(Ripostes,Jean Adoul). Alors que le Cameroun accuse un gap d’environ 400.000 tonnes de riz en termes de production, certains opérateurs économiques locaux procèdent à la revente d’importants volumes de riz, vers les pays voisins notamment. Un phénomène devenu inquiétant qui a provoqué une sortie du Ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, à travers un communiqué publié ce 11 janvier 2024.
En effet, le membre du Gouvernement instruit à l’intention des Gouverneurs de régions, la réactivation du dispositif d’interdiction de réexportarion de cette graine très consommée. Il s’agit concrètement de protéger les stocks actuellement disponibles dans « un contexte marquée par une faible disponibilité du riz sur le marché international et du surenchérissement concomitant des prix à l’importation », mentionne le communiqué du Ministre.
Le rationnement prudentiel voulu par le Ministre du commerce confirme les inquiétudes du Cameroun face à la disponibilité du riz sur le marché local et à la faible production nationale de cette céréale. Alors que la demande locale plafonne à environ 577.000 tonnes, la production nationale stagne autour de 150.000 tonnes. Soit un manque à combler de plus de 400.000 tonnes de riz. Un gap que le Cameroun comble avec des volumes d’importations massives en provenance de l’Inde, la Thaïlande, la Chine ou du Pakistan.
Rappelons qu’en octobre 2023, l’Inde a sélectionné le Cameroun parmi les pays bénéficiaires de 190.000 tonnes de riz blanc non-bas-mati. Un volume équivalent à près de 4 mois de consommation nationale. Mais pour combler son déficit de production de riz, le Cameroun envisage atteindre le cap de 750.000 tonnes de riz produit localement par an. Pour ce faire, le pays doit procéder à l’aménagement de 60.000 hectares de riz irrigué et 200.000 hectares de riz pluvial. Pour des rendements, selon les experts, variant entre 5 et 7 tonnes de semences certifiées par an.
En attendant de combler ce déficit, Yaoundé est en discussions avec la partie Indienne afin d’asseoir les procédures de facilitation de l’importation du riz « Made in India » au Cameroun, mais également d’explorer les pistes d’une ouverture de succursales de gros importateurs Indiens au Cameroun.