Train de vie de l’État: la Présidence instruit la limitation des dépenses dans les groupes de travail et les comités, l’achat des véhicules et les missions à l’étranger
(Ripostes,Georges Semey). Avec une enveloppe de 1428,3 milliards de FCFA de dépenses de personnels, 1003,3 milliards de FCFA d’achat de biens et services, et seulement 1472,1 milliards de FCFA de dépenses d’investissement, le budget général de l’État du Cameroun comptant pour l’exercice 2024 devra désormais tenir compte des lignes d’ajustements portés par le Président de la République, lors de son discours du 31 décembre 2023. Un collectif budgétaire interviendra incontestablement courant exercice.
Moins d’une semaine après l’adresse du Président de la République S.E Paul Biya à la Nation, le 31 décembre 2023, le Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a adressé une correspondance à Séraphin Magloire Fouda, le Secrétaire général des Services du Premier Ministre. Correspondance frappée de la mention « Très urgent » et portant en objet « Rationalisation des dépenses publiques de fonctionnement », ce, « faisant suite au Message du Chef de l’État à la Nation, le 31 décembre 2023 et dans le prolongement de ses directives antérieures…. », écrit Ferdinand Ngoh Ngoh. Ce dernier prescrit ainsi, en application « des hautes instructions » du Président de la République, une batterie de mesures, à l’endroit des Chefs de Département ministériels et des gestionnaires de crédits, de toutes les autres entités publiques.
Rappelons que dans son discours de fin d’année, le Chef de l’Etat avait été on ne peut plus clair sur ses intentions de réduire le train de vie de l’État: « C’est la raison pour laquelle je n’ai de cesse de prescrire au Gouvernement, la rationalisation des dépenses publiques, de même que la recherche des voies et moyens supplémentaires d’accroitre les ressources publiques. S’agissant de la réduction des dépenses publiques, j’ai fermement réitéré au Gouvernement mes instructions antérieures visant à réduire les dépenses de fonctionnement. La lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics est, très clairement, un impératif pour la préservation des ressources publiques. Elle va connaître une intensification notable au cours de l’année qui s’annonce », avait fait remarquer le Président Paul Biya.
Conséquence immédiate, Ferdinand Ngoh Ngoh dans sa correspondance prescrit la limitation substantielle de la création des comités/Groupes de travail et les dépenses y afférentes, les missions à l’étranger ainsi que les achats de de véhicules de fonction et les dépenses de carburant. Il est également désormais question de maîtriser les dérives des ressources gérées dans le cadre de la commande publique des biens et services dont le coût est inférieur à 5 millions de FCFA, prioriser le redéploiement optimal des nombreux effectifs disponibles afin de contenir les recrutements nouveaux: « il s’agit notamment de mettre en adéquation les profils avec les besoins en ressources humaines des administrations », clarifie le Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République.
Le Président de la République a par ailleurs instruit un sursis à toute initiative visant à transformer en établissements publics, des services relevant des départements ministériels. Le budget de l’Etat pour l’année 2024 est de 6 740,1 milliards de FCFA en recettes et en dépenses à la somme de (y compris les emprunts). Il se divise en plusieurs rubriques: 6 679,5 milliards de FCFA pour le budget général et 60,6 milliards de FCFA pour les 11 Comptes d’Affectation Spéciale (Cas).
De façon détaillée, les ressources de l’État du Cameroun se composent en recettes pétrolières et gazières (809,5 milliards de FCFA, 12,11%), 2.888,4 milliards de FCFA d’impôts et taxes (43,24%), 1079,9 milliards de FCFA de recettes douanières (16,16%), 315,5 milliards de FCFA de recettes non-fiscales (4,72 milliards de FCFA), 96,8 milliards de FCFA de dons (1,45%), et 1489,4 milliards de FCFA d’emprunts (22,3%).
Par ailleurs, le budget 2024 prévoit en termes de dépenses publiques, une enveloppe de 1472,1 milliards de FCFA de dépenses d’investissement, 1428,3 milliards de FCFA de dépenses de personnels, 1003,3 milliards de FCFA d’achat de biens et services, 1772,3 milliards de FCFA de remboursement de la dette et 1003,4 milliards de FCFA de transferts et subventions.