Le personnel de la Standard Chartered Bank observe un mouvement d’humeur depuis ce lundi 22 mai 2023, dans les villes de Douala et Yaoundé. Mouvement mené par les syndicats affiliés à cette banque, qui ont préalablement, pris le soin d’informer leur employeur par une correspondance datée du 2 mai 2023.
Le personnel gréviste était vêtu de noir, et occupait les façades et entrées principales de la banque à leurs heures de pauses (12h30). À Douala, siège de la Direction générale et à Yaoundé, l’une des agences de cette banque. Le mouvement d’humeur va s’étendre jusqu’au 24 mai 2023, comme cela a été préalablement énoncé dans la correspondance d’annonce du mouvement d’humeur.
Rendu sur le site de Douala, le personnel de la Standard Chartered Bank n’a pas souhaité se prononcer. Selon Marie-Paul Matouke, head of corporate affairs Brand et Marketing Cameroun de Standard chartered, « nous sommes au courant de l’évolution récente concernant nos employés au Cameroun. Nous tenons à vous rassurer que la situation est suivie de près et nous sommes convaincus que nous trouverons une solution qui conviendra à la fois à la banque et à nos précieux employés », a-t-elle indiqué en qualité de représentante de l’administration.
Bien que le dialogue soit encore cours, le personnel hausse le ton par anticipation, car d’après l’un d’eux qui s’est exprimé sous anonymat, leur attitude se justifie par le fait que « nous avons appris que le repreneur de l’activité entend baisser nos salaires pour ceux qui souhaitent continuer l’aventure, nous allons postuler de nouveau à nos postes comme de nouvelles personnes au même titre que les profils externes, ceci après la conclusion de l’accord entre le repreneur qu’on refuse volontairement de nous révéler, alors qu’il a été retenu par appel d’offre », s’est-il exprimé sous un ton virulent.
Or, au niveau de la banque, Marie-Paul Matouke, dit au nom de l’administration ne pas savoir le nom du repreneur, et par souci de confidentialité ne peut fournir la liste des revendications du personnel, car les discussions sont en cours, ainsi que l’éventualité d’un gentleman agreement, entre le personnel et le top management de la banque, qui reste d’ailleurs ouverte au dialogue social. Pour la responsable de Standard Chartered Bank, « nous pensons que le dialogue et la compréhension mutuelle sont des éléments essentiels pour créer et maintenir une solide culture d’entreprise. Nous restons déterminés à dialoguer avec nos employés, à répondre à leurs préoccupations et à promouvoir un environnement sain et collaboratif », a-t-elle poursuivi.
Outre, ces trois jours de mouvement d’humeur, des informations tirées à bonne source et crédibles au niveau de la banque, font état de ce que le chronogramme de protestation du personnel est savamment bien pensé et organisé, à l’effet de mettre la pression sur le management et d’inverser la situation en leur faveur. Il se dit également que certains employés seraient prêts à quitter la banque, si le management reste sourd aux sons de revendications venant du personnel. voire monter d’un cran dans ce mouvement d’humeur qui pose les germes d’une bataille juridico-administrative à venir.
Pour rappel, un communiqué publié le 14 avril 2022, par le groupe bancaire Standard Chartered Bank Plc., a annoncé sa volonté de réorienter ses activités au Moyen-Orient et en Afrique, précisément dans 7 pays: l’Angola, le Cameroun, la Gambie, la Jordanie, le Liban, la Sierra Leone et le Zimbabwe. Outre, cette volonté, le banquier Britannique abandonnera également son segment de banque de détail, de banque privée et de banque d’affaires.
Soulignons que Standard Chartered Bank est présente au Cameroun depuis 1986. Le banquier Britannique avait décidé en juillet 2022, de clôturer tous ses comptes, produits et services proposés aux clients particuliers du pays pour se concentrer uniquement sur les entreprises. Au 31 décembre 2021, son encours de crédits est évalué à 84,2 milliards de FCFA, soit 2,4% de parts de marché, contre 251,2 milliards de FCFA, de dépôts, et était classée 11ème au ranking des banques au Cameroun.
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