La fédération camerounaise de rugby n’échappe pas à la grande crise qui secoue l’ensemble du mouvement sportif camerounais, depuis le déclenchement en octobre 2022, du processus électoral devant conduire au renouvellement des exécutifs fédéraux des fédérations sportives nationales. Après moult tractations, la situation semble s’apaiser.
Alors que le délai fixé pour la tenue des élections au sein des fédérations sportives nationales courait jusqu’au 31 Décembre 2022, il n’a pas été possible pour la fédération camerounaise de rugby de satisfaire à cette exigence. La faute à la crise qui y sévit actuellement. Après plusieurs assemblées générales extraordinaires avortées, le 12 Février 2023 a marqué un tournant décisif.
Réunis en session extraordinaire à Yaoundé, les membres de la Fécarugby ont finalement accordé leur violon, avec en toile de fond, la mise sur pied d’une commission électorale indépendante en vue d’organiser les élections dans les prochains jours, à la grande satisfaction du président sortant, Marc Emmanuel Essono. « Cette Assemblée générale a permis de mettre sur pied tous les organes qui font partie du processus électoral. Parmi les résolutions prises, il y a celles où je dois installer la commission indépendante qui va directement commencer le travail. on a assez perdu de temps. Il faut qu’on essaye de terminer cela le plus rapidement possible. Aujourd’hui nous accusons un retard énorme, nous sommes qualifiés pour la Coupe d’Afrique des Nations de Rugby, nous sommes le seul pays qui n’a pas encore commencé le stage. Tous nos adversaires ont déjà commencé », s’est il exprimé.
Dans la foulée, la Fecarugby n’entend pas laisser les fauteurs de troubles impunis. C’est ce qui justifie la plainte déposée contre l’ancien secrétaire général adjoint de l’instance faîtière de la balle ovale au Secrétariat d’État à la Défense (SED), pour « usurpation de titre », et « falsification de documents », à en croire Thierry Essono, le chef du département juridique de la Fécarugby. Une plainte qui date du mois de décembre 2022, quelques jours après l’Assemblée générale de l’instance qui a connu son départ définitif de la Fédération.
Serge Enguene puisqu’il s’agit de lui, qui a autrefois occupé le poste de Secrétaire général par intérim de la fédération, à la suite de la nomination de Daniel Bisso à la tête de la Direction technique nationale, continue à se faire passer comme tel, malgré la perte de son poste en décembre 2022. « Monsieur Serge Enguene continue à falsifier les documents de la Fédération, contrefait les entêtes, falsifie les cachets et se permet de signer des communiqués au nom de la fédération en tant que Secrétaire général. Pourtant, c’est un poste qu’il n’occupe plus », a déploré Thierry Essono.
C’est à la faveur de l’Assemblée générale du 17 décembre 2022, que Serge Enguene a été banni de la Fécarugby par votes. Une exclusion qui faisait suite à une condamnation pour « atteinte à l’éthique sportive », par les instances judiciaires d’Afrique Rugby. « Autrefois chef de la délégation camerounaise au Burundi, Serge Enguene a commis des exactions », affirme Thierry Essono.Les regards des amoureux de la balle ovale sont donc désormais rivés vers la commission électorale, dans l’attente d’une date annoncée pour les échéances de renouvellement des instances dirigeantes, en espérant que la hache de guerre sera définitivement enterrée.
Sylvain Kwambi