Emprunt obligataire: Le Cameroun, point de départ du roadshow du titre «BDEAC 5,60 net 2021-2028»
Après l’émission du titre «BDEAC 5,45% net 2020-2027» de 2020, dans lequel les acteurs financiers camerounais avaient raflé la part du lion des souscriptions totales de la Cemac (73%), c’est encore par la capitale économique camerounaise que la Banque de développement des États de l’Afrique centrale a procédé au lancement du deuxième emprunt obligataire par appel public à l’épargne, dans le cadre du programme triennal 2020-2022 de la Bdeac. C’était ce 12 novembre 2021.
Comme lors de l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne «BDEAC 5,45% net 2020-2027» de la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), c’est le consortium des sociétés de bourse constitué d’Upline securities, Société générale capital securities, Attijariwafa securities central Africa et Afg Capital Central Africa qui procédera à l’arrangement du titre «BDEAC 5,60 net 2021-2028», d’un montant identique de 100 milliards de FCFA. Les responsables de la Bdeac, avec à leur tête, le Président Fortunato-Ofa Mbo Nchama, ont présenté le nouvel outil de financement par appel public à l’épargne aux acteurs du marché financier de Douala, première étape d’un roadshow sous-régional dans les 6 Etats de la Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale). Visée par la Commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique centrale (Cosumaf), sous le numéro Cosumaf-APE-06/2, l’opération représente la deuxième phase du Programme triennal 2020-2022 de la Bdeac.
Si le montant de l’enveloppe de cet emprunt est identique à celui lancé en décembre 2020, ses caractéristiques diffèrent. Au lieu de15 obligations de souscription minimale à hauteur de 10.000 FCFA lors de l’opération «BDEAC 5,45% net 2020-2027», les souscriptions du titre «BDEAC 5,60 net 2021-2028» s’ouvrent à partir de 10 obligations de 10.000 FCFA (soit 100.000 FCFA de part). Selon Louis Banga-Ntolo, Directeur général de Société générale capital securities central Africa, Chef de file des arrangeurs de l’opération, l’emprunt obligataire de 2021 connaît également une hausse de la rémunération aux souscripteurs. Elle est majorée de 0,15 %, par rapport à celle de décembre 2020: «il s’agit d’un montant de 750 millions de FCFA de dette à rémunérer», a-t-il ajouté. La Bdeac s’est engagée, conformément à son plan stratégique 2017-2022 lancé en 2020, à lever sur le marché sous-régional, une enveloppe de 300 milliards de FCFA, à conccurrence de 100 milliards de FCFA par exercice.
Bon risque
Il s’agit pour la banque de financer à travers ce mécanisme ledit plan, dont les sous-stratégies opérationnelles se déclinent au financement de la diversification économique via des projets adaptés aux plans de développement nationaux des Etats (agriculture, pêche, pisciculture, agroalimentaire, élevage etc…), au financement des programmes et projets transfrontaliers intégrateurs inscrits dans le Programme économique régional d’Afrique centrale, à la préservation du portefeuille de la banque par une répartition des engagements dans le secteur public non marchand (20%), le secteur public marchand (40%), et le secteur privé (40%). «C’est un bon risque pour les investisseurs, les institutions et les ménages. La récurrence et la qualité des émissions obligataires de la Bdeac constituent un canal privilégié de recyclage et de valorisation de l’épargne des ménages, lesquels sont indirectement impliqués avec intérêt au financement de l’économie réelle de la zone.Les fonds mobilisés serviront à financer les projets du Plan stratégique 2017-2022, avec des ressources adaptés en termes de maturité, de différé et de taux», a indiqué Fortunato-Ofa Mbo Nchama.
Le Président de la Bdeac met un accent particulier sur «l’inclusivité» de l’opération de 2021. Aux arrangeurs, Fortunato-Ofa Mbo Nchama a sollicité une sensibilisation maximale auprès des ménagères, des familles et des éventuels petits souscripteurs, en plus des institutionnels. Toutefois, il tient à rappeler que les projets de la Bdeac sont communautaires et profitent à toutes les populations de la sous-région. Le financement des projets intégrateurs interpellent également le Président de la Bdeac : «les fonds levés dans le cadre du présent emprunt obligataire permettront en outre de financer la mise en œuvre des projets intégrateurs prioritaires du Programme Économique Régional de la Cemac, en monnaie locale. Bénéficiant d’une exonération d’impôts et de taxes dans l’ensemble des pays de la Cemac conformément à des statuts, les obligations Bdeac procurent aux investisseurs une garantie de rentabilité, de sécurité et de liquidité, fondée sur les performances de l’institution et de son actionnariat diversifié».Il est important de relever que les financements de la Bdeac contribueront au bitumage de 2.000 km de routes dans les zones difficiles d’accès, permettant ainsi le désenclavement de 3.700. 000 personnes, soit 6,7% de la population de la zone Cemac.
120.000 emplois
Dans le secteur de la santé, les travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures hospitalières contribueront à aménager et équiper près de 2.500 lits. Au niveau énergétique, les opérations financées par la Bdeac favoriseront l’accès à l’électricité pour près de 500.000 ménages, soit une population totale de 3.500 000 personnes, représentant 6,4% de la population de la zone Cemac. En effet, sur la période du Programme stratégique 2017-2022, les interventions de la Bdeac contribueront à créer près de 120.000 emplois pendant la phase de mise en œuvre des projets, dont 55.000 emplois directs et 65.000 emplois indirects. En phase d’exploitation, ce sont au total 30.000 emplois directs, indirects et induits qui seront créés. In fine, ces interventions impacteront directement 150.000 familles, soit un échantillon de 1.100 000 personnes. Ce qui représente 2% de la population totale de la zone Cemac. Au cours des trois dernières années, la Bdeac a obtenu des résultats bénéficiaires à chaque exercice, pour un montant cumulé de 28 milliards de FCFA.
L’emprunt obligataire «BDEAC 5,60 net 2021-2028» permettra de financer plusieurs projets du secteur privé (ligne de crédit en faveur de Bonafide Microbank S.A, aménagement d’une plateforme tertiaire sur les berges du fleuve Congo à Brazzaville, construction d’un complexe hôtelier et commercial à Moanda, construction de l’hôtel Radisson Blu de Douala etc…..), des projets du secteur public marchand (projet de construction du complexe laitier de Mandalia, projet de réhabilitation de voies existantes et construction de nouvelles voies du Port autonome de Douala etc…), du secteur public non-marchand (projet d’aménagement de la route Kelo-Pala, projet d’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar, projet d’aménagement de la route Batchenga-Ntui, projet d’aménagement de la route Mintom-Frontière du Congo etc….), et des projets du Programme Économique Régional (projet d’aménagement du corridor multimodal Brazzaville-Bangui-Ndjamena, construction de la route Kyabe-Singako, construction d’un pont sur le fleuve Ntem etc….).
Lors de l’opération «BDEAC 5,45% net 2020-2027», environ 106 milliards de FCFA ont été collectées par la Bdeac. Soit 107% de taux de souscriptions. Les souscripteurs camerounais participeront à hauteur de 78 milliards de FCFA (73% des souscriptions). Notons que le 3 février 2021, le titre «BDEAC 5,45% net 2020-2027» est entré à la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac)
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