22 novembre 2024

Production locale: l’État renforce l’implication du secteur privé dans 7 filières stratégiques 

Le Ministre délégué auprès du Ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, chargé la planification, le Dr. Paul Tassong, a rencontré ce 30 mars 2023, le secteur privé, dans le cadre d’une concertation visant à booster la production locale de certains produits dont le taux d’importation est très élevé.

Les différentes crises mondiales (crise économique, crise sanitaire liée au Covid, crise relative au conflit russo-ukrainien) qui se sont succédées ces dernières années, ont provoqué  une importante flambée des coûts des matières premières sur le marché. Cette conjoncture est la conséquence logique de la forte dépendance de l’économie locale, vis-à-vis de l’extérieur.  Ce constat a été, une fois de plus, dressé par le Ministre délégué auprès du Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) chargé de la planification, le Dr. Paul Tassong. Et traduit l’urgence de booster la production locale. Cette forte dépendance se traduit par exemple, par le fort taux d’importation du riz sur le sol camerounais, depuis le début de l’année 2022. 

En effet, depuis cette période, des chiffres communiqués par le Minepat indique que 75% du riz consommé au Cameroun provient des importations. Le Dr. Paul Tassong a noté que cette céréale jusqu’ici la plus consommée par les camerounais après le maïs, a connu une inflation de +12,75%. Préoccupé par cette situation et soucieux de l’amélioration des conditions de vie des populations, le gouvernement Camerounais n’a pas tardé à saisir ce problème à bras le corps. C’est ainsi qu’il a élaboré et mis en œuvre la Stratégie nationale de développement 2020-2030. Cette stratégie qui vise à opérer des changements fondamentaux dans les structures économiques et sociales, afin de favoriser un développement endogène, inclusif et solidaire,  inscrit les concertations secteur public-secteur privé, au cœur de son opérationnalisation. 

C’est dans ce cadre que s’est tenu, ce jeudi 30 mars 2023, dans la capitale économique Douala, une concertation restreinte avec les acteurs du secteur privé, convoquée par le Minepat. Cette rencontre visait à identifier, à travers une démarche consensuelle, les leviers à actionner en vue de favoriser une contribution optimale du secteur privé dans l’atteinte des objectifs de transformation structurelle de l’économie camerounaise, prônée par la Snd 30. Une stratégie qui considère les entreprises comme moteurs de la création des richesses et participerait à terme, à l’atteinte d’un taux de croissance annuelle moyen de 5%, contre 8,1%  prévu à l’horizon 2035. 

Sept filières au cœur des réflexions 

Pour cette concertation sept filières (7) ont fait l’objet d’ateliers. Il s’agit notamment de la filière farine locale, de la filière poisson, de la filière lait, de la filière transformation du bois, de la filière riz, de la filière transformation de l’acier et de la filière huile de palme. Les plus de deux cents acteurs du secteur privé  présents à cette concertation, ont fait un diagnostic précis de chacune de ces filières, en commençant par un état des lieux, les difficultés que connaissent les acteurs des dites filières, et les propositions pour améliorer le rendement de chacune d’elles. 

Ainsi pour la filière lait, avons appris, le cheptel bovin était estimé à près de 10 millions de têtes en 2021. Un cheptel qui a fait face à une forte incidence des maladies sur les troupeaux, particulièrement sur les vaches. Selon les derniers chiffres disponibles au Ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales, l’on a enregistré une faible productivité des races locales avec une production de 168-171 jours pour 2l/jr/vache en moyenne. Des cas de production de 11,67 l/jr/vache ont également été observés dans le système semi-intensif à l’Extrême Nord, sur la race locale en saison sèche. 

Concernant la traite du lait au Cameroun, elle reste essentiellement manuelle avec un fort taux de perte post-production, dû à la faiblesse du système de collecte. Dans le chapitre des propositions, les participants à cet atelier ont proposé, entre-autres, la mise en place du programme de développement de la filière laitière, le développement des fermes laitières, ou le renforcement des capacités techniques des acteurs de la chaîne de valeurs laitières.

Parlant de la filière riz, la production locale de cette denrée alimentaire en 2020 est estimé à plus de 140.710 tonnes. Soit 13,6% de la demande locale, pour une demande nationale  estimée à plus de 576.949 tonnes la même année. Parmi les freins au développement de cette filière, on peut énumérer la faible structuration et/ou coopération des acteurs de la filière, la faible capacité de transformation du riz Paddy en riz blanc, la difficulté d’accès à l’énergie etc… D’où la doléance en faveur d’un renforcement de l’accès à l’énergie dans les principaux bassins de production, ou l’aménagement des terres rizicoles au profit des producteurs organisés. Des pistes de solutions transmises au représentant du Gouvernement, au terme de la rencontre.

Auguste Domo

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