Drogues: Mtn Cameroon rencontre les jeunes du CAO de Bepanda-Douala
L’entreprise de téléphonie mobile, à travers sa fondation, a réuni ce 28 avril 2022, une centaine de sujets vulnérables autour d’un talk. Les échanges ont porté sur la consommation de la drogue, les causes et conséquences du phénomène, et les pistes de solutions pour éradiquer le fléau.
Après une première interpellation de la représentation nationale sur le phénomène de la drogue juvénile, Mtn Cameroon a de nouveau effectué une sortie en rapport avec ce phénomène social inquiétant. Ladite sortie a pris la forme d’un «talk» interactif avec les pensionnaires du Centre d’Accueil et d’Observation de Bepanda-Douala (CAO), ex-sujets psycho-actifs, repris par cette institution, et en cours de réinsertion. Une certaine d’enfants a ainsi été imprégné sur les signes annonciateurs, les types de drogues, le profil épidémiologique du consommateur de drogue, les impacts sociaux, les conséquences sanitaires, les causes de la dépendance aux produits psychotropes, ou les mesures d’accompagnement et de réinsertion pour échapper au fléau.
Face à ces derniers, des exposants avertis à l’instar du Dr. Vanessa Njewel, ex-dépendante psycho-active, aujourd’hui médecin, épidémiologiste à Medcamer le Dr. Mireille Nanga, la Chef du District de santé de Bangue, dans l’Arrondissement de Douala 5ème, Jean Benoît Djeng, Directeur du Centre d’accueil et d’observation de Bepanda, Mr. Kameni, le Superviseur technique de la même institution, Joseph Yanga Denga, le représentant du Délégué régional des affaires sociales pour le Littoral. Aux côtés d’Évangeline Biboum, la Directrice des ressources humaines de Mtn Cameroon, et Jacqueline Iyok Egbe, la Directrice du risque, et Présidente des femmes de Mtn Cameroon.
Iboga et Diazepam
L’exposé-témoignage déroulé par le Dr. Vanessa Njewel aura été fort édifiant. Bâti sur une étude réalisée en milieu scolaire, il y ressort les causes de l’addiction et la dépendance aux stupéfiants: fracture familiale, chute du contrôle parental, mauvaises compagnies, consommation d’alcool, faible coût de produits psychotropes etc…D’après le Dr. Njewel, la drogue a fait son entrée fulgurante en milieu scolaire, à partir des années 2000: «la consommation de la drogue est liée à celle de l’alcool, et les signes sont rapidement perceptibles. Il s’agit de la violence, le vol, les troubles mentaux, la perte de poids, la toux, l’agitation etc…». Les résultats de l’étude menée dévoilent que plus de 90% de jeunes de plus de 15 ans ont consommés l’alcool, le cannabis ou le Tramadol. Dans cette fourchette, 81% de garçons avouent avoir pris de la drogue à l’âge de 17 ans.
L’etude réalisée par les responsables du District de santé de Bangue confirment la forte tendance juvénile à la consommation de la drogue. Ladite étude a été faite auprès de 15 collèges et lycées de ce District de santé. Soit un échantillon de 1587 jeunes sondés, inscrits des classes de 3ème, 2nde, 1ère et Terminale, et dont l’âge moyen se situe à 17 ans. 4/10 élèves interrogés sous anonymat avouent avoir consommés de la drogue. Soit un taux de 34%, dont 68,2% de sexe masculin. Les résultats des études dévoilées par le Dr. Mireille Nanga, renseigne sur les drogues les plus prisées par les jeunes: le cannabis, le tramadol, l’amphétamine, la cocaïne, l’héroïne. Le Dr. Vanessa Njewel y ajoute le Diazepam, l’écorce nommée «Iboga», les champignons hallucinogènes encore appelés «Tapioca», ou la colle, de réputation pour les initiés psycho-actifs.
Envie de tuer
«La jeunesse est l’avenir du Cameroun. Mtn Cameroon a pris l’engagement d’édifier et d’accompagner cette jeunesse, et d’identifier les pistes de solutions pour les resocialiser. La session organisée au Centre d’accueil et d’observation de Bepanda-Douala permet aux employés de Mtn Cameroon de s’imprégner les premiers signaux d’addiction, et prendre les dispositions d’alerte contre ce fléau, et mener les actions conséquentes», a fait observer d’Évangeline Biboum. Pourtant, les chiffres inquiètent tant en milieu scolaire, estudiantin, qu’au sein de de la société: 30% des jeunes consomment diverses drogues au Cameroun. Les experts invités pour le talk spécial avec les jeunes du CAO de Bepanda font état de graves conséquences dues à la consommation de la drogue: rapports sexuels non-protégés, anxiété, dépression, hallucinations, problèmes de santé, prostitution, pauvreté, ou suicide etc…
Le Dr. Mireille Nanga dévoile, par ailleurs, des statistiques surprenantes émanant de l’enquête menée auprès des élèves de collèges et lycées du District de santé de Bangue. Il y ressort que 90%
des jeunes sondés manifestent des envies de violence et d’insolence après consommation de drogues, 85% développent une envie de tuer, et 65%, une envie de mourir. Toutefois, un taux 93% de cet échantillon est disposé à mettre un terme à la consommation des produits psychotropes. À titre de rappel, le CAO de Bepanda-Douala a mobilisé parmi la centaine de jeunes ayant participé au talk avec Mtn Cameroon, figuraient 4 pensionnaires de cette institution sociale. Institution qui abrite 132 cas sociaux, dont 100 en externe et 32 en interne.
Georges Milango