22 novembre 2024

Corridor Douala-Bangui-Ndjamena: des mesures obligatoires dès le 1er février 2024 

(Ripostes,Georges Semey). À compter de cette date, pour bénéficier de la délivrance des lettres de voitures internationale ou obligatoire, les transporteurs terrestres doivent se faire enregistrer sur la plateforme du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft), respecter le prix consensuel du transport vers les pays de l’hinterland, et présenter des camions conformes. Ce sont quelques mesures prises par l’organisme de répartition du fret terrestre du Cameroun, ce 23 janvier 2024, en application des recommandations issues du séminaire du 8 janvier tenue à Douala, sous la présidence de Divine Mbamone, le Directeur des transports routiers du Ministère des transports.

Suite à la tripartite tenue le 8 janvier 2024 entre les trois organismes de répartition du fret du Cameroun (Bgft), du Tchad (Bnft), et de la Centrafrique (Barc), le Bureau de gestion du fret terrestre du Cameroun, tire les conséquences de cette importante réunion qui était placée sous la présidence de Divine Mbamone, le Directeur des transports routiers du Ministère des transports, représentant Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, le Ministre.

El Hadj Oumarou, le Coordonnateur du Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft) a pris un train de mesures conjoncturelles, afin dit-il, de « parachever le processus de professionnalisation des transporteurs terrestres ». C’était en présence de ses pairs du Tchad et de la Centrafrique, des transporteurs professionnels, des syndicats des chauffeurs, transitaires, commissionnaires en douane agréés, et autres organisations professionnelles de ce secteur. Désormais et à compter du 1er février 2024, les transporteurs devront s’assurer que leur flotte dédiée au transit est enregistrée sur la plateforme du Bgft, que celle-ci soit constituée de véhicules aux normes et conformes à la règlementation en vigueur. Par ailleurs, il ne sera plus possible, avec cette plateforme rénovée, de procéder à l’enlèvement des marchandises des points d’embarquement (ports), sans être en possession d’une Lettre de voiture internationale (Lvi) délivrée par le Bgft.

Les réalités au Port de Douala-Bonaberi 

La ville de Douala a été citée par El Hadj Oumarou, comme étant le foyer des mauvaises pratiques à partir du port de Douala-Bonaberi: les chargements frauduleux et non-conformes, le non-repect des prix consensuels de transports entre le Tchad et la Rca, les camions en mauvais état technique, la persistance du phénomène des intermédiaires, le tranport pour compte propre etc……: « les réalités sur le terrain nous ont mis sous les yeux des pratiques peu orthodoxes, se manifestant surtout au départ du de Douala. Au niveau du Port de Kribi, aucun véhicule n’est admis au chargement dans l’enceinte portuaire, s’il n’a pas dans sa liasse documentaire une lettre de voiture. Cette révolution y fonctionne à merveille, et il ne serait donc pas compréhensible qu’à Douala ou ailleurs, cela ne soit pas le cas », affirme le Coordonnateur général du Bgft.

Pour remédier à ces pratiques, fluidifier le trafic entre le Cameroun vers le Tchad ou la Rca, ou sécuriser les recettes de l’État, le Bgft a conçu la plateforme Landfreightis®, la bourse digitale du fret. Cette plateforme technologique vient d’intégrer ainsi des outils additionnels nécessaires à l’arrimage des acteurs du transit aux meilleures pratiques dans la gestion moderne des corridors. En plus des nouvelles exigences avant chargement énoncées par le Bgft, les transitaires, les commissionnaires en douane agréés et tous autres bailleurs de fret concernés par le transit, devront continuer à déclarer leur fret par les canaux habituels, via la plateforme du Guichet unique du commerce extérieur (Guce). Les organismes de gestion de fret devront également veiller à la disponibilité en ligne d’une offre de transport adéquate et, dans le strict respect des conventions internationales signées entre le Cameroun, le Tchad et la Rca. Mais aussi, proposer des véhicules pour acheminer les marchandises à destination. 

Une centaine de cas fraude à la documentation découvert

Relevons que d’après El Hadj Oumarou, l’implémentation du Landfreightis® et le renforcement des contrôles via son centre de monitoring moderne (Sigfret), génèrent quelques  résultats positifs. À savoir, le suivi à temps réels des stationnements des marchandises aux checkpoints, l’identification de plus d’une centaine de cas de fraude sur la documentation, l’amélioration des délais de prise charge des véhicules pour les organismes de gestion de fret aux checkpoints, la suppression de la paperasserie aux checkpoints etc…. »Dans les prochains mois, pour parachever cette dynamique de suppression des traitements manuels sur nos corridors, nous avons réussi l’intégration avec le système douanier, qui dispensera aux bailleurs de fret la soumission de quelques éléments tels que le BL, les déclarations en douane. Mieux, les demandes de T1 seront également assujetties à l’obtention de lettre de voiture. Pour les transporteurs, il leur sera désormais possible, d’obtenir eux-memes leurs lettre de voiture, de les payer en ligne, sans avoir besoin de venir au Bgft. Nous entamerons dans les prochains jours un programme pilote avec quelques-uns qui ont démontré d’une capacité à pourvoir gérer les processus digitaux dans leur entreprise en particulier pour les formalités qui incombent au Bgft », promet le Coordonnateur général du Bgft.

Il est important de relever que le séminaire du 8 janvier 2024 a débouché sur la principale résolution portant sur un suivi trimestriel de l’application de ces mesures innovantes par le Ministère des transports. Par ailleurs, en attendant la hausse annoncée du prix du carburant à la pompe, le Bgft décide du maintien des prix consensuels de chargement entre Douala et Bangui (3,35 millions de FCFA), et vers Ndjamena (3,3 millions de FCFA).

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