( Ripostes, Domo Auguste) Après le Niger, le Burkina Faso et le Mali, Ndjamena vient de s’inscrire dans la liste de ces pays du Sahel qui ont décidé de se défaire de leur alliance de sécurité et de défense conclue avec la France.
Au nom du plein exercice de leur souveraineté, ces pays jugent désormais stratégique pour eux, d’assurer exclusivement la défense de leur territoire. Ainsi s’articule l’un des motifs qui vient de conduire le Tchad à décider, ce 28 novembre 2024 la rupture de sa coopération militaire conclue il y a 66 ans avec la France et met de ce fait, fin à la présence de l’armée tricolore sur son sol.
« Révisé le 5 septembre 2019, cet accord portait sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux nations« , renseigne le communiqué de presse signé par le Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine des Tchadiens de l’Etranger et la Coopération internationale, Abderaman Koulamallah, par ailleurs porte parole du gouvernement.
La Souveraineté pleine et entière…
Loin d’être une décision prise sur un coup de tête, le communiqué du porte-parole du gouvernement indique que cette rupture de l’accord de coopération de sécurité et de défense entre les pays, découle d’une « analyse approfondie » et marque « un tournant historique » pour le Tchad. Cette rupture résulte d’une volonté bien mûrie du gouvernement à « affirmer sa souveraineté pleine et entière, et de redéfinir ses partenariats stratégiques selon les priorités nationales ».
Soucieux de préserver d’excellentes relations de coopération avec la France, le Tchad affirme que cette cessation se fera conformément aux dispositions de l’accord. Par conséquent, le pays « s’engage à respecter les modalités prévues pour sa résiliation, y compris le délai de préavis, et à collaborer avec les autorités françaises, afin d’assurer une transition harmonieuse » .
La nation reconnaissante
Par ailleurs, le communiqué signé par le porte-parole du gouvernement Tchadien indique que « le Gouvernement de la République du Tchad exprime sa gratitude à la République française pour la coopération menée dans le cadre de cet accord, et reste ouvert à un dialogue constructif, pour explorer de nouvelles formes de partenariat »
Il est clair par conséquent que les « relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations » ne sont guères rompues. Le Tchad reste donc ouvert à une redéfinition de la collaboration bilatérale, profitable pour les ressortissants des deux pays.