
Dans un tel environnement, la recherche vient pour déblayer toutes les contraintes qui peuvent permettre de faciliter la mise en œuvre de ce plan d’action. Afin que l’agriculture familiale soit entreprenante, moderne, et qu’on puisse voir son impact économique, social et culturel chez les 98% des populations qui nourrissent le monde et qui sont affectées par les changements climatiques. Et le cœur de ce travail, c’est la santé des sols qui est la pièce maîtresse de l’agro-écologie
La première journée du séminaire de Douala a consisté à outiller les participants sur la connaissance de l’agro-écologie, développer en six (6) exposés: « concept de l’agroecologie » et « présentation de l’initiative Réseau Rrgional multi-acteurs de recherche en agro-écologie en Afrique de l’Ouest et du Centre », ont été présentés par le Dr Emmanuel Njukwe, Dri Coraf Sénégal, « Analyse de l’alimentation totale en Afrique de l’Ouest et du Centre », présenté par le Pr Eddy Ngonkeu, Conseiller technique Minresi, Cameroun, « Présentation des conclusions et recommandations de l’étude sur la prise en compte de l’agro-écologie pr les politiques publiques », par le Dr Mademguia Kuissu Faylone Gaëlle, Consultant, « Élevage du poulet local avec l’appui du projet Fo-Ri », par Atangana Alene Hortense, Cnop-Cam, et « Production d’engrais organique, vecteur de fertilité des sols (expérience de l’Ugea) ».
En revanche, la seconde journée a été consacrée aux renseignements des différentes délégations sur : les technologies et innovations scientifiques agro-écologiques. Quant à la dernière journée de ce dialogue entre les parties prenantes, elle a consisté en des travaux de groupes. Les participants ont élaboré un plan d’action pour une transition agro-écologique réussie en Afrique Centrale. C’est dire que « l’agro-écologie ne consiste pas seulement à changer les techniques agricoles, mais aussi à transformer les politiques, la science, les cultures et les économies, pour créer des systèmes alimentaires plus juste ».
Représenté à cette cérémonie, le Dr. Madeleine Tchuentche, Ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, dans le cadre du même dialogue, a suggéré aux organisateurs de faire un plaidoyer pour que les pays d’Afrique centrale développent une politique publique en agro-écologie, quand on sait que c’est la plus grande faiblesse de la zone Cemac, c’est l’absence de politique publique en agro-écologie en Afrique centrale. C’est le vœu nourrit par le membre du gouvernement camerounais au terme de cette rencontre. Après cette dernière, il s’agira pour les participants d’aller auprès de leurs organisations paysannes, travailler et partager les recommandations du séminaire de Douala, pour appropriation.