(Ripostes,Félix Beda). La correspondance adressée le 21 mai 2024 par le Ministre de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie, à François Désiré Ananga Ekouma, promoteur du produit, et Président Directeur général de l’entreprise « François Santé », semble n’avoir pas atteint son objectif. Celui de l’arrêt de la production de cette pommade, qui a encore pignon sur rue. Le promoteur redoute une menace sur de centaines d’emplois.
En effet, le membre du Gouvernement suspendait toute commercialisation du « Bome François », dans les marchés ou lieux publics, « jusqu’à sa mise en conformité et à la régularisation technique et administrative de son usine de fabrication, ainsi qu’à son circuit de distribution », mentionne la correspondance y relative, signée par le Ministre de la Santé publique.
Cette mesure repose, d’après les pouvoirs publics, sur la spécificité et les qualités attribuées au produit présenté comme un médicament, mais également sur la pression et le lobbying exercés par l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (Onpc), contre le célèbre baume. Pourtant, sur le terrain, quasiment tous les carrefours les plus fréquentés de nos grandes villes, continuent d’être investis par les vendeurs ambulants du produit.
Les marchés des villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Garoua, Maroua, Ngaoundéré, Buea etc….sont régulièrement approvisionnés par la société « François Santé », impunément, malgré la mesure suspensive du 21 mai 2024. Défiance ou mauvaise interprétation de la décision ministérielle? Seule certitude, le « Bôme François » se porte bien et s’écoule comme des petits pains.
Nous apprendrons de bonnes sources que François Désiré Ananga Ekouma a engagé le processus de mise en conformité de son produit, mais entendait néanmoins respecter la mesure ministérielle. « Avant que l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun ne nous interpelle, on était déjà sur le dossier. Nous avons la volonté de nous conformer. Les pharmaciens sont à pieds d’oeuvre pour que ce dossier soit complet », rassurait le promoteur le 25 mai 2024.
Pour accélérer ledit processus, François Désiré Ananga Ekouma a versé, d’après les mêmes sources, la caution exigible. Et a entamé les démarches requises pour l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché du Ministère de la Santé publique. Toutefois, le promoteur se targue d’avoir obtenu, le 31 juillet 2023, un document d’analyse probant, signé de l’Institut de recherches médicales et d’études des plantes médicales (Impm). Document dont le rapport sur la toxicité du produit, présente des conclusions plutôt favorables à son utilisation et sa consommation, indique-t-on à « François Santé ».
Toujours attendus l’homologation et l’autorisation de mise sur le marché par le Ministère de la Santé publique qui constate également la résistance de cette pomade dans les marchés locaux.