Gouvernance: la Conac enquête à la Mairie de Dibombari

Des élus municipaux de cette Mairie ont saisi l’organe de lutte contre la corruption pour des faits de malversations et actes de mégestions présumés imputables à l’exécutif municipal. Une équipe ad hoc a, par conséquent, effectué une mission d’investigations dans cette municipalité dès le 29 mai 2022.

Au moment où la petite Commune de Dibombari fonctionne sans budget suite à une farouche opposition d’une majorité d’élus de son organe délibérant, cette collecrivité territoriale décentralisée fait également face à de sérieux problèmes de gouvernance. Des agents de la Commission nationale anti-corruption (Conac) s’intéressent activement à cette municipalité. De bonnes sources, des élus municipaux ont saisi l’organe dirigé par le Révérend Dieudonné Massi Gams, afin de dénoncer plusieurs dysfonctionnements: soupcons de gabegie, de détournements de fonds, corruption, arriérés de cotisations sociales, comptes bloqués et autres malversations. Tout ceci, contre Justin Bejedi Ndame, Chef de l’exécutif de la Commune de Dibombari. 

Pendant trois jours, l’équipe de la Conac a passé au crible les dossiers y relatifs, interrogé les agents, et recoupé les commencements d’informations reçues. Dépourvues de budget depuis le démarrage de l’année fiscale 2022, la Commune de Dibombari est minée par des querelles intestines mettant en scène les 35 conseillers municipaux et l’exécutif municipal. Elle est également en proie à des soupçons de malversations qui empoisonnent les relations entre élus. Parmi les récriminations faites par une partie de conseillers municipaux frondeurs, c’est la gestion opaque des fonds de la Municipalité par le Maire Justin Bejedi Ndame, apprend-on d’un conseiller municipal courroucé par des pratiques peu orthodoxes de gouvernance. 

L’élu se dit scandalisé par la non-réalisation du tronçon Bwadibo-Bekoko, inscrit dans le budget d’investissement public pour un montant d’environ 40 millions de FCFA, pour 3 kilomètres. Pourtant, cet axe stratégique  dont les fonds ont été entièrement débloqués, a curieusement été réceptionnée, sans être réalisée! Plusieurs conseillers municipaux constatent également la chute drastique des recettes municipales du fait de l’incapacité des agents à remplir leur charge. Agents qui totalisent à juin 2022, 4 mois d’arriérés de salaires. 

Des dossiers, parmi tant d’autres, qui ont été déposés sur la table de la Conac, d’où cette descente, avec en toile de fond, une paralysie de la Mairie faute de budget 2022. Ledit budget rejeté par la majorité des conseillers municipaux est arrêté en recettes et en dépenses à la somme de 1,3 milliards de FCFA. Après le passage des agents de la Conac et le blocage tous azimut des activités municipales, les prochaines semaines s’annoncent incontestablement décisives pour cette petite municipalité du Département du Moungo.

Jean Adoul