Conflit: Olea Cameroun condamnée par le Tgi du Wouri
Pour rupture d’engagements, la société de courtage devra s’acquitter de 103 millions de fcfa auprès de son ancien directeur général par le tribunal de grande instance du Wouri.
Le Ttribunal de grande instance du Wouri a finalement tranché sur l’affaire opposant Jean Marie Maviane, ancien directeur du courtier en assurances Olea Cameroun (ex Afrik Assur Cameroun), et son ancien employeur (Olea Cameroun). La Cour a accordé à Jean Marie Maviane, le plaignant, une indemnisation de 103 millions de fcfa. D’après l’extrait certifié du plumitif du 13 juillet 2022, la somme à verser par Olea Cameroun à Jean Marie Maviane est ventilée à hauteur de 63 millions de fcfa correspondant à la rémunération de l’ancien directeur général sur une période de 2 ans en qualité de président d’Olea Cameroun, après la cessation de son mandat de directeur général, et de 40 millions de fcfa de dommages-intérêts tenant à l’exécution de son obligation par la société Olea Cameroun.
D’après le contenu d’une correspondance adressée par Jean Marie Maviane à Louis Paul Motaze, le ministre des finances, tout part de sa désignation comme directeur général d’Olea Cameroun, avec pour mission d’implantater une filiale camerounaise de cette entreprise de courtage en assurance, de mettre en place des structures de fonctionnement de ladite filiale, et d’obtenir les autorisations nécessaires auprès du gouvernement camerounais. Le mandat confiée à ce dernier en décembre 2016, s’étendait sur une période de 3 ans. Après avoir prédéfini les contours de ce projet par courriel du 2 juin 2017, le Président d’Olea Insurance Solutions, adhérait à la convention selon laquelle, au terme de ce mandat, Jean Marie Maviane occuperait le poste de président de la filiale implantée, pendant un mandat de deux ans.
La filaile dénommée «Olea Cameroun» verra effectivement le jour conformément aux objectifs assignées. Jean Marie Maviane obtiendra un agrément auprès des autorités camerounaises en juillet 2017. Pourtant ces engagements ne seront pas tenus par Olea Insurance Solutions, la maison-mère. Par ailleurs, au moment où la nouvelle filiale société entamait une ascension remarquable, le président de Olea Cameroun décide de mettre un terme, de façon anticipée, au mandat de directeur général que remplissait Jean Marie Maviane. Motif, «les nouvelles orientations stratégiques du groupe consistent à promouvoir des candidatures de nationalité française à ce poste au Cameroun». Maurice Belgacem Bouzemarene sera désigné directeur général d’Olea Cameroun, le 10 avril 2019, après avoir été nommé, en février 2019, directeur général adjoint. Au grand damme de Jean Marie Maviane.
Toutefois, afin d’éviter la paralysie et compte tenu de ce que Maurice Belgacem Bouzemarene ne remplissait pas les conditions exigées par la réglementation camerounaise au moment de ses nominations successives, le président d’Olea Cameroun autorisera une transition placée sous la responsabilité de Jean Marie Maviane, jusqu’à l’obtention de l’habilitation du nouveau directeur général. Jean Marie Maviane était officiellement la seule personne habilitée par le ministre des finances, à avoir accès au compte bancaire de la société, et de procéder à tous les actes d’administration pour le compte de Olea Cameroun. «Ainsi, pour éviter de paralyser une entreprise pour laquelle j’ai contribué à la création, j’ai accepté d’accomplir loyalement tous les actes légaux d’un mandataire social dûment habilité par l’autorité de tutelle, pour maintenir in situ l’existence légale de la société», relève Jean Marie Maviane dans la correspondance adressée au ministre des finances. Cette mission s’étendra du 10 avril au 30 octobre 2019. Le tribunal de grande instance du Wouri a ainsi constaté que l’ancien directeur général «s’est investi pour mener à bien les responsabilités à lui confier sans toutefois obtenir une récompense».
Rappelons qu’Olea Cameroun est la filiale du groupe Elysium Investment. Spécialisé dans le courtage en assurances, Olea est également présent en Afrique de l’ouest, en Côte d’ivoire et au Benin notamment.
