Marchés financiers: la BVMAC accueille la 10ème édition du Building African Financial Markets
Pour la toute première fois depuis 1993, le Cameroun rassemble les places boursières africaines autour des thématiques pertinentes, en vue de rechercher les voies et moyens pour une promotion durable de l’activité boursière, une harmonisation des réglements boursiers et une participation remarquable des Bourses régionales au développement des nations. L’évènement qui se tient du 1er juin au 2 juin 2022, est placé sous le patronage du Ministre des finances camerounais.
4 panels principaux ont été consitués pour la tenue de la 10ème édition du Building African Financial Markets (BAFM), organisée par l’African securities exchanges Association (ASEA), Association des Bourses des Valeurs Africaines. Placée sous le thème général «optimisation de la régulation comme levier de développement des marchés financiers africains», cette grande rencontre des institutions boursières, sociétés de bourse et de placement, des régulateurs, banquiers, dépositaires centraux, courtiers, émetteurs, opérateurs économiques, istitutionnels des secteur public, parapublic et privé, est la première, avec le concours de l’ASEA en terre camerounaise. Cette édition a connu la présence, sur initiative de la Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale (BVMAC), de 25 instituions boursières couvrant 37 pays identifiés.
«L’Association des Bourses des valeurs africaines est venu accompagner la Bourse d’Afrique centrale pour un partage d’expériences et de bonnes pratiques, sensibiliser les acteurs pour la dynamisation de notre marché financier. Il s’agit d’un événement historique», s’est réjouit le camerounais Louis Banga-Ntolo, le Directeur général de la BVMAC. Pour le Dr. Eboh Kossi Amenounye, le Président de l’ASEA et Directeur général de la BRVM (Bourse régional des valeurs mobilières d’Afrique de l’ouest), «l’objectif visé à Douala est de saisir l’opportunité d’échanger avec l’ensemble de l’écosystème camerounais et de la Cemac, sur les enjeux de développement de la Bvmac et des bourses africaines, partager nos expériences et expertises. Nous devons aconpagner la Bvmac dans sa quête de redynamisation. C’est le sens profond de notre regroupement en 1993. Les bourses africaines se sont regroupées dans une association pour promouvoir le développement des marchés de capitaux en Afrique. il est important que toutes les régions de notre continent soient dotées de marchés financiers dynamiques pour pouvoir attirer le secteur privé dans le financement de leurs opérations».
Difficultés
14 sous-thèmes feront l’objet d’une attention particulière des participants provenant du Maghreb, du Cameroun, du Congo, d’Eswatini, Kenya, Ouganda, Nigeria, Île Maurice ou de la Côte d’Ivoire. On retiendra à l’occasion, les panels portant sur «l’architecture réglementaire d’un marché financier», présenté par Serges Daniel Djizoe, Directeur de la Conformité de la réglementation des affaires juridiques à la BRVM, «les attentes des émetteurs vis-à-vis des Bourses de valeurs», par Brice Beumo, Directeur général de Beko Capital Advisory, «retour d’expérience sur les conditions et exigences de cotation qui ont fait leurs preuves», par Sonia Essobmadje, CFA-Chef de la Section Finance innovante et marchés des capitaux à l’UNECA (Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique), et «intégration des marchés et progrès du projet de liaison des Bourses Africaines», soutenu par Lina Tonui, Directeur de Projet au Projet de liaison des Bourses africaines (AELP).
Depuis l’avènement de la Bourse unifiée d’Afrique centrale le 4 juillet 2019, la BVMAC est malheureusement l’objet de quelques difficultés fonctionnelles et structurelles freinant son dynamisme. Confirmé par son Directeur général: «le diagnostic est clair. Il est question de savoir pourquoi la Cemac qui a tant de matières grises, tant d’intelligences, n’arrive pas à avoir un marché financier développé depuis plus de 20 ans», a-t-il fait observer.
Le thème portant sur «les prérequis réglementaires de l’intégration des plateformes et des systèmes de cotation des marchés boursiers en Afrique», présenté par Okechukwu Umeano, Directeur Général de la Bourse des valeurs du Nigeria, sur «l’harmonisation des règles du marché des capitaux comme préalable à l’intégration des marchés boursiers», édifié par le Dr. Abdulrasheed Zubair, Économiste au Département de l’intégration financière de l’Institut Monétaire de l’Afrique de l’ouest, sur «les innovations technologiques: défis et opportunités pour les régulateurs des marchés financiers», par Omer Badang, Directeur Associé à Ermo Conseils, ou sur le thème «comment les acteurs boursiers africains peuvent-ils contribuer à la transformation de leur société», présenté par Wily Cédric Foumena, Professionnel de la Responsabilité sociétale des organisations, permettront incontestablement de cerner les problématiques liées à la pleine expansion de la BVMAC en particulier, et des Bourses africaines en général.
Se réinventer
Les solutions vers une meilleure intégration boursière et une compétitivité plus accrue des Bourses de valeurs mobilières du continent passe certainement par une refonte des pratiques, l’ingéniosité et la recherche de nouveaux leviers de financements attractifs. Louis Paul Motaze, le Ministre des finances camerounais invite les différents acteurs du marché financier sous-régional et africain à davantage de créativité et de réflexion vers une approche harmonisée des réglementations boursières: «à l’avenir, les marchés des capitaux africains joueront un rôle prépondérant dans le financement des infrastructures, et les reponses aux besoins en capitaux des secteurs public et privé. Toutefois, il faudra apporter les solutions aux problèmes dont ils font face. Notamment celui de leur liquidité. Les entreprises, bourses de valeurs mobilières, sociétés de bourses, et autres acteurs du marché financier, doivent créer un environnement qui protège l’investisseur tout en protégeant l’investissement en bourses. Il est question de créer un environnement boursier qui tienne compte de nos réalités économiques et sociologiques», pense le membre du gouvernement.
Pendant 48 heures (1er au 2 juin 2022), la capitale économique du Cameroun sera la plaque tournante des cogitations sur les pratiques boursières. Un conclave rendu possible grâce à l’appui financier de Financia Capital, Africa Bright Securities, le Groupe Asca, Asca Asset Management, Elite Capital Securities et Afriland first bank. À titre de rappel, l’ASEA a pour mission principale l’amélioration de la visibilité de ses membres au niveau international, libérer le potentiel des marchés des capitaux africains, et de leurs économie, ou d’initier des alliances stratégiques au nom des Bourses membres.
Pour le cas spécifique de la BVMAC, malgré la faible culture boursière sous-régionale, l’insuffisance des liquidités, le prix du ticket d’accès relativement élevé pour les petits porteurs, et les préjugés négatifs sur le rôle et les missions d’une Bourse des valeurs mobilières, le Directeur général Louis Banga-Ntolo envisage effectuer davantage de communication boursière, améliorer la cotation, accroître le volume des liquidités, solliciter auprès du régulateur la réduction du ticket d’accès à la BVMAC pour les petits porteurs, développer un indice boursier, et combattre les préjugés négatifs sur la pratique boursière.
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