(Georges SEMEY). Les signataires de ce document sollicitent la paix des braves entre les différents actionnaires, le paiement de tous les arriérés de salaires, la reprise des activités opérationnelles de la compagnie, et la restauration des capacités opérationnelles de Fly Zejet S.A.
L’affaire Fly Zejet refait surface. Les difficultés de gestion de la compagnie aérienne privée Camerounaise créée par Christophe Semengue, provoquent derechef des remous sociaux en interne. Le personnel de cette jeune entreprise a finalement rompu le silence, à travers une pétition qui traduit du pourrissement des relations entre différents clans rivaux. Les actionnaires et le top management de compagnie, précisément. Jean Claude Bouli, Crédin Ekeme Ateba, Bikok ll, Abouba Fadall, Akum Giresse, Maidiy, Njomo Patricia, Ndongo Philippe, Manga Sergine, Guy Léa, Ivanne Manga, Massoh Cacharelle, et Tsafack Joël ont, ainsi, paraphé ce document, à l’intention de Gtc Sarl, la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), de Christophe Semengue, de Célestin Nana Tchouankam, le Président du conseil d’administration, ainsi qu’à son Directeur général, principaux acteurs de cette affaire à rebondissements.
L’objet de ladite pétition porte sur »le paiement des salaires impayés/arriérés et la reprise des opérations ». Dans un document y relatif parvenu à notre rédaction, le collectif justifie la sortie du 9 janvier 2025: »cette pétition est adressée par les employés de Zejet S.A aux actionnaires et au Conseil d’administration de la société. Son objectif est de créer une plateforme permettant aux employés d’exprimer directement leurs préoccupations, en ce qui concerne leur bien-être, et celui de la compagnie, dans un cadre cordial et pacifique. Nous croyons qu’une telle initiative pourrait aboutir à une situation profitable pour les employés et les investisseurs de la compagnie », exprime Cyrille Ateba, au nom des employés et signataires de la pétition.
Ce document apporte également des éclairages pertinents sur le contexte qui prévaut au sein de Fly Zejet S.A: »Zejet S.A fonctionnait et réalisait des vols avec des performances encourageantes en tant que nouvel entrant dans le secteur des services aériens au Cameroun, dans la Cemac et à l’international. Cependant, toutes les activités opérationnelles et commerciales ont été suspendues le 30 avril 2024. Cette interruption n’est pas due à des difficultés opérationnelles ou à une défaillance, mais à une décision délibérée du conseil d’administration », détaille-t-il.
Conséquence de cette situation, la compagnie Fly Zejet n’a effectué aucune opération commerciale, ni engagé de mesures d’amélioration de sa gestion ou ses performances opérationnelles: »au contraire, la situation de l’entreprise s’est rapidement détériorée, menaçant d’entraîner l’effondrement total d’une compagnie viable et prometteuse », fait observer une fois de plus Cyrille Ateba.
Autre impact de cette suspension des activités, l’on note: la caducité de l’Aos/Asl du fait de l’inactivité prolongée, le cumul de huit (8) mois d’arriérés de salaires dus aux employés, l’immobilisation des avions entraînant un statut Aircraft on ground (Aog) critique, l’invalidité réglementaire des équipages de vol et de cabine, faute de renouvellement des licences, des impayés de factures auprès des fournisseurs clés (fly Embraer, Honeywell, Rolls Royce, Mrx, bailleurs de bureaux et logements, fournisseurs de pièces détachées etc….
Au regard des points de crispation relevés au sein de la compagnie aérienne privée Camerounaise, le collectif des employés pose plusieurs révendications à l’endroit des actionnaires et à l’intention du conseil d’administration. Il s’agit notamment du paiement de tous les arriérés de salaires, la reprise des activités opérationnelles de la compagnie, et la restauration des capacités opérationnelles de Fly Zejet S.A.
»Les employés demandent une résolution pacifique de cette pétition. La patience et la résilience des employés sont évidentes, comme en témoigne leur soutien continu à la compagnie malgré huit mois de salaires impayés… Maintenir la compagnie dans cet état, a pour conséquence, la détérioration des avions, le risque de perte du Certificat de transporteur aérien (Cta), une accumulation des dettes, et une perte nette pour les actionnaires », se désolent-ils.
Dans une récente sortie, Christophe Semengue indiquait quant à lui, que c’est «…. le 5 avril 2024, à l’occasion d’un conseil d’administration par embuscade, une crise latente depuis plusieurs mois provenant d’un groupe d’administrateurs aux intérêts manifestement inavoués, a officiellement éclaté au sein du conseil de l’entreprise avec pour finalité ma révocation en tant qu’administrateur Directeur général de la compagnie que j’ai fondée». Preuve du climat tendu entre actionnaires et dirigeants.
Détenu à hauteur de 37,5% par Christophe Semengue (titulaire de la marque FlyJezet-semi-figurative), par le Gtc (50%), la Cnps (12,5%), Fly Zejet a été créé officiellement, le 12 septembre 2022, date d’obtention du Certificat de transport aérien, et auparavant, de la Licence d’exploitation aérienne, obtenue le 12 octobre 2022.
Rappelons que le 10 février 2022, Christophe Semengue dépose officiellement la marque « Zejet », à l’Organisation Africaine de la propriété intellectuelle (Oapi), sous le n°3202200276, pour les services de classe 39. Par ailleurs, la marque Fly ZeJet a été enregistrée, à l’institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), organisme Français chargé de veiller à la protection des créations, au développement de la propriété industrielle (entre autres missions), le 26 juin 2020, sous le numéro 4661294, classification 39 (transport, organisation de voyages, informations en matière de transport, service de logistique en matière de transport, service d’expédition de fret, réservation de place de voyages).
Après 12 mois d’exploitation, Fly ZeJet a transporté environ 20.000 passagers vers diverses destinations telles que la Guinée Equatoriale, Sao Tomé et Principé, le Gabon, la Centrafrique, le Tchad, le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo, le Burundi, l’Angola, la Namibie, le Botswana, le Nigéria, le Ghana, le Burkina Faso, le Bénin, le Mali, la Côte d’Ivoire, l’Algérie ou le Cameroun .