15 mai 2025

Édition de musique: Hope Music publishing se dévoile

(Réalisée par Olivier NDICKA). Après le succès du Jabea Expo déroulé le 3 avril 2025 à l’Institut français du Cameroun à Douala, Jean Raoul Anyia, Ceo de cette jeune maison d’édition et de production, a accordé une interview exclusive au site Ripostescm.net. Le promoteur de Jabea Expo revient sur ce concept, sur la promotion artistique au Cameroun, ainsi que sur les difficultés rencontrées par ce label, dans le secteur.

  • Pouvez-vous nous présenter le label Hope Music Publishing ?

Hope Music Publishing (en abrégé HMP) est une maison d’édition musicale fondée en 2012 à Douala, et qui compte plus de 120 créateurs, tels que Lady Ponce, Mink’s, Fanicko, Ng Bling, Featurist, Ful, Latchow, Bmuxx Carter, Rocky Gold, Dynastie Le Tigre (…) avec plus de 2500 chansons pour plus de 150 millions de streaming cumulés et 550 titrés déclarés à la Sacem.

Installé sur la place Camerounaise à sa création, Hope Music est une entreprise qui a compris l’importance de la professionnalisation des activités dans le secteur musical, ainsi que la protection du patrimoine Camerounais et des créateurs.

Aujourd’hui elle flirte avec le cinéma en tant Music Supervisor pour le film ivoirien « Éternel » mais également le premier Thriller Camerounais « L’axe Lourd », qui lui a valu d’ailleurs une nomination aux AMAA 2023 (Africa Movie Academy Awards) à Lagos, l’un des plus grands Awards du cinéma sur le continent africain. Hope Music offre aujourd’hui des services tels que :

  • Publishing
  • Digital Distribution
  • Studio Services
  • Advertising
  • Film Music Supervisor
  • En termes de productions, collaborations ou partenariats, quel bilan peut être fait ?

Le bilan dans l’ensemble, il est positif. La preuve, on vient de renouveler notre contrat avec Sony Music Entertainment/The Orchard sur le plan de la distribution digitale. Mais il faut noter qu’il nous accompagne sur des synchronisations dans des films, jingles etc… Mais également, nous sommes membres de Music in Africa, qui nous a permis de faire de belles rencontres et développer des projets. Nos artistes également qui ne cessent de nous renouveller leur confiance. Nous sommes en train d’échanger avec des éditeurs internationaux, pour mieux exploiter notre catalogue éditorial à l’international, étant donné que nous sommes déjà présents en Afrique.

  • Il a été organisé en avril dernier le JABEA EXPO. Parlez-nous de ce concept.

Jabea Expo est une initiative qui me trotte la tête depuis 2017, au vu de nombreuses difficultés rencontrées en tant qu’éditeur de musique. Aussi, la culture a perdu énormément de talents, légendes, et malheureusement, on a toujours pas de statut de l’artiste. Au lieu de se plaindre, je me suis dit qu’il fallait apporter des propositions, des alternatives pour pallier à certaines problématiques. Le déclic vient lors de ma formation sur l’édition musicale et la musique à l’image, au Centre national de la musique (Cnm) de Paris en octobre dernier en marge de MaMa, sous la houlette de l’ambassade de France en Côte d’ivoire et l’institut français de Paris. Après cela et de nombreuses rencontres avec des professionnels lors du MaMa à Paris, que j’étais convaincu qu’il fallait former, édifier et par-dessus tout, inciter des jeunes passionnés, des acteurs, à davantage s’intéresser à l’édition musicale et pourquoi pas devenir éditeur de musique pour bouger les lignes.

  • Quelles sont les différentes thématiques évoquées lors de cet événement?

On a eu principalement l’édition musicale et la musique à l’image avec des experts du cinéma et de la musique. Mais également, nous avons eu un débat sur l’insertion des femmes dans les industries culturelles et créatives, la gestion des droits avec l’intervention de la Sacem, et comment préparer sa retraite. Ici, quand on dit retraite on parle bien évidemment d’un accident qui pourrait amener un artiste à ne plus pleinement exercer, ou même un incident qui peut l’empêcher d’exercer pendant un bon moment. Par exemple, une longue maladie ou une opération qui nécessiterait un arrêt. L’idée de façon globale était d’expliquer aux acteurs du cinéma, le processus de création de la musique pour leurs films/séries, mais également, pour ceux qui créent la musique, comment ils peuvent gagner de l’argent après la création, et maintenant, comment gérer ou sécuriser cet argent-là et se mettre à l’abri. En marge, nous avons fait une formation Wikipedia pour aider ceux-ci à améliorer leur référencement, mais également, pour que les jeunes passionnés de littérature et français puissent s’outiller de techniques de rédaction d’un article et améliorer leur niveau de français pour certains.

  • Quelles sont les figures de proue qui ont participé au JABEA EXPO 2025 ?

Nous avons eu la présence dans la salle de l’artiste Prince aimé qui humblement a voulu comprendre davantage les droits d’auteur mais partager son vécu avec les jeunes passionnés qui étaient dans la salle. C’était un moment particulier et surtout qu’on ne s’y attendait particulièrement pas. Parmis les panelistes nous avons eux ceux qui font la fiertés de la musique et du cinéma à qui une fois de plus je dis merci; le Hitmaker Teddy Beatz qui s’est fait connaître du grand public avec le titre « Chacun sa chance de Krys M », Cynthia Ngono qu’on ne présente plus de l’univers cinématographique, Jean Marc Cedot qui nous a accompagné sur l’axe lourd, mais pas que, vu qu’il est le film Sound designer de la plus part des films et séries qui sont en rotation sur nos petits écrans. Mais aussi, pour clôturer cette édition, nous avons eu un concert live, où on a pu découvrir des talents tels que Makia Eli, Lavoix à Mondavic, Flora Houang et le Slameur Mardi Essomba.

  • Les objectifs visés ont-ils été atteints ?

Oui on a pu former une vingtaine de personnes sur Wikipédia, Pour les conférences on a réussi à réunir une quarantaine de personnes et le concert du soir plus de 150 personnes. Donc on peut clairement se dire que c’était une réussite dans l’ensemble surtout pour une première édition.

  • Le secteur de la production est diversifié et concurrentiel au Cameroun. Quelle est la stratégie ou la valeur ajoutée de Hope Music Publishing pour se différencier de ses concurrents ?

Aujourd’hui, les différentes sources de revenus de la musique sont peu, voir, pas connues par de nombreux créateurs et notre société de gestion collective ne tourne malheureusement pas à plein régime. La Covid-19 a permis à certains d’ouvrir les yeux sur les limites du live. Du coup, nous accompagnons déjà les auteurs-compositeurs à protéger leur patrimoine, par la suite, nous nous chargeons de commercialiser leurs œuvres pour des exploitations diverses notamment films, séries, jingles etc… Pour faire vivre leurs œuvres et que celles-ci puissent leur permettre de vivre de leur art.

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