(Ripostes,Félix Beda). La décision résiliatoire a été signée ce 4 janvier 2024, par Jean Paul Simo Njonou, le Directeur général, 5 ans après sa conclusion avec le co-contractant, finalement déclaré défaillant.
Engagée dans un vaste projet d’extension et de modernisation de ses infrastructures, la Société nationale de raffinage (Sonara) veut aller vite. Malheureusement, elle est confrontée à certains aléas, dont celui de la capacité de certains prestataires à tenir leurs engagements. C’est en effet le cas du Cabinet d’Etudes d’Audit Comptable (Caeac). Désigné depuis 2019 pour le marché relatif à l’assistance pour la prise en immobilisation définitive du projet d’extension et de modernisation de la Sonara, phase l (Marché N° 34. 18/M/Sonara/2019 du 5 février 2019), Caeac a été dans l’incapacité de remplir ses obligations contractuelles.
Après une mise en demeure par la Sonara le 23 juillet 2019, pour une livraison du marché au plutard le 5 février 2019, l’entreprise publique a décidé de procéder à la résiliation dudit marché, ce 4 janvier 2024, environ 5 ans après la mise en demeure du co-contractant. Dans une décision signée par Jean Paul Simo Njonou, le Directeur général, la Sonara résilie, en effet, le marché signé le 5 février 2024, avec Caeac. Ceci, « aux torts, frais et risques », du cabinet contractuel, dont le siège est à Douala.
Lancé en 2010, la fin de ce grand projet était prévu pour 2015. Neuf (9) ans après, on note des balbutiements technico-administratifs. La modernisation de la Sonara vise non seulement à accroitre la production de 2,1 à 3,5 millions de tonnes, mais aussi, à transformer le distillat et le fuel-oil en produits plus consommés (jet, pétrole lampant, super, gasoil et gaz).
Pour un montant d’environ 380 milliards de FCFA, le vaste chantier comprend l’installation d’une salle de contrôle, encore appelée Centre de conduite centralisée (Ccc), point à partir duquel toutes les opérations sont commandées, y compris le comptage du chargement des camions au niveau du poste de chargement des camions citernes, et abritera le système numérique de conduite, capable de résister à une explosion de 14T/m2.
La modernisation doit permettre à la Sonara d’acquérir des équipements pointus et performants pour pouvoir faire dans la distillation sous vide du fuel-oil, ensuite l’hydrocraquage du distillat, dans le but d’obtenir des produits blancs plus consommés et plus demandés sur le marché. Il s’agit d’installer 5.200 tonnes de tuyauterie, 19.500 m3 de béton, 3.300 tonnes de charpente etc…..Precisément, la modernisation consiste au passage du système pneumatique au système numérique.
Rappelons que la phase l du projet d’extension et de modernisation de la Sonara, a subi pendant 6 mois, à partir de décembre 2020, un audit afin d’interroger les écarts observés au sein de l’entreprise, précisément les différences entre les prévisions et les réalisations techniques, d’évaluer le rallongement des délais et l’augmentation des coûts de ces travaux, dont la réception technique a eu lieu, fin 2018.