Élevage et pisciculture: la Bad évalue le projet de développement des chaînes de valeurs au Cameroun

Une délégation de la Banque Africaine de Développement (Bad), effectue depuis ce 8 juillet 2023, une mission de supervision et d’appui à la mise en oeuvre du Projet de développement des chaînes de valeurs de l’élevage, et de la pisciculture (Pdcvep). L’équipe de la Bad conduite par le Dr Albert Nyaga, chargé de projet, tiendra des séances de travail avec les autorités administratives camerounaises, notamment celles du Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), du Ministère des pêches et des industries animales (Minepia), de l’Anor, du Feicom, la Cnps, l’Irad, la Sodepa, le Rgae etc..

Approuvé en 2018 par la Bad et lancé officiellement le 3 avril 2020, le Pdcvep vise l’accroissement compétitif et hygiénique des produits bovins, porcins et piscicoles et l’amélioration des revenus des acteurs, ainsi que la création de nouveaux emplois dans ces trois chaînes de valeur. D’un montant de 65 milliards de FCFA, dont 55 milliards de la Bad et 10 milliards de FCFA de fonds de contrepartie de l’Etat du Cameroun, ce projet s’achève officiellement le 31 décembre 2024. Le séjour des experts de la Bad sera consacré  pendant deux semaines, à la revue de l’état d’exécution des activés du projet, à l’identification des contraintes et des risques pouvant limiter les performances du projet, et à l’élaboration des  propositions de mesures correctives et des recommandations nécessaires pour lever ces contraintes.

Relevons que le Pdcvep comprend trois composantes: le développement des infrastructures nécessaires à la mise à niveau des filières, le renforcement des capacités des acteurs des trois filières, et la coordination et la gestion du projet. Le projet bénéficie aux éleveurs et leurs coopératives (45% des actifs du sous-secteur pastoral), pisciculteurs, les producteurs, vendeurs d’intrants (alevins, aliments), les commerçants les femmes mareyeuses et les transformateurs, à une vague de 350 diplômés de l’enseignement supérieur qui seront formés et installés comme chefs d’entreprises, aux structures de type coopératif ou mutualiste, aux petites et moyennes entreprises et aux jeunes diplômés impliqués ou désirant se lancer dans ces filières d’élevage et disposant d’un plan d’affaires bancable.

L’intérêt de la Bad sur les secteurs de l’élevage et de la pisciculture s’explique aisément par une forte demande locale. Le Cameroun dispose d’un potentiel de viandes de boucherie avec un cheptel de porcs estimé à environ 4 millions de têtes et l’élevage bovin qui fournit annuellement 110.000 tonnes de viande, d’après des statistiques du Minepia. Alors que la demande du marché locale se fixe à environ 300.000 tonnes de viande par an. Quant à la production aquacole nationale, elle se situe en 2022 à un volume d’environ 170.000 tonnes (150,8 tonnes en 2021) pour une demande en poissons dépassant les 500.000 tonnes annuellement. Notons qu’en 2021, le Cameroun a autorisé des importations d’environ 250.000 tonnes de poissons. En 2022, czs autorisations ont augmenté de 42,5%.Ainsi, l

a mission Bad effectuera des descentes sur terrain  par la visite du site du marché de viande d’Edéa, du lycée agricole, et de l’Institut des Sciences Halieutiques (Ish) de Yabassi, ainsi que le site de construction de l’abattoir bovin de Douala. C’est le 23 fevrier 2022, deux ans après son démarrage officiel, que la phase opérationnelle du Pdcvep a été lancée, par la signature  des conventions de partenariat et des contrats d’assistance pour la mise en œuvre des activités, entre le Dr Taïga, le Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales, avec 7 partenaires d’exécution dont la Fao. La mission de l’équipe de la Bad s’achève ce 22 août 2023.

Félix Beda