(Ripostes,Jean Marie Dim Dim). C’était à Douala dans le cadre de la 6ème édition de la Campagne des compétences numériques du Cameroun, tenue du 15 au 19 juillet 2024. Cérémonie présidée par le Pr Ebot Ebot Enaw, Directeur général de l’Agence nationale des télécommunications et l’Information du Cameroun (Antic), en présence de Abenkouo Eba A. Paulette, Directeur général adjoint de ladite entreprise, des représentants de Microsoft et des experts de plusieurs organisations internationales
Parler aux jeunes de la mutation profonde de la société et du monde en général, qui vit la 4ème révolution industrielle, et comprendre que rien ne se fera plus sans le digital, mais aussi que les emplois traditionnels sont menacés. C’est le principal enjeu de la session thématique organisée par l’Agence nationale des télécommunications et de l’Information du Cameroun (Antic), dans le cadre de la formation des jeunes startupers dans l’économie et l’écosystème du numérique.
Placée sous le thème ‘’Compétences numériques pour l’entrepreneuriat des jeunes dans la quatrième révolution industrielle’’, la sixième édition de la « Campagne des compétences numériques du Cameroun », organisée par l’Antic, de concert avec son partenaire « The Change Engine », vise à promouvoir et à encadrer les jeunes qui créent des entreprises sur l’économie numérique.
Selon le Pr. Ebot Ebot Enaw, Directeur général de l’Antic, « le nombre de diplômés de nos universités et autres écoles chaque année est très important, pendant que l’État central ne saurait recruter tout le monde », a-t-il constaté, et ce malgré le fait que le Cameroun dispose des structures nationales et internationales qui excellent dans l’économie numérique et dont le besoin en main d’œuvre est une réalité. Or, cela ne suffit pas toujours pour absorber cette main d’oeuvre. Il devient donc primordial de tendre la main à cette jeunesse, afin que celle-ci questionne les problématiques de leur environnement et adresse des solutions à partir de l’économie numérique car, beaucoup s’y mettent, et sans véritable contenu ou expertise, et se découragent au bout d’un certains temps.
Des études révèlent que d’ici 2040, entre 40 et 50% des emplois classiques disparaîtront, au détriment de nouveaux emplois. La problématique aujourd’hui est de trouver des solutions pour les jeunes qui sont formés dans les universités, et dans le système éducatif Camerounais, pour que ces derniers puissent se trouver une place dans cette nouvelle société qui se veut digitale. «À une époque où les technologies numériques remodèlent tous les aspects de notre vie à un rythme sans précédent, il est primordial de doter notre jeunesse des compétences nécessaires pour prospérer dans ce paysage en évolution rapide. L’avenir appartient à ceux qui peuvent exploiter le pouvoir de l’innovation et de l’esprit d’entreprise, et il est de notre responsabilité collective, voire de notre devoir, d’ouvrir la voie à leur réussite», a déclaré le Directeur général de l’Antic dans son discours de circonstance. Où il a également convoqué le discours motivateur et interpellateur du Chef de l’État, Paul Biya adressé à la jeunesse le 10 février 2023: « embrasser l’auto-emploi en profitant des opportunités disponibles dans des domaines tels que l’agriculture, l’artisanat et l’économie numérique », pour arguer ses propos d’ouverture le 17 juillet 2024.
En sa qualité d’expert et formateur lors de ce forum, le Pr Atsa Roger propose également : « de revoir les compétences actuelles des jeunes et questionner les competences que les jeunes doivent avoir aujourd’hui pour avoir l’emploi demain ». D’où ce forum qui durant cinq jours, a permis aux experts de haut niveau, de transmettre des connaissances et compétences inestimables, à plus de 100 jeunes Camerounais, afin de renforcer leur passion pour l’entrepreneuriat et de les doter des outils nécessaires pour naviguer avec confiance, dans le monde numérique en constante évolution.
Toute chose qui va en droite ligne avec la vision des organisateurs de ce forum sur l’entrepreneuriat jeune à travers l’économie numérique: « à travers ce programme, nous voulons permettre aux jeunes d’accéder au monde numérique. À cause du covid-19 beaucoup de barrières géographiques qui existaient ont été détruites, il fallait être au Canada, aux Usa, au Kenya pour travailler avec les sociétés implantées dans ces pays. Aujourd’hui, avec le « remoove work », toute personne qui a les bonnes compétences peut travailler à distance. La preuve, des étudiants de l’université de Buea, à partir de leurs chambres, gagnent des millions de FCFA par mois en travaillant pour les sociétés hors du Cameroun. Au moment où plusieurs parmi eux attendent d’être recrutés par le gouvernement », explique le Hélène Manyi Arrey de « The Change Engine », partenaire de l’Antic dans ce programme depuis six ans.
Il convient de souligner que des prévisions officielles, l’économie numérique devrait contribuer au Pib du Cameroun, à hauteur de 6,19 % d’ici 2025 et de 10,16 % à l’horizon 2050. Par ailleurs, ce programme qui est mis sur pied par le gouvernement à travers l’Antic, montre que, le gouvernement a cette volonté de capaciter ses jeunes, afin qu’ils puissent être dotés de compétences numériques de pointe, pour créer des solutions révolutionnaires, lancer des entreprises innovantes, source d’opportunités d’emplois pour eux. Ce qui aura une incidence positive sur le Pib du pays.