Titres publics: Le Cameroun fait le bilan de 10 années d’émissions
L’état des lieux d’une décennie d’intervention de l’État sur le marché des capitaux, a été dressé ce 17 décembre 2020 à Douala.
10 ans déjà que le Cameroun a fait son entrée sur le marché des capitaux (marché financier et marché monétaire). C’est en effet le 23 novembre 2011 que Yaoundé décidait de lancer sa toute première émission de bons du trésor assimilables (Bta), d’un montant de 8 milliards de FCFA, pour une maturité de 13 semaines. Une décennie après, les différents acteurs du marché financier local planchent sur le bilan de la participation du Cameroun dans ce nouveau mode de financement et de refinancement (Beac, banques, spécialistes en valeurs du trésor, compagnie d’assurance, ministère des finances, bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale, arrangeurs, secteur privé etc..). De 2011 à 2021, le Cameroun a levé sur le marché des titres publics un montant cumulé de 3306 milliards de FCFA: «il s’agit d’une manifestation de confiance et de partenariat gagnant-gagnant entre l’État du Cameroun et les spécialistes en valeurs du trésor et autres acteurs du marché des capitaux locaux et de la sous-région Afrique centrale», s’est exprimé Samuel Tela, le directeur du trésor, à la direction générale du trésor et de la coopération financière et monétaire, du ministère des finances, représentant de Louis Paul Motaze, le ministre.
Cette enveloppe issue du marché local et sous-régional a par conséquent permis au gouvernement camerounais de réaliser d’importants investissements dans divers domaines. 35% de ces fonds ont été affectés aux projets d’infrastructures routières et ouvrages d’art, 30% au secteur de l’énergie, 11,3% aux infrastructures sportives, 6% destinés au secteur de l’industrie et des services, et 3% respectivement pour les projets agricoles et les infrastructures portuaires et minières. «Ce mode de financement a favorisé l’amélioration de la dépendance d’investissement public, une meilleure gestion de la trésorerie publique, ainsi que d’assurer la maîtrise des recettes publiques», a ajouté Samuel Tela. Tout en félicitant les spécialistes en valeurs du trésor du Cameroun dont les souscriptions ont parfois dépassé le seuil de 150%. De 2011 à 2021, l’Etat du Cameroun a remboursé, une enveloppe globale de 2998 milliards de FCFA de titres publics (2210 milliards de FCFA en Bons du trésor assimilables, et 55 milliards de FCFA d’obligations du trésor assimilables).
«La dette du Cameroun s’est creusée ces dernières années du fait des appuis budgétaires relevant du programme de réforme économique avec les partenaires financiers internationaux, la mise en œuvre de la 2ème phase du Dsce, et les fonds reçus dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Mais malgré la crise nous n’avons pas eu de ratés de remboursement de nos dettes. L’endettement du Cameroun reste donc très sûr», a ajouté le directeur du trésor.. Pour qui, ladite dette reste pourtant «soutenable et stable», se situant à 44,9% du produit intérieur brut de la Cemac (environ 25% du seuil communautaire de 70%). L’événement marquant la célébration des 10 ans de l’intervention de l’Etat du Cameroun sur le marché des capitaux a connu des tables rondes articulées autour des thèmes «bilan des 10 premières années de l’intervention de l’État sur le marché monétaire», présenté par le représentant de la Beac, «marché des titres publics de la Cemac et financement de l’État, enjeux, défis et perspectives», panel constitué de la Beac, les Svt (Scb, Afriland first bank, Gicam).
Le thème sur «le développement secondaire du marché des titres de la Cemac» a donné lieu à des débats sur la promotion du marché des titres publics, l’accroissement des opportunités d’investissement sur le le marché des titres publics, la crédibilité du marché des titres publics et de ses émetteurs, ou l’élargissement et la diversification de la base des investisseurs du marché des titres publics (Beac, Minfi, Svt, compagnie d’assurance).
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