24 novembre 2024

Alternance en 2025 : Que recherchent les mouvements «Franckistes»?

La pression monte quatre ans avant la prochaine échéance présidentielle au Cameroun. Au moment où certaines formations politiques se mobilisent pour une refonte du code électoral camerounais, plusieurs mouvements socio-politiques en soutien à Emmanuel Franck Biya se forment sur toute l'étendue du territoire national. En attendant que le principal concerné se prononce sur son éventuelle candidature, le fils aîné de Paul et Jeanne Irène Biya observe de loin, avec sa prudence et sa discrétion habituelle. Cèdera-t-il à la pression de la spirale «Franckiste»?

La pression monte quatre ans avant la prochaine échéance présidentielle au Cameroun. Au moment où certaines formations politiques se mobilisent pour une refonte du code électoral camerounais, plusieurs mouvements socio-politiques en soutien à Emmanuel Franck Biya se forment sur toute l’étendue du territoire national. En attendant que le principal concerné se prononce sur son éventuelle candidature, le fils aîné de Paul et Jeanne Irène Biya observe de loin, avec sa prudence et sa discrétion habituelle. Cèdera-t-il à la pression de la spirale «Franckiste»?

La loi n°2012/001 du 19 Avril 2012 portant Code électoral modifiée et complétée par la loi  n°2012/017 du 21 décembre 2012, en son Article 117, Chapitre ll stipule: «les candidats aux fonctions de Président de la République doivent jouir de la plénitude de leurs droits civiques et politiques et avoir trente-cinq (35) ans révolus à la date de l’élection. Ils doivent être citoyens camerounais d’origine et justifier d’une résidence continue dans le territoire national d’au moins 12 mois consécutifs et d’une inscription sur les listes électorales à la date du scrutin. L’Article 118 alinéa 1 quant à lui mentionne par exclusion que «sont inéligibles les personnes qui, de leur propre fait, se sont placées dans une situation de dépendance ou d’intelligence vis-à-vis d’une personne, d’une organisation ou d’une organisation ou d’une puissance étrangères ou d’un État étranger». L’Article 119 de la loi du 21 décembre 2012 indique par ailleurs que «les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec toute autre fonction publique ou élective ou toute autre activité professionnelle». Ainsi prévoit le Chapitre ll du Code électoral camerounais concernant les conditions d’éligibilité et des incompatibilités, relatives à l’élection du Président de la République au Cameroun.

Après l’élection présidentielle d’octobre 2018, la course au fauteuil présidentiel se prépare activement dans les anti-chambres politiques. Parmi les mouvements politiques les plus actifs du paysage politique national (les Amis de Franck Biya, Franck Biya 2025, Tous pour le Franckisme etc….), figure le Mouvement Citoyen des Franckistes pour la Paix et l’Unité du Cameroun (MCFPU), l’un des nombreux groupes socio-politiques qui soutiennent une candidature de Franck Biya, fils aîné de Son Excellence Paul Biya, l’actuel Président de la République. Au regard des dispositions de la loi électorale du Cameroun, Franck Biya peut raisonnablement prétendre à une candidature présidentielle. Opérateur économique très discret, le fils aîné de Paul et Jean Irène Biya n’occupe officiellement aucune fonction politique. A ce sujet, son entourage parle de lui comme affichant «un désintérêt exprès». Malgré l’environnement politique bruyant et permanent dans lequel il est né, a grandi et continue de côtoyer. Âgé de 49 ans, Franck Biya a en effet le profil du prestigieux poste.

Franck Biya débute sa scolarité au Cameroun. Il étudie ensuite à l’Université de Californie du Sud (USC) de 1989 à 1994, où il obtient un Bachelor double cursus en sciences politiques et en économie. Il effectue ensuite un stage de formation au sein de la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale) à Yaoundé, qui porte sur la régulation monétaire des banques commerciales en Afrique centrale. De 1997 à 2004, Franck Biya devient partenaire de l’entreprise d’exploitation forestière I.N.G. Lors de l’élection présidentielle camerounaise de 2011, il apparaît régulièrement dans les meetings politiques de son père. Il est pressenti comme candidat à l’élection présidentielle camerounaise de 2018, mais ne se présente pas. Franck Biya est marié et père de quatre enfants.

Le tintamarre médiatique et cybernétique ne semble pourtant pas perturber l’homme. Droit dans sa discrétion et sa pondérance. Toutefois, la pression se fait de plus en plus lourde quatre ans avant la prochaine échéance présidentielle. Une candidature de Franck Biya en 2025 viendrait rallonger la liste des fils de Présidents africains qui ont succédé à leur père : Ali Bongo Ondimba au Gabon ou Faure Gnassingbé au Togo. Emmanuel Franck Biya va-t-il résister longtemps à la pression montante? Dévoilera-t-il enfin ses ambitions ? Sont-ce de simples ballons d’essai ? Les nombreux mouvements de soutien à sa candidature présagent-ils effectivement une éventuelle candidature de Franck Biya?. Le mystère reste entier. Les deux prochaines années s’annoncent décisives pour ce fils de Président atypique à l’avenir tout en blanc.

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