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Corridor Douala-Ndjamena: Fatima Goukouni Weddeye dénonce

Lors d’une rencontre à huis-clos tenue ce jeudi 21 octobre 2021, avec Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, son homologue camerounais, la Ministre Tchadienne des transports et de la sécurité routière déplore les nombreuses tracasseries sur le corridor routier entre le Cameroun et le Tchad. Ainsi que les lenteurs récurrentes concernant le passage des marchandises des importateurs Tchadiens au Port de Douala. 

Après la grève des employés du secteur des transports du 13 octobre 2021, sanctionné par la signature de la convention collective des transporteurs routiers du Cameroun le 18 octobre 2021, d’autres aspects de ce secteur stratégique ont fait l’objet d’une rencontre de haut niveau. Elle réunissait à Douala, les Ministres des transports du Cameroun et du Tchad, les transporteurs des deux pays, les représentants du Port autonome de Douala, les organismes de gestion du fret terrestre et des douanes des deux pays, les forces de l’ordre (police, gendarmerie) ou encore ceux du Ministère des travaux publics, et des relations extérieures. Au menu des discussions conduites entre Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, le Ministre des transports du Cameroun et Fatima Goukouni Weddeye, son homologue du Tchad en charge des transports et de la sécurité routière,  portait spécifiquement sur le renforcement de la coopération bilatérale entre ces deux pays d’Afrique centrale, en matière de transports. 

Les échanges se sont particulièrement focalisés sur les diverses tracasseries du corridor Douala-Ndjamena, les problèmes de dédouanement de marchandises et de célérité de passage des cargaisons au Port de Douala, les termes désuets de la convention du transport routier de 1999 entre le Cameroun et le Tchad, la violation des engagements en matière de transport du Cameroun à l’endroit du Tchad, et l’insécurité sur le corridor liant les deux pays, entre autres. Ces préoccupations ont fait l’objet de recommandations lors de la 33ème session de la Commission mixte Cameroun-Tchad tenue du 21 au 22 août 2021. «Cette mission d’échanges est signal fort dans la recherche des solutions aux doléances des transporteurs de nos deux pays. Les recommandations qui en seront issues, recevront l’attention particulière de nos gouvernements en concertation avec les parties prenantes», s’est exprimé Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe qui, après deux missions d’évaluation effectuées, sur le corridor Douala-Ndjamena, ponctué d’un séjour dans la capitale Tchadienne, instruit des premières mesures de détente : démantèlement des barrières anormales, sensibilisation des acteurs etc….«Il s’agit d’un secteur stratégique pour les deux pays. Nous devons élargir nos visons et notre partenariat, et par voie de conséquence résoudre tous les dysfonctionnements qui prennent de l’ampleur dans nos États respectifs», a relevé Fatima Goukouni Weddeye, qui a dénoncé la persistance des «barrières administratives anarchiques et anormales» sur le corridor Douala-Ndjamena, constituant par ailleurs, ajoute-telle «une préoccupation majeure pour le Président du Conseil militaire du Tchad personnellement descendu sur le terrain».

Fret équitable

Les travaux déroulés à huis-clos entre les délégations camerounaises et tchadiennes ont débouché sur des résolutions à mettre en place immédiatement. 13 en somme. Il s’agit de celle portant sur la promotion de l’usage du Gps par les transporteurs du corridor Douala-Ndjamena, la poursuite des diligences en vue de procéder en de brefs délais à la relecture de la convention du 13 avril 1999 portant sur les transports routiers entre la République du Tchad et la République du Cameroun, l’officialisation du corridor Kribi-Ndjamena en attendant de le rendre conventionnel, la finalisation du processus d’interconnexion des systèmes informatiques des douanes camerounaises et tchadiennes, l’accélération la procédure de relecture du code communautaire de la route en zone Cemac ainsi que la mise sur pied effective d’une structure en charge de l’observation de la sécurité routière au Cameroun, et la fin des charges fantaisistes observées au niveau des ponts bascules. Rappelons que les recommandations formulées intéressent les parties prenantes sectorielles des deux pays. 

Les échanges ont également connu l’adoption comme résolutions, l’accélération du processus d’acheminement des marchandises  vers les ports secs, la vulgarisation des différents numéros verts camerounais et tchadiens, la poursuite des concertations entre les administrations en charge des douanes du Cameroun et du Tchad  en vue de la résolution des préoccupations soulevées relativement aux questions douanières, une séance de travail entre le Bgft (Bureau de gestion du fret terrestre) et le Bnft (Bureau national du fret Tchadien), dans le cadre de la procédure de délivrance de la Lvi (Lettre de voiture internationale) ainsi que du partage équitable du fret, la  prise en compte des doléances des transporteurs camerounais par les autorités tchadiennes, et la transmission des préoccupations soulevées dans le domaine portuaire à l’autorité portuaire nationale du Cameroun. Pour la relance du projet Cam-Tchad, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe et Fatima Goukouni Weddeye ont convenu de la tenue de la  5ème session de cette plateforme bilatérale à Ndjamena, en vue d’actualiser les instances de suivi dudit projet.

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