22 novembre 2024

Licenciement abusif: Un collectif de 14 employés traîne Ola Énergie au tribunal

Depuis 5 mois, ils sont exclus des effectifs de cette entreprise de distribution de produits pétroliers, pour avoir refuser un placement en chômage technique. Après avoir perçu leurs droits légaux, les membres du collectif estiment avoir été licencié abusivement par leur employeur. L’affaire a été portée devant les juridictions. Ce nouveau dossier embarassant pour Cyrine Draif, Président Directeur général de la SCEFL et Administrateur Directeur Général de sa filiale Ola Energy, dévoile le malaise et le climat social tendu au sein des deux entités. Votre site d’informations vous offre le premier récit d’une entreprise dont le management est sujet à controverses.

Le marketer Ola Energy Cameroon est de nouveau dans la tourmente, à travers sa filiale, la SCEFL (Société camerounaise équatoriale de fabrication de lubrifiants). Après la vague de licenciement de 40 employés enregistrée en 2020, le management de cette entreprise a de nouveau pris un train de mesures anti-social. Après 10 ans de service pour certains, 15 ans pour d’autres, 14 employés de la SCEFL ont été licenciés, pour motif économique, par Cyrine Draif,  de nationalité française d’origine Tunisienne, Président Directeur Général de la SCEFL, et Administrateur directeur général  d’Ola Energy Cameroon S.A. C’est suite à leur refus de se conformer à un plan social que ce personnel a été finalement mis hors des effectifs de la SCEFL. En effet, le Président Directeur Général de cette entreprise a publié une liste d’employés à placer en chômage technique. 

Cyrine Draif s’est heurté à une opposition des 14 personnes concernées par cette mesure provisoire par le biais d’une correspondance du 25 novembre 2021. De facto, le Président Directeur Général tirera les conséquences de ce refus. «Tout en prenant acte de votre refus, nous vous informons de notre intention de faire application des dispositions de l’article 40 alinéa 5 du Code du travail (…). De ce fait, et conformément aux dispositions légales (….), nous vous ferons parvenir dans les prochains jours votre lettre de licenciement incluant une invitation à vous rapprocher de la Direction des ressources humaines, afin de finaliser les modalités de votre départ de l’entreprise», relevait Cyrine Draif, dans une correspondance du 2 décembre 2021 adressée à Samuel Kangue Dowo, Drums Assembly Technician, embauché en 2011, à la Société camerounaise équatoriale de fabrication de lubrifiant. 

La même lettre sera adressée, dans les mêmes termes et formalités, aux 13 autres employés, en application des dispositions de l’article 40 alinéa 5 du Code du travail camerounais. Qui stipule que «dans le cas où un travailleur refuse par écrit, d’accepter le (chômage technique, NDLR), il est licencié avec paiement du préavis, et s’il remplit les conditions d’attribution, de l’indemnité de licenciement». Suivra effectivement le licenciement des 14 employés. Pourtant ces derniers, à travers un collectif créé pour la cause, soutiennent la thèse du «licenciement abusif», car, d’après eux, «Cyrine Draif a refusé de signer en leur faveur un document constant leur départ volontaire», comme ils l’avaient souhaité. Justifiant ainsi, la saisine du Tribunal de grande instance du Wouri, afin d’obtenir gain de cause contre la SCEFL. Conseillé par le cabinets d’avocats Tam-Bateky, le collectif a également signé le procès-verbal de non-conciliation avec l’employeur, à la Délégation régionale du travail et de la sécurité sociale pour le Littoral. 

Par ailleurs, dans une correspondance du 8 mars 2021, adressée à Grégoire Owona, le Ministre du travail et de la prévoyance sociale, Georges Dimbeng, Francis Tayou, et Jean Ngamaleu, les délégués du personnel d’Ola Energy Cameroon, sollicitaient, déjà , du membre du gouvernement, «une assistance aux négociations» ouvertes pour le licenciement de François-Xavier Massoma, pour motif économique.

Avec 250 employés et  un chiffre d’affaires annuel évalué à 67,5 milliards de FCFA (109,6 millions de dollars), la SCEFL est la filiale de Ola Energy (industrie des grossistes-marchands de pétrole, produits pétroliers, et gaz), et spécialisée dans la vente des lubrifiants. La SCEFL contrôle 80% du marché local des lubrifiants, et est détenue à hauteur de 60% de parts par Ola Energy Cameroon S.A. Total Cameroun et Mrs Corlay disposent respectivement de 20% des actions chacun. Ola Energy Cameroon se taille 10% du marché de la distribution du carburant, et 15% de celui des lubrifiants. 

Ripostes.net

Laisser un commentaire