L’entreprise spécialisée dans la logistique et le transport a été reconnue comme étant à l’origine de l’hécatombe survenue le 5 août 2021 sur l’axe lourd Douala-Yaoundé. Le communiqué du Ministre des transports constatant ces manquements est sans appel pour cette dernière.
Comment interrompre l’interminable série des accidents mortels sur les axes routiers du Cameroun ? Les drames se succèdent, les communiqués du Ministre des transports, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe également. Le tout dernier a été rendu public ce 21 septembre 2021. Relatif à l’accident intervenu le 5 août 2021 sur l’axe lourd Douala-Yaoundé, précisément au lieu-dit «Mvog-Essindi», et ayant fait l’objet d’une enquête. «Suite à l’exploitation complète des rapports y relatifs, il est désormais formellement établi que «la responsabilité de ce drame est imputée à la société Sotrac Sarl».
Ainsi, fort des conclusions de l’enquête ouverte après ce grave drame, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe a décidé, sans préjudice de poursuites judiciaires à l’endroit de la société Sotrac Sarl, de l’interdiction de Léopold Azeufack, conducteur en fuite du camion de l’entreprise incriminée, de postuler à tout examen du permis de conduire durant une période de 5 ans fermes, pour «conduite sans permis de conduire», mentionne le communiqué du membre du gouvernement. Qui porte également «suspension des certificats d’immatriculation LTTR 861 AJ et LTSR 963 AE correspondant au tracteur et à la remorque du camion auteur de l’accident. Ce, pour une durée de 12 mois, pour «défaut des documents administratifs exigés». A titre de rappel, la société Sotrac Sarl est spécialisée dans la logistique et le transport. Cette dernière écope d’une interdiction, jusqu’à régularisation complète de sa situation administrative, d’exercer toute activité de transport de marchandises sur l’ensemble du territoire national.
Dans cette série de sanctions, le Ministre des transports indique par ailleurs qu’ «au cours de cette période de suspension, les camions appartenant à la société Sotrac Sarl sont interdits de circuler sur l’ensemble du territoire national, «et ne peuvent ni être loués, ni cédés», insiste-t-il. Il est important de rappeler que, face à la représentation nationale le 7 février 2021, le Ministre Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe égrenait les causes des accidents de circulation au Cameroun, d’après une étude commandée auprès du cabinet Cyscom sur l’impact des mesures de sécurité routière mises en place au Cameroun. D’après ledit rapport, 21.049 accidents de la route ont été enregistrés au Cameroun de 2011 à 2017. Causant 7203 morts. La nomenclature des causes de ces hécatombes presente un taux de 35% d’accidents causés par l’excès de vitesse, 17% pour l’état des engins, un taux de 10,5% pour conduite en état d’ébriété, et 10,5% par manque de maîtrise du volant. Les mauvais dépassements et diverses causes enregistrent des taux respectifs de 7% et 10%.
Speedless
Directives issues de la communication spéciale du Ministre des transports 10 août 2021
S’agissant du transport routier interurbain de personnes :
- Mettre en place une fiche de suivi automobile jointe au bordereau de route sur laquelle sera mentionné l’état technique du véhicule, ainsi que l’état physique du chauffeur devant prendre la route. Cette fiche de suivi sera signée par le chef d’agence, afin que sa responsabilité soit engagée ;
- Installer des ceintures de sécurité fonctionnelles dans les véhicules pour tous les passagers et de s’assurer de leur port par ces derniers lors des voyages, conformément à l’arrêté « n°003965/A/MTPT portant règlementation du port obligatoire de la ceinture de sécurité dans les véhicules automobiles » ;
-Respecter sans délais les durées minimales par trajet sur les axes routiers réputés accidentogènes tel qu’il suit :
• Yaoundé-Bafoussam : durée minimale de trajet est de 5 heures ;
• Douala-Bafoussam : durée minimale de trajet est de 6 heures ;
• Douala-Yaoundé : durée minimale de trajet est de 5 heures ;
• Yaoundé-Bertoua durée minimale de trajet est de 6 heures.
Il convient de préciser que pour les voyages de nuit, la durée minimale de trajet est rallongée de 2 heures.
L’exploitation des données des radars postés à l’entrée et à la sortie des villes de Yaoundé et de Douala, ainsi que les radars intermédiaires, permettront de vérifier si ces durées minimales de trajet sont respectées.
- Mentionner désormais les heures de départ et d’arrivée par les chefs d’agences des sites respectifs sur les bordereaux de route afin de déterminer la durée exacte du voyage pour se rassurer du respect des délais de la route précis ;
- Me faire tenir sous huitaine les listes de tous vos conducteurs, assorties des photocopies de leur permis de conduire ainsi que les photocopies des cartes grises de tous vos véhicules ;
- Transmettre systématiquement, pour tout dossier de demande d’agrément, les photocopies des permis de conduire des conducteurs, leur affiliation à la CNPS et la liste des véhicules à exploiter ;
- En cas d’acquisition ou du retrait d’un véhicule le cas échéant, il est désormais obligatoire de solliciter un avenant pour la mise à jour de votre autorisation auprès de mes services compétents sans aucun frais supplémentaires ;
- Mettre un terme sans délai à toute nuisance sonore qui pourrait empêcher le repos du chauffeur au sein du terminal ;
- Afficher systématiquement le planning de rotation des chauffeurs au sein des compagnies de transport routier interurbain de voyages par semaine.
Concernant le transport routier de marchandises diverses (par camion) :
-Apposer systématiquement sur la portière du camion la plaque propriétaire, ainsi que son numéro de téléphone de manière visible à distance ;
- Des contrôles inopinés de conformité seront désormais effectués en liaison avec les autres Administrations compétentes au sein des sites de chargement des carrières et des zones d’exploitation ;
- Tout refus d’obtempérer lors des opérations de prévention et de contrôle routiers par les transporteurs routiers de marchandises diverses par camions, à l’exception de ceux en transit (à contrôler dans les check-points conventionnels), s’exposent aux sanctions immédiates prévues par la règlementation en vigueur.