19 mai 2024

Climat des affaires : Les réponses de la Banque mondiale aux attentes du Gicam

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Ousmane Diagana et Célestin Tawamba (au centre).

Ousmane Diagana et Célestin Tawamba (au centre).

Ousmane Diagana, le vice-président de la banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre était l’hôte du Groupement interpatronal du Cameroun ce 15 septembre 2021 à Douala.

«Il s’agit pour moi et ma délégation de savoir comment la banque mondiale peut jouer son rôle entre l’Etat et le secteur privé. C’est le secteur privé qui crée la richesse et la croissance. Il doit activement participer à la dynamisation de l’économie. Il était aussi question d’exprimer notre solidarité avec les populations camerounaises et l’Etat du Cameroun, compte tenu de la sévérité de la pandémie de Covid-19. Nous avons discuté sur les conditions d’une relance de l’économie camerounaise». Ces mots sont ceux d’Ousmane Diagana, prononcés lors de son étape du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam). Dans le cadre de sa visite de travail, le vice-président de la banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre a en effet rencontré le secteur privé. Avec qui il a effectué les contours de la situation économique du pays, s’est imprégné des potentialités du secteur privé camerounais, et explorer les voies et moyens de partenariats avec ce dernier.

Infrastructures

«Les relations entre le secteur privé camerounais et la Banque mondiale ont connu une amorce décisive en 1990, par la présence actées des représentants du groupement interpatronal du Cameroun  au sein des instances bipartites nationales en charge des consultations et des missions conjointes Fmi/Banque mondiale, organisées dans le cadre des processus d’élaboration et de mise en oeuvre des plans d’ajustement structurel», d’après Célestin Tawamba, le président du Gicam. Qui a présenté à l’occasion l’organisation patronale à son hôte: près de 1000 adhérents directs et indirects (60% de Pme, association et groupements professionnels,  participation à hauteur de 40% au budget de l’Etat, contribution à un taux de 70% aux recettes fiscales. Toutefois, Ousmane Diagana a été très rapidement mis à l’évidence de la réalité économique du contexte local.

Le président du Gicam a dressé un chapelet de problèmes auxquels sont confrontés les entreprises camerounaises, majoritairement des petites et moyennes entreprises : insuffisance des financements accordés au secteur privé, pression fiscale, justice économique inique, insuffisance infrastructurel en énergie et internet, lourde dette intérieure, faiblesse de inclusion financière, baisse de chiffre d’affaires, tensions de trésorerie, pertes d’emplois, faillites etc…Des difficultés amplifiées par la pandémie du covid-19. Pour se faire, le Gicam a énuméré à l’endroit de banque mondiale une série de doléances. Il s’agit précisément pour la banque mondiale, d’après le Gicam, d’engager une revue de l’assistance et des missions de l’Ifc au Cameroun, notamment son intervention directe dans le développement du secteur privé, une action concrète dans l’économie réelle.

Relances

Par ailleurs, le Gicam sollicite le soutien de la banque mondiale dans la mise en place d’un nouveau cadre de dialogue public-privé en remplacement du Cameroon business forum (Cbf), le changement de paradigme fiscal et la signature d’un pacte de performance entre l’Etat et le secteur privé, soutenir les pouvoirs publics dans la réforme de notre justice avec la mise en œuvre à minima des tribunaux de commerce déjà prévu par le gouvernement, l’accélération de la réforme du secteur des télécommunications (libéralisation du réseau des transports à fibre optique, extension rapide du backbone national et sa redondance), l’accompagnement de notre pays dans les politiques de relances économiques et non d’ajustement systématique. Nous veillerons à la mise en œuvre objective de vos suggestions à la lumière des obstacles relevés.

Lors des négociations avec le gouvernement sur les réformes budgétaires et les opérations d’assistance technique, nous utiliserons les institutions de dialogue et les instruments financiers qui s’appuient sur les analyses complètes», a définitivement répondu Ousmane Diagana. Avant sa visite au Cameroun, le portefeuille de la banque mondiale présentait 15 projets de partenariat et de développement. Le Cameroun et l’institution de Bretton Woods ont signé des conventions de financement de 4 nouveaux projets d’un montant total de 414 milliards de fcfa, portant à 19 les programmes inclus dans le portefeuille de la banque mondiale au Cameroun. Ousmane Diagana était accompagné par Albert Zeufack, Economiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, d’origine camerounaise.

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